Trois questions à Corentin Le Guet, bénéficiaire du dispositif « Quartiers Libres »

Rencontre

Mise à jour le 19/11/2024

L'artiste Corentin Leguet, debout au Sakirial dans le 18e arrondissement de Paris
Corentin Le Guet, 29 ans, est un artiste plasticien, documentariste et photographe. Cette année, il a bénéficié du dispositif « Quartiers Libres » pour concrétiser son projet artistique. Rencontre.
Encore trop méconnu, le dispositif « Quartiers Libres » soutient les jeunes Parisiens âgés de 16 à 30 ans. Le principe ? Les encourager à concrétiser leur projet, quel qu’il soit, à l’échelle de leur quartier ou de leur arrondissement, et leur apporter une aide financière.
Corentin a décidé de créer un ciné-concert dans une église, avec pour objectif de faire découvrir l’orgue, ses films et l’architecture parisienne. Il nous a reçus au Shakirail, lieu culturel et solidaire dans 18e dédié aux artistes, aux associations et à la vie du quartier.

Démontrer que notre projet était concret et réalisable.

Corentin Le Guet
artiste plasticien

Comment le dispositif « Quartiers Libres » vous a-t-il aidé ?

Ce dispositif nous a aidés de deux façons. Tout d’abord, il nous a permis de démontrer que notre projet était concret et réalisable. En bénéficiant du soutien de la Ville de Paris, notre action gagnait en crédibilité auprès des différents acteurs impliqués.
Cela renforce la légitimité du projet : plus on obtient de bourses et de partenariats, plus celui-ci prend de l’ampleur. Ensuite, l’aide financière a été précieuse pour louer le matériel, organiser les répétitions et mettre en place notre premier ciné-concert.

Quelles démarches faut-il entreprendre pour bénéficier de l’aide de « Quartiers Libres » ?

Nous devions rendre un dossier d’une dizaine de pages, comprenant une note d’intention sur le projet et sa faisabilité. Il fallait également remplir une feuille de route avec le budget prévisionnel, détaillant ce que nous pouvions financer nous-mêmes et ce que Quartiers Libres pouvait apporter en pourcentage.
Cet exercice est très utile, car il permet de clarifier le projet et de vérifier sa viabilité. L’objectif était de franchir ce premier cap, puis de développer le projet à une échelle plus grande. Mais déjà, c’est une belle réussite.

Pouvez-vous nous en dire plus sur votre projet ?

Notre projet s’appelle Latence, un ciné-concert évolutif. L’idée est d’en organiser un chaque trimestre, à Paris ou ailleurs. Nous sommes une équipe de trois personnes : un organiste, qui s’occupe de la musique en jouant en live dans l’église, tout en faisant le lien avec le prêtre et l’organisation du concert ; un régisseur, en charge de l’aspect technique ; et moi-même, responsable de la vidéo et des arts plastiques.

Ce projet permet aussi aux jeunes de revenir dans ces lieux, en enlevant la connotation religieuse et en gardant juste un regard artistique.

Corentin Le Guet
artiste plasticien, documentariste et photographe
Nous avons choisi une église comme lieu parce qu’elle incarne un espace sacré, et l’orgue y joue un rôle central, notamment dans les grands films épiques. Jouer de l’orgue en live permet de le désacraliser et de le rendre accessible à tous. Ce ciné-concert offre une opportunité unique de découvrir cet instrument autrement.
Je suis également sensible à la beauté des églises, souvent des monuments remarquables. Ce projet permet aussi aux jeunes de revenir dans ces lieux, en enlevant la connotation religieuse et en gardant juste un regard artistique. Ils peuvent redécouvrir les œuvres des artistes et architectes à travers des éléments comme les verrières ou l’orgue. Chaque orgue est unique, et cette singularité enrichit l’expérience.
Le film projeté est contemporain et inspiré de mes voyages. Il dialogue avec la puissance sonore de l’orgue, un instrument massif qui habite pleinement l’espace. Et le tout est ouvert à tous.