Une bagagerie dans le 19e, au-delà de la simple consigne

Actualité

Mise à jour le 22/05/2019

Sommaire

Dans le 19e, une bagagerie permet aux sans-abris d'y déposer leurs affaires la journée et de profiter d’un moment de partage et d’échange avec les bénévoles. Ce projet solidaire a reçu des financements du budget participatif.
C’est la neuvième bagagerie solidaire de Paris. Ouverte depuis mi-décembre 2018, l’espace situé à côté du bassin de la Villette permet aux personnes sans domicile de disposer d’un endroit pour déposer leurs affaires. Le lieu met à leur disposition 44 casiers personnels, fermés à clé.
« Il y a un besoin dans le 19e, beaucoup de personnes dorment dans la rue. Lors d’un conseil de quartier, le thème a été abordé et différentes associations de quartier l’ont soutenu comme Cafézoïde, Au Canal de l’Ourcq (ACDO) et Hiver solidaire. Nous avons créé l'association Au Bagage du Canal pour porter ce projet » indique Bernard Canillac, vice-président de la structure.
Le projet a alors été voté pour au budget participatif de 2015. Il a reçu une subvention de 75 000 euros dans ce cadre pour aménager un local au 11 rue du Rhin (19e). Après quatre mois de travaux, la bagagerie a ouvert ses portes en décembre 2018.

Un accompagnement social des bénéficiares

Le lieu est ouvert de 7h30 à 9h30 et de 18h30 à 20h30, les mardis, jeudis et samedis. « Notre objectif est d’ouvrir tous les jours de la semaine, mais pour cela, il faudrait 80 bénévoles » pointe Bernard Canillac. La bagagerie attribue un casier aux personnes sans domicile, orientées par une association partenaire et conventionnée avec Au Bagage du Canal. Chaque personne sans-abri peut en bénéficier trois mois, renouvelable une fois. Lors de l'inscription, une photocopie de la carte d’identité est faite et une adhésion de 2 euros est demandée. Une règle d’or : « On ne fouille pas les bagages, pas du tout. » Sur place, divers équipements sont offerts: espace sanitaire et de déshabillage, ordinateurs avec accès Internet, prises pour recharger les téléphones portables.
« Notre public est âgé de 21 à 72 ans, ils ont des parcours très différents. Ils viennent d’abord pour déposer leurs affaires, puis grignoter un biscuit, prendre un café. Ils profitent de ces moments conviviaux pour discuter avec les bénévoles. »
En effet, au-delà de son service, la bagagerie accompagne ses bénéficiaires dans leur projet d’insertion sociale, en lien avec les structures et les associations partenaires du projet. « C’est quelque chose qui dépasse la simple consigne », conclut Bernard Canillac.