« Vis ma vie de policier municipal » : deux agents racontent leur quotidien

Rencontre

Mise à jour le 16/10/2024

Police municipale, 17e
Lancée en octobre 2021, la police municipale parisienne compte désormais 2 300 agents. Et si, comme Steven G., chef de l’unité moto, et Hélène P., cheffe de brigade, vous intégriez vous aussi la première police municipale de France ? De la présence apaisante à la verbalisation, ils nous racontent leur quotidien de policiers d’ultraproximité.
Alors que 300 postes de policiers municipaux sont ouverts – les inscriptions au concours ouvrent le 21 octobre 2024 –, partons à la rencontre de deux agents qui patrouillent dans les rues de Paris.

Steven G., chef de l’unité motocycliste

Motard de la police municipale, 12e
Saviez-vous que la police municipale comptait une unité motocycliste qui intervient dans tous les arrondissements de Paris ? Au nombre de 38, ses agents sillonnent les rues de la capitale. D’ici 2026, l’ambition est d’atteindre 60 motards et scootéristes.

Comment devient-on motard à la police municipale de Paris ?

Pour moi, cela a toujours été une évidence ! J’ai deux passions dans la vie : la moto et la police. Alors, dès ma majorité, je me suis engagé. J’ai d’abord été policier municipal en banlieue. En septembre 2023, une fois le concours de chef de service de police municipale de Paris en poche, j’ai intégré l’unité motocycliste. J’ai eu la chance d’effectuer le stage de formation des motocyclistes de la police nationale pour me perfectionner. Une formation équivalente sera prochainement mise en place à l’école des métiers de la sécurité et de la prévention de la Ville de Paris.
Des postes sont actuellement ouverts, et notamment pour des femmes. Mais on ne peut pas intégrer l’unité d’office, car la moto est une spécialité : il faut d’abord obtenir une expérience dans une division territoriale. Le candidat passe ensuite un entretien au cours duquel on s’assure de sa motivation et de ses compétences en matière de conduite moto (épreuve de maniabilité à l’appui) : on ne conduit pas une moto dans le cadre professionnel comme dans la vie personnelle.

Notre mission s’articule davantage autour de la prévention et de l’amélioration du cadre de vie que sur la répression.

Steven G.
chef de l’unité motocycliste de la police municipale

Être motard à la police municipale de Paris, c’est particulier ?

Oui, travailler dans la capitale, c’est d’abord l’opportunité de patrouiller aux abords de sites exceptionnels. Même si c’est une grande ville, nous gardons une réelle proximité avec les Parisiens. Notre mission s’articule davantage autour de la prévention et de l’amélioration du cadre de vie que sur la répression : on revient au cœur du métier de policier municipal, en complémentarité avec la police nationale.
Quand on est policier à moto, la relation avec les usagers est vraiment bienveillante : les enfants et les passionnés viennent nous parler spontanément et échanger autour de notre métier. Être dans l’unité motocycliste à Paris, c’est faire partie d’une famille… qui ne demande qu’à s’agrandir !

Quel est votre quotidien ?

En tant que chef d’unité, je dirige l’ensemble des quatorze agents qui conduisent les grosses cylindrées à la base Vincennes et les 24 scootéristes 125 cm3 de la base Buffet. Même avec des responsabilités de manager, je suis tous les jours sur le terrain, où j’accompagne mes équipes sur différentes opérations de contrôles routiers : vitesse, sonométrie, cinémométrie.
Mais attention, les motards – qui circulent toujours en trinôme – réalisent aussi toutes les missions dévolues aux policiers municipaux, conformément à la doctrine d’emploi parisienne : la prévention, la lutte contre les incivilités, l’affichage d’arrêtés municipaux ou la sécurisation, avec cette particularité d’être experts du code de la route et de pouvoir répondre à l’ensemble des appels de la salle de commandement opérationnel deux fois plus rapidement qu’une unité en voiture.

Le grand avantage de ce métier, c’est qu’il n’y a jamais de routine.

Steven G.
chef de l’unité motocyclistes de la police municipale
Pendant les Jeux olympiques et paralympiques, on a aussi eu des missions d’escorte de convois, notamment la délégation des maires internationaux et les délégations ukrainiennes. Il a été décidé que l’on développe ce type de mission en escortant désormais les balades du vendredi soir du Pari Roller.
Mais le grand avantage de ce métier, c’est qu’il n’y a jamais de routine. Chaque jour nous réserve son lot de surprises : on peut partir pour une mission de stationnement gênant et finir par intervenir pour porter assistance à une personne en détresse.
Une semaine type, c’est aussi s’entretenir physiquement pour toujours être agile et endurant. Au travail, un moniteur aux bâtons et techniques professionnelles d'intervention (MBTPI) nous propose des programmes d’entraînement, de renforcement musculaire et des exercices au maniement du bâton télescopique de défense. Dans mon temps libre aussi, puisque je pratique le judo à haut niveau. Quand on a une moto de 200 kilos à manier, c’est important d’avoir une bonne condition physique !
Policiers à l'entrainement

Hélène P., cheffe de brigade dans le 17e arrondissement de Paris

Police municipale, 17e

Être policière municipale, c’est une vocation ?

Cela m’a toujours attirée, car j’aime le contact avec les gens, la dimension sociale et l’encadrement. Et puis, j’aime vraiment être dehors, j’aurais dû mal à rester tout le temps derrière un bureau ! Pendant vingt ans, je me suis essentiellement occupé du stationnement, mais le côté « social » me manquait. Quand le métier a évolué pour devenir policier municipal à Paris, j’ai sauté sur l’occasion.

J’apprécie d’être au contact des Parisiens, à leur service, pas seulement pour verbaliser et faire cesser les infractions, mais aussi pour faire de la prévention et de la sensibilisation.

Hélène P.
cheffe de brigade dans le 17e arrondissement de Paris
Aujourd’hui, j’apprécie d’être davantage au contact des Parisiens, à leur service, pas seulement pour verbaliser et faire cesser les infractions, mais aussi pour faire de la prévention et de la sensibilisation. C’est enrichissant. Cela permet aussi de vivre des événements extraordinaires, comme lorsque j’ai travaillé à la sécurisation de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques !
Ce qui est intéressant, c’est que mes collègues policiers municipaux ont tous des parcours très différents : l’un d’eux était aide-soignant, l’autre jardinier de la Ville, et la création de la police municipale parisienne, il y a trois ans, a permis de donner un nouvel élan à leur carrière.

Être une femme dans la police municipale de Paris a-t-il des avantages ?

On entend plus souvent des petits garçons rêver de devenir policier, moins les petites filles, et pourtant, c’est un très beau métier, très diversifié et qui devrait plaire à celles qui ont la fibre sociale. Être policière municipale à la Ville de Paris, cela regroupe un large panel d’expériences différentes les unes des autres : on peut être à vélo, à pied, en brigade cynophile, à moto…

Le fait d’être une femme dans un équipage permet de désamorcer beaucoup de situations, car on a une approche différente de celles des hommes.

Hélène P.
cheffe de brigade dans le 17e arrondissement de Paris
Il y a aussi des plages horaires modulables, qui peuvent être pratiques quand on a une famille. Je suis en cycle 4/2 : je travaille quatre jours, soit de 7 h à 15 h, soit de 12 h à 20 h, puis j’ai deux jours de repos, en semaine ou le week-end.
Concrètement, sur le terrain, le fait d’être une femme dans un équipage permet de désamorcer beaucoup de situations, car on a une approche différente de celles des hommes. La plupart du temps, nous sommes affectés sur des équipages mixtes, ce qui fonctionne très bien, en particulier dans les situations de rixe. Je me sens toujours en sécurité, encore plus depuis que l’on est équipés de caméras mobiles individuelles.

Quel est votre quotidien ?

Quand on part sur le terrain, on a des missions bien précises : on peut répondre à des signalements faits sur l’application DansMaRue ou auprès du 3975 ou encore via la mairie d’arrondissement ou la mairie centrale. Hier, par exemple, on nous a demandé de passer dans une allée où des chiens sont promenés sans laisse de manière récurrente.
On a aussi les permanences aux points de rencontre « totems », où les riverains peuvent nous faire part de leurs petits tracas quotidiens… ou se renseigner pour rejoindre les effectifs de la police municipale !

En général, dès que l’on arrive en équipage, cela a tendance à désamorcer les situations.

Hélène P.
Cheffe de brigade
D’autres fois, nous sommes mobilisés pour lutter contre la vente à la sauvette aux côtés de la police nationale. Il y a des opérations conjointes avec les agents d’accueil et de surveillance des parcs et jardins, des opérations d’assistance aux personnes à la rue et des actions de sécurisation aux abords des écoles de l’arrondissement. On peut être appelés pour des urgences, comme ce matin lorsqu’on s’est rendus à la fourrière où un usager se montrait menaçant. En général, dès que l’on arrive en équipage, cela a tendance à désamorcer les situations.
À noter que la brigade du 17e compte 80 policiers municipaux, et nous cherchons à étoffer nos équipes pour pouvoir répondre encore mieux à toutes les doléances !
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