Vélo et transports écologiques au centre de Paris

Actualité

Mise à jour le 27/01/2017

Attention, cet article n'a pas été mis à jour depuis le 27/01/2017, il est possible que son contenu soit obsolète.
Cycliste sur une piste cyclable à double sens rue de Rivoli
Une piste cyclable à double sens rue de Rivoli, une ligne de tram-bus sur les quais hauts des berges rive droite, un Vélib' à l’échelle métropolitaine avec des vélos électriques et… la plus belle avenue du monde à parcourir à vélo: 2017 sera définitivement l'année des transports propres. Tour d'horizon des nouveautés.
À l'occasion de la présentation de ses vœux aux élus parisiens, Anne Hidalgo a annoncé vendredi 6 janvier 2017 à l'Hôtel de Ville, de nouveaux projets d'aménagements et d'infrastructures afin de mettre en œuvre concrètement l'Accord de Paris sur le climat signé par 194 pays le 22 avril dernier.
La maire de Paris a rappelé l'urgence d'agir face au réchauffement climatique et a insisté sur la responsabilité et la part que doivent prendre les grandes mégapoles du monde dans ce chantier colossal qui engage l'humanité tout entière.

À l’instar de villes comme Londres ou Berlin, la circulation automobile se doit d’être réduite.

Anne Hidalgo
Maire de Paris
Anne Hidalgo a assumé et confirmé la position de la Ville de Paris par rapport au trafic routier et à ses conséquences pour la qualité de l'air. «Plus de voitures = plus de pollution, moins de voitures = moins de pollution», a-t-elle notamment rappelé. «Les pics de pollution nous obligent et nous prouvent que les voitures ne peuvent plus avoir la part belle dans la métropole mondiale qu’est Paris.»
Dans cette perspective, Anne Hidalgo annonce des transformations majeures pour la circulation dans l'hypercentre de la capitale.

Une rue de Rivoli cyclable et à double-sens de circulation

Cette artère commerçante, qui relie la place de la Concorde à la place de la Bastille, subit de plein fouet les effets de la circulation automobile: elle est bruyante, polluée, avec une traversée piétonne souvent compliquée voire dangereuse, en particulier pour les enfants, les personnes âgées ou à mobilité réduite.
«Nous voulons lui redonner toute son attractivité, en faire un axe sur lequel on a plaisir à se promener, à flâner, à faire du shopping», annonce Anne Hidalgo. Pour cela, la Ville de Paris va créer en 2017 «une piste cyclable protégée à double-sens, de la place de la Concorde à la place de la Bastille», explique son adjoint aux transports.
Mécaniquement, la place de la voiture sera divisée par deux sur la rue de Rivoli et sur les quais hauts. «Il en sera factuellement de même pour les niveaux de bruit et de pollution, ce qui représentera un vrai progrès pour la qualité de vie des riverains et des salariés des boutiques en pied d'immeuble», ajoute Christophe Najdovski.

Un nouveau transport écologique sur les quais hauts rive droite

Une ligne de transport en commun à haut niveau de service (LHNS) sera créée sur les quais hauts rive droite. Dans un premier temps, elle empruntera le tracé de l’actuelle ligne de bus 72, qui relie le pont de Saint-Cloud à l’Hôtel de Ville, prolongé jusqu'à la gare de Lyon. Dans un second temps, elle se poursuivra jusqu’à Bercy. À terme, elle atteindra le Val-de-Marne, avec pour terminus les futures gares du Grand Paris Express.
Ce tram-bus électrique, sans rail ni caténaire, figure dans le projet olympique de Paris 2024. Il a vocation à circuler en double sens, sur des voies réservées. Il transportera plusieurs milliers de personnes par jour grâce à des véhicules de grand gabarit (de 18 à 24m de long).
«La concertation et les études de préfiguration se tiendront en 2017, pour une mise en œuvre progressive à partir de 2018. Nous sommes en mesure d'aller vite, car il s'agit d'aménagements légers. Ils sont aussi peu coûteux pour le contribuable : nous avons budgété 35 millions d'euros de travaux sur cette mandature», détaille Christophe Najdovski, adjoint à la maire chargé de la voirie, des transports, des déplacements et de l'espace public.

La traversée du Louvre

En complément de ces deux mesures fortes, qui vont métamorphoser le centre de Paris et l'ensemble des quais hauts rive droite, Anne Hidalgo a décidé de rendre aux piétons la place du Carrousel du Louvre.
Aujourd’hui, tous les véhicules peuvent circuler sur la place du Carrousel du Louvre, en passant par les guichets de la rue de Rivoli et du quai François-Mitterrand. «Cette circulation automobile au cœur de l'un des joyaux du patrimoine parisien est un héritage de l'époque du «tout voiture»: c'est aujourd'hui devenu un non-sens et il convient d'y mettre un terme», explique la maire de Paris.
«En concertation avec la direction du musée, nous avons décidé de limiter la traversée de la place du Carrousel aux vélos, aux transports en commun et aux taxis. Les piétons pourront enfin profiter de ce monument dans un cadre calme et apaisé», explique Christophe Najdovski.

Une politique qui s'inscrit dans le temps long

Cette politique de réduction de la place de la voiture individuelle polluante au cœur de Paris s'inscrit dans le temps long. Elle a débuté en 2001, sous la première mandature de Bertrand Delanoë, qui l'a poursuivie en 2008.
Elle repose sur d'importants investissements dans le développement des transports en commun (voies de bus, tram, métro) et dans une offre complémentaire de transports partagés (Vélib', Autolib', Utilib') dont de nombreuses autres villes de France et du monde se sont inspirées. En moins de quinze ans, le trafic automobile dans Paris a ainsi été réduit de 30%, tandis que la pollution de l'air a baissé dans la même proportion.
Anne Hidalgo a décidé d'accélérer ce mouvement dès son élection, en 2014, en impulsant avec son équipe un plan d'amélioration de la qualité de l'air, un plan vélo, l'ouverture aux piétons des berges de la Seine rive droite, ou encore le réaménagement de sept grandes places parisiennes.
«Il nous reste encore beaucoup de chemin à faire, comme en témoignent les nombreux pics de pollution qui se sont déroulés fin 2016. En France, des villes comme Bordeaux ou Lyon ont un temps d'avance sur la reconquête des rives de leur fleuve. Dans le monde, des métropoles comme Tokyo ont déjà réussi à éradiquer le diesel. Paris ne peut pas rester à la traîne, c'est un enjeu de santé publique, de cadre de vie mais aussi d'attractivité économique», explique Christophe Najdovski.
Au-delà de ces mesures sur les quais hauts, sur la rue de Rivoli et la place du Carrousel du Louvre, Anne Hidalgo a d'ailleurs décidé d'avancer en 2017 sur la piétonnisation des cœurs de vie des 3e et 4e arrondissements. «À l'image de la vaste zone piétonne Montorgueil-Saint-Denis, je pense que nous sommes en mesure de rendre, à très court terme, l'essentiel du Marais aux piétons, en limitant le trafic automobile aux seuls riverains, transports en commun et commerçants», ajoute la maire de Paris.