Sonia Pino, de l'association Elle's Imagine'nt : « Ce n’est pas juste un travail, c’est une mission de société »
Rencontre
Mise à jour le 03/03/2025

Sommaire
Rencontre avec Sonia Pino, psychologue clinicienne et cofondatrice de l'association Elle's Imagine'nt qui soutient les femmes victimes de violences conjugales.
Comment est né votre engagement féministe ?
Depuis mes études en psychologie, j’ai toujours été attirée par le travail associatif. En 2009, une amie psychologue a commencé à développer un projet autour des droits des femmes. Je me suis progressivement impliquée et, à 27 ans, j’ai commencé à animer des groupes de parole pour des femmes victimes de violences conjugales.
Cette expérience a été un tournant : en écoutant leurs témoignages, j’ai non seulement compris l’ampleur du problème, mais aussi ressenti un profond besoin d’agir. Le féminisme est devenu une évidence. J’ai adopté cette lutte et, en parallèle, j’ai pris conscience des schémas oppressifs dans ma propre vie.
C’est une mission de société qui me donne envie de me lever le matin : j’ai le sentiment que les femmes que j’accompagne m’aident à grandir et à m’épanouir.
Elle's imagine'nt
À cette époque, j’ai aussi été marquée par ma rencontre avec Anne-Cécile Mailfert, alors porte-parole d’Osez le Féminisme (aujourd’hui présidente de la Fondation des Femmes), qui m’a donné l’envie de me revendiquer féministe puisque j’étais déjà une humaniste convaincue. J'ai mis mes compétences de psychologue au service de l’association en cofondant Elle's Imagine'nt.
Aujourd’hui, mon engagement se traduit par l’accompagnement des victimes, la formation des professionnels et le plaidoyer au travers des conférences. Ce n’est pas juste un travail, c’est une mission de société qui me donne envie de me lever le matin : j’ai le sentiment que les femmes que j’accompagne m’aident aussi à grandir et à m’épanouir.
Ce que propose
Elle's Imagine'nt
- Un accompagnement psychologique
- Un accompagnement juridique avec des avocats et des juristes
- Des groupes de parole et ateliers : art-thérapie, estime de soi, etc.
- Des formations pour professionnels
- Des actions de prévention dans les lycées et collèges, mises en place de safe places en milieu festif…
Toutes les infos : www.ellesimaginent.fr
- Un accompagnement juridique avec des avocats et des juristes
- Des groupes de parole et ateliers : art-thérapie, estime de soi, etc.
- Des formations pour professionnels
- Des actions de prévention dans les lycées et collèges, mises en place de safe places en milieu festif…
Toutes les infos : www.ellesimaginent.fr
Comment agir pour aider les femmes victimes de violences conjugales ?
Il faut savoir que les violences conjugales n’ont ni identité culturelle ni identité sociale : elles peuvent toucher toutes les femmes, mais leur expression peut varier. Je veux dire aux femmes, et aux enfants co-victimes, que ce n’est pas qu’en recevant des coups qu’on est une victime.
Il y a des violences psychologiques, sexuelles ou économiques qui ne laissent pas de bleus. Et surtout on ne fait pas le choix d’être victime ! Pour répondre à des besoins spécifiques, l’association propose des groupes de parole qui se réunissent à un rythme hebdomadaire et mensuel, où les participantes trouvent un espace d’écoute et de partage. Ces moments permettent de mettre des mots sur des expériences difficiles, de briser l’isolement et de reconstruire une confiance en soi durable.
Vous êtes victime de violences conjugales ?
Composez le 17 pour la police ou envoyez un SMS au 114, appelez le 3919 pour une écoute et une orientation ou le 06 61 89 47 90 pour participer aux groupes de parole de Elle's Imagine'nt.
Est-ce difficile d’être une femme à Paris ?
Être une femme reste difficile à Paris comme ailleurs. Mais, en tant que cofondatrice d’une association pour les droits des femmes, je trouve qu’on a la chance de bénéficier d’un réseau associatif et professionnel solide, coordonné et actif. Les professionnels parisiens se forment, se mobilisent sur la question et commencent à mieux orienter, voire accompagner les femmes victimes de violences.
L’existence de lieux dédiés aux droits des femmes comme la Cité Audacieuse permet aux victimes de trouver un soutien. Il y a des outils qui se diffusent comme le violentomètre et amènent à se questionner. Et puis, de plus en plus de femmes, notamment de la nouvelle génération, prônent un féminisme à tolérance zéro. Je les admire.
Les difficultés nous rendent plus fortes, plus bienveillantes, plus solidaires.
psychologue clinicienne et cofondatrice de l'association Elle's Imagine'nt
Au final, dans la capitale, nous sommes nombreuses à œuvrer pour faire avancer les droits des femmes. Notre action est soutenue par la Ville de Paris, la Fondation des Femmes et de nombreux partenaires, et c’est grâce à ce réseau que, peu à peu, on parvient à faire avancer les choses. Les difficultés nous rendent plus fortes, plus bienveillantes, plus solidaires.
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