Une Arche de la fraternité pour rapprocher les cultures
Actualité
Mise à jour le 04/02/2020
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Symbole d’amitié entre les peuples, l’Arche de la fraternité a été érigée dans le 13e arrondissement durant le mois de janvier et a été inaugurée le 1er février à l’occasion du nouvel an chinois.
Conçue par l’artiste parisien Georges Rousse, l'Arche de la fraternité rend hommage à la France et à l’Île-de-France pour l’accueil fait aux réfugiés du Sud-Est asiatique dans les années 1970.
L'Arche de la fraternité, une ouverture vers autrui
L’Arche de la fraternité représente le caractère chinois mén qui signifie «porte»
ou encore «ouverture». Elle a été réalisée selon la technique de l’anamorphose,
qui consiste à déformer volontairement une création et à ne la rendre
entièrement visible qu’à partir d’un angle précis. Tout est alors question de
perspective pour apprécier l’œuvre dans sa totalité. Dans le cas de l’Arche de
la fraternité, les curieux et curieuses devront s’appliquer à découvrir un
point, matérialisé au sol sur l’avenue de Choisy, où il faudra se positionner
pour admirer cette porte spectaculaire.
Les éléments en bois peint qui forment actuellement la porte
seront ensuite remplacés par de l’acier les 19 et 20 février 2020. La première
version en bois permet d’optimiser le positionnement de l’œuvre dans l’espace
public et sert aussi de gabarit pour couler les éléments en acier.
Trois questions à Georges Rousse, l'homme qui dessine dans l’espace
Né à Paris en 1947, Georges Rousse habite le 13e arrondissement depuis des années. Passionné de photographie depuis qu’il a reçu un appareil photo à l’âge de 9 ans, il s’intéresse également à l’architecture et au land art (une forme d’art contemporain qui mêle création artistique et matériaux naturels). Investissant les espaces délaissés, il crée des œuvres éphémères qu’il photographie ensuite.
Comment est né ce projet d’Arche de la fraternité ?
La communauté chinoise du 13e arrondissement souhaitait avoir une porte donnant accès au quartier chinois comme dans les autres capitales. Après avoir effectué des recherches sur le sujet, je me suis rendu compte que les pagodes plus traditionnelles ne me plaisaient pas forcément. J’ai donc voulu m’en différencier. J’ai imaginé un premier projet de porte qui s’appuyait à la fois sur les arbres et les façades des habitations. Cette implantation était compliquée, notamment car il fallait obtenir l’accord des copropriétaires des façades concernées par l’œuvre.
Pourquoi avoir choisi ce caractère chinois ?
J’ai voulu savoir comment s’écrit le mot «porte» en chinois, en prenant en compte le chinois traditionnel et le chinois simplifié. C’est comme ça que j’ai choisi le caractère mén que l’on retrouve dans le chinois traditionnel comme dans le simplifié [門 en chinois traditionnel et 门 en chinois simplifié, ndlr]. J’ai aimé sa simplicité et sa forme qui rappelle celle d’une porte, ce qui m’a donné l’idée de réaliser cette calligraphie en monumentale.
Avec cette décoration en anamorphose, les éléments se réajustent lorsque l’on se promène dans le quartier.
J’ai décomposé le caractère en fonction de la topographie des lieux et j’ai décidé de le réaliser selon la technique de l’anamorphose. Cette technique permet de réaliser une œuvre qui passe d’un espace tridimensionnel à une image bidimensionnelle, de la 3D à la 2D. L’œuvre devient l’intersection de différents plans qui existent dans l’espace et qu’il faut imaginer.
Comment s’est déroulée l’installation de l’œuvre ?
Deux pré-maquettes ont été nécessaires à la réalisation de l’Arche de la fraternité. Une première à taille réduite et une deuxième à taille réelle. La deuxième a été montée sur place pour ajuster les éléments correctement, puis démontée pour servir de gabarit à l’œuvre finale.
A savoir : l’Arche
de la fraternité avait été sélectionnée par les habitant·e·s du quartier lors
de l’édition 2015 du Budget Participatif.
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