Quand Paris rime avec poésie
Le saviez-vous ?
Mise à jour le 28/02/2024
Sommaire
À l’occasion du Printemps des poètes (du 9 au 25 mars), voici un tour de Paris en poésie. Amoureux des mots, des vers et des rimes, voyez comme la poésie s’invite au coin d’une rue, d’un pont, d’un mur ou d’un banc…
Depuis vingt-cinq ans, chaque année, il revient le Printemps des poètes. Soutenu par le ministère de la Culture, le Centre national du livre, le ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, l’événement met, en 2024, la grâce à l’honneur. On en profite pour vous offrir des lieux de balade pour savourer quelques rimes.
La rue d’Arthur Rimbaud (6e)
Depuis 2012, grâce à la fondation néerlandaise Tegen-Beeld, le poème Le Bateau ivre d’Arthur Rimbaud se déploie sur l’un des murs de la rue Férou (6e).
Le peintre hollandais Jan Willem Bruins a peint en deux mois et demi, sur 300 mètres carrés, les vers que le poète aurait déclamés dans un restaurant proche. Un peu de malice pour ce mur qui longe aujourd’hui un hôtel des impôts…
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Le pont des amours d’Apollinaire (16e)
Oui, c’est bien du pont Mirabeau qu’il s’agit, construit de 1893 à 1896 et classé monument historique en 1975. Ce pont a été immortalisé par Guillaume Apollinaire dans son poème Le Pont Mirabeau, paru en 1912 dans la revue Les Soirées de Paris et repris en 1913 dans son recueil Alcools.
Un poème si célèbre qu’une plaque sur le pont reprend aujourd’hui ses premiers vers, avec la gravure de la signature du poète. La plaque est apposée sur la paroi du pont donnant sur le quai Louis-Blériot (16e).
Les chaises poétiques du jardin du Palais-Royal (1er)
En mars 2016, le sculpteur québécois Michel Goulet, en collaboration avec François Massut du collectif Poésie is not dead, revisite la chaise historique du Palais-Royal, typique des jardins parisiens en créant Les Confidents, dix chaises-poèmes.
L’objectif du projet était de désacraliser la poésie et de démocratiser sa lecture. Comme le disait alors le sculpteur : « Les poètes utilisent les mêmes mots que nous, mais leur engagement de vie à les ciseler dans des phrases qui nous touchent ou nous troublent mérite d’occuper une meilleure place dans l’espace public. »
Un plaisir que l’on pourra partager, les chaises étant assemblées deux par deux.
Des bancs-poèmes dans le jardin du Palais-Royal
Depuis février 2019, les deux allées bordant le jardin du Palais-Royal portent les noms de Colette (1873-1954) et de Jean Cocteau (1889-1963), car les deux auteurs étaient des habitués du lieu.
Dans la continuité de l’installation précédente, Michel Goulet, toujours avec la complicité de François Massut, a créé 18 bancs-poèmes installés le long de ces allées.
Leurs dossiers présentent des citations des deux auteurs, mais aussi d’autres auteurs internationaux, et l’installation porte le joli nom de Dentelles d’éternité.
Le mur des « je t’aime » (18e)
Je t’aime. N’est-ce pas le plus court et le plus beau des poèmes ? Le mur des « je t’aime », monument dédié à… – devinez quoi ? –, est érigé dans le square Jehan-Rictus, place des Abbesses à Montmartre.
La formule magique est ici déclinée dans toutes les langues…
Cette œuvre imaginée par les artistes Frédéric Baron et Claire Kito est devenue un lieu de rendez-vous pour les amoureux du monde entier. Sur son site internet, on peut s’exercer par exemple à la lecture et la prononciation d’un « je t’aime » en cinghalais, parlé au Sri Lanka… Eh bien, pourquoi pas ?
Le square des Poètes (16e)
Le square ou jardin des Poètes a été créé par la Ville de Paris à l’initiative de Pascal Bonetti, alors président d’honneur de la Société des poètes français, et a été inauguré en 1954. Situé avenue du Général-Sarrail, près de la porte d’Auteuil, il prolonge le jardin des serres d’Auteuil.
Ses allées fleuries sont dédiées aux poètes dont les vers ont été gravés sur des plaques au niveau du sol. Villon, Verlaine, Mallarmé, Molière, Boileau ou Baudelaire nous transportent dans leur univers, où la beauté des mots se confond avec la beauté de la nature.
L’arbre bleu : un peintre et un poète (5e)
Dans le cadre du projet des « Murs peints de l’an 2000″, l’artiste Pierre Alechinsky a peint un immense arbre bleu sur la façade d’un immeuble à l’entrée du quartier Mouffetard-Contrescarpe, à l’angle des rues Descartes et Clovis (5e).
La peinture a été accompagnée, à la demande du peintre, d’un poème d’Yves Bonnefoy (1923-2016) qui évoque la nécessité de préserver la nature dans les villes… Aujourd’hui endommagé, le poème n’est lisible que sur une moitié.
La poésie dans le métro
Depuis plus de vingt-cinq ans, la RATP nous transporte en poésie. En levant les yeux dans certaines rames, il n’est pas rare de lire des poèmes.
En 2022, on pouvait lire des textes de Molière sur le thème de l’amour à l’occasion du 400e anniversaire de sa naissance. Une campagne de poésie du Printemps des poètes, dont la RATP est d’ailleurs partenaire officiel, a ensuite pris le relais sur la thématique de l’éphémère.
Depuis 2014, la RATP organise le Grand Prix poésie pour les amateurs, enfants et adultes, dont la récompense est de voir afficher ses œuvres dans le métro. Dix auteurs deviennent les poètes les plus lus de France, avec plusieurs millions de lecteurs potentiels quotidiens… Chaque édition est présidée par une personnalité du monde des arts et des lettres.
La poésie a sa maison dans le 3e
Après ce voyage, vous pouvez aller vous poser à la Maison de la poésie, dédiée aux auteurs, à la littérature et à son actualité. Créé à l’initiative de la Ville de Paris, le lieu se présente comme un écrin de « littérature live qui sait aussi bien s’adresser à ceux qui ont toujours un livre en poche qu’à ceux qui découvriront le texte porté autrement, par la scène, la voix, la musique, l’image, l’écran… »
Un événement annuel : le Printemps des poètes
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