Mode éthique et stylée avec Les Récupérables
Reportage
Mise à jour le 28/11/2017
Pourquoi produire encore, il y a tant de matière à réutiliser ? Partie de ce constat, Anaïs Dautais Warmel crée en 2006 Les Récupérables, jeune marque de mode éco-responsable.
Ses collections sont conçues à partir de textiles collectés et achetés auprès de partenaires tels que les Ressourceries, Emmaüs ou Le Relais Val-de-Seine. La confection est réalisée par de petits ateliers parisiens (Coco & Rico), ou des ateliers d'insertion (Concept Insertion).
Actus Les Récupérables
Campagne Ulule: vous pouvez shopper une pièce Les Récupérables, de la collection Kotidienne, et ainsi participer au financement de la prochaine collection ici.
Anaïs Dautais Warmel nous reçoit chez elle, dans le 20e, un arrondissement qu'elle affectionne et qui lui ressemble, à la fois pluriel et (d)étonnant. Rencontre avec une créatrice qui n'a pas fini de faire parler d'elle!
Les prémices
La jeune femme ne se destinait pas à faire des vêtements : «Je suis partie au Brésil dans le cadre de mes études de commerce mais à l'époque je voulais être comédienne. Là-bas, j'ai découvert la culture du recyclage. Au Brésil, tout est récupéré et réemployé. Ça m'a marquée. C'est de première nécessité là-bas, il y a un véritable commerce parallèle, chacun tente de se trouver une activité pour survivre.»
Elle rentre à Paris et se dégote un boulot dans une friperie du Marais. Son manager lui transmet un véritable enseignement de la «sape», lui apprend à faire une silhouette dans une vitrine, gérer le merchandising et mettre en avant les produits : «J'ai beaucoup appris sur le style et la mise en scène. Chose qui ne m'était pas tout à fait étrangère, petite, je me changeais quatre fois par jour mais chut!»
Elle se constitue un solide dressing, commence à conseiller et habiller des chanteurs, des danseurs, officie comme styliste sur des courts métrages, pièces de théâtre, photos. «Petite, je faisais mes robes de poupée avec ma grand-mère, même si je ne savais pas coudre. Je choisissais le tissu, j'orientais le style. Je savais déjà ce que je voulais mais pas le réaliser».
Elle se constitue un solide dressing, commence à conseiller et habiller des chanteurs, des danseurs, officie comme styliste sur des courts métrages, pièces de théâtre, photos. «Petite, je faisais mes robes de poupée avec ma grand-mère, même si je ne savais pas coudre. Je choisissais le tissu, j'orientais le style. Je savais déjà ce que je voulais mais pas le réaliser».
Une marque à l'image de sa fondatrice
Elle pose ses valises à La Petite Rockette et travaille à la boutique solidaire: «Je m'éclatais, j’organisais des événements, des réceptions, des défilés, ça créait du lien dans le quartier. Je chinais les pièces rares à la Ressourcerie, ils récupéraient jusqu'à une tonne par jour dont un tiers de textile, et je les redispatchais à la boutique.» L'idée du concept Les Récupérables lui vient alors qu'elle se retrouve entourée de ces tonnes de vêtements.
Je me disais pourquoi créer, il y a tant à réutiliser.
fondatrice des Récupérables
Elle poursuit: «Je voulais revaloriser le textile en le réutilisant, et le travail en produisant dans des ateliers d'insertion, faire du "Made in France" et des pièces uniques ou en séries limitées». Précision importante, Anaïs ne retravaille pas le vêtement mais principalement des rideaux ou des draps, des nappes, des chutes de tissus d'ameublement ou de tapisserie, et des fins de rouleaux (tapisserie, toile cirée, lainage…). On trouve d'ailleurs dans ses créations beaucoup de fleurs, carreaux et unis.
Grâce à son travail à la Petite Rockette, Anaïs peut tester Les Récupérables et voir si son concept est susceptible de fonctionner. Elle quitte alors le «nid» et se consacre entièrement à son projet pendant un an et demi: «J'ai commencé à capitaliser sur les réseaux et sur de belles photos de mes produits, celles de Lucie Sassiat. C'est une amie, on a un savoir-faire et des valeurs en commun, elle défend, entre autres, la cause des femmes.»
Des valeurs fortes
Des balbutiements du début se dessine maintenant un projet solide auquel Anaïs croit fermement. «Quand j'ai commencé à appeler la presse, ils me disaient que c'était une niche mais moi je voulais que la niche devienne la norme!…»
Pour pérenniser son activité, elle peut compter sur son talent et sur une équipe soudée car Anaïs sait s'entourer. Bethsabée, sa styliste modéliste, en est la preuve: «Au départ, j'ai une idée, je gribouille une pièce. Bethsabée a un fort caractère et n'hésite pas à me donner son avis, entre nous c'est très électrique…» sourit-elle. «Elle enchaîne les prototypes jusqu'à ce que je valide. C'est important que chacun puisse participer!»
Pour pérenniser son activité, elle peut compter sur son talent et sur une équipe soudée car Anaïs sait s'entourer. Bethsabée, sa styliste modéliste, en est la preuve: «Au départ, j'ai une idée, je gribouille une pièce. Bethsabée a un fort caractère et n'hésite pas à me donner son avis, entre nous c'est très électrique…» sourit-elle. «Elle enchaîne les prototypes jusqu'à ce que je valide. C'est important que chacun puisse participer!»
L'important pour Anaïs, c'est qu'il n'y ait pas de dichotomie entre le propos et l'image, et aussi intégrer qu'on peut changer notre façon de consommer quel que soit notre budget, consommer moins mais mieux! «Ma mère, qui est une écolo engagée (NDLR: elle a créé une association pour faire du commerce équitable, elle fait du tri, du compost…), me dit de ne pas faire de prosélytisme, mais il faut rester militant sur ces questions-là et montrer que c'est réalisable. Je reste malgré tout dans une démarche générale et pas jusqu'au boutiste. Rien n'est parfait et il ne faut pas se culpabiliser outre mesure. Moi-même j'aimerais réaliser des vêtements en lin et en coton bio, mais le coton utilise beaucoup d'eau, alors… En tout cas, on a du pouvoir avec notre porte-monnaie!»
À l'avenir
«Je peux honnêtement dire que je remercie le Service public et la Ville de Paris, qui soutient et relaye les initiatives telles que la mienne et encourage le développement d'une économie locale. Je fais plusieurs boulots en même temps, je gère la production, les relations avec les ateliers, la communication, la presse, les shootings, les vidéos…»
Que peut-on souhaiter à Anaïs? Que la campagne Ulule qui présente sa dernière collection Kotidienne cartonne: «elle est en ligne en ce moment même, pour pérenniser la marque, financer la nouvelle collection et ainsi continuer de participer à la mode circulaire».
Que peut-on souhaiter à Anaïs? Que la campagne Ulule qui présente sa dernière collection Kotidienne cartonne: «elle est en ligne en ce moment même, pour pérenniser la marque, financer la nouvelle collection et ainsi continuer de participer à la mode circulaire».
Elle souhaite avoir un atelier avec une grosse capacité de stockage et y faire des ventes éphémères. Et surtout trouver des petits concept stores ou des points de vente pour distribuer ses créations, comme Merci, le Bon Marché, les Galeries Lafayette, le BHV… «Il faut que ces lieux soient en cohérence avec les valeurs de la marque».
Anaïs veut que ses pièces créent le «petit émerveillement du matin, quand on compose une silhouette ou une tenue en cohérence avec nos valeurs et qui nous ressemble au niveau du style». Émerveillement, c'est le terme, car oui on peut aussi être mode et récup, sans être habillé comme un sac!
Anaïs veut que ses pièces créent le «petit émerveillement du matin, quand on compose une silhouette ou une tenue en cohérence avec nos valeurs et qui nous ressemble au niveau du style». Émerveillement, c'est le terme, car oui on peut aussi être mode et récup, sans être habillé comme un sac!
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