Paris sans produits phytosanitaires
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Mise à jour le 16/06/2023
Sommaire
Pionnière dans le domaine de la lutte contre les produits phytosanitaires dès les années 90, Paris s’est engagée dans la démarche zéro phyto, bien avant leur interdiction au niveau national.
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Un engagement fort pour l’environnement
La biodiversité, tissu vivant de notre planète, se dégrade dans le monde : 75% des milieux terrestres et 40% des écosystèmes marins sont fortement dégradés et la France est le 6e pays hébergeant le plus grand nombre d’espèces menacées (source : Ministère de la transition écologique).
La pollution apparaît comme l’un des facteurs de perte de la biodiversité à l'échelle mondiale, avec le changement ou la destruction des habitats naturels, l'exploitation des ressources, le changement climatique et les espèces exotiques envahissantes (source : Liste rouge de l’UICN*).
Les produits phytosanitaires, en contribuant à la pollution chimique des sols, de l’eau et de l’air, impactent directement les milieux naturels, les espèces végétales et animales, ainsi que la santé humaine.
Un fort levier d’action consiste donc en la réduction, voire l’arrêt, du recours aux produits phytosanitaires.
* Union Internationale pour la Conservation de la Nature
Dans les espaces verts parisiens
Dès les années 1990, l’utilisation des produits phytosanitaires* chimiques a progressivement été abandonnée dans les espaces verts parisiens au profit de méthodes de gestion plus respectueuses de l’environnement et de la santé, bien avant les obligations réglementaires qui s’imposent aujourd’hui.
Les « produits phytosanitaires » visent à protéger les végétaux des ravageurs et maladies (exemple : fongicides, insecticides) ainsi que limiter ou détruire le développement de certains végétaux dits « indésirables » (herbicides).
Leur utilisation n’est pas sans impact sur l’environnement et la santé.
Le mot « Pesticide » est un terme générique qui englobe les produits biocides destinés à la protection de la santé humaine ou animale (exemple : lutte contre les rats, anti-moustique, etc.) et les produits phytosanitaires.
Leur utilisation n’est pas sans impact sur l’environnement et la santé.
Le mot « Pesticide » est un terme générique qui englobe les produits biocides destinés à la protection de la santé humaine ou animale (exemple : lutte contre les rats, anti-moustique, etc.) et les produits phytosanitaires.
Plus de biodiversité dans les espaces verts parisiens et sur l’espace public
Les jardiniers de la Ville ont généralisé des pratiques de gestion vertueuses pour la santé, l’environnement et la biodiversité dans les espaces verts depuis de nombreuses années.
Ainsi, une gestion dite « écologique » des espaces verts publics a été initiée dès les années 2000, notamment grâce à la mise en place progressive de diverses pratiques limitant l’usage des produits phytosanitaires chimiques (Paris est arrivée à l’arrêt total de leur utilisation en 2009) comme :
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La gestion « différenciée » : Chaque espace vert est géré différemment, en fonction de sa fréquentation, sa vocation, son emplacement. Ainsi, si certaines zones font l’objet de tontes régulières et de désherbages mécaniques, d’autres verront leur fréquence de tontes ou de fauches plus espacées, donnant un aspect plus sauvage à la ville et favorisant ainsi la biodiversité.
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Le recours à l’éco-pâturage sur certains espaces verts permet de réduire le recours aux machines et de fertiliser le sol naturellement.
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Le paillage : cette technique consiste à recouvrir le sol de massifs d’arbustes, de décorations florales ou encore de pieds d’arbre à l’aide de résidus de végétaux issus par exemple du broyage d’élagage ou de sapin de Noël, d’écorce, de feuilles, etc.
Cette technique permet notamment de limiter la croissance de flore spontanée, préserve l’humidité du sol, favorise l’infiltration de l’eau de pluie et apporte des nutriments aux végétaux en se décomposant. Elle permet de revaloriser les « déchets verts ». -
Développer des zones « refuges » pour la biodiversité comme des mares, des tas de bois, de feuilles, des murets en pierres sèches qui serviront d’abris à toute une faune (hérisson, lézard, insectes, etc.) ou encore des nichoirs pour oiseaux, chauve-souris, etc. qui pourront aider les jardiniers à réguler certains insectes pouvant causer des dégâts sur les végétaux
En savoir plus :
Des méthodes responsables dès la production
Le centre de production horticole de la Ville de Paris, qui produit près de 3 millions de végétaux par an pour les espaces verts, est lui aussi pleinement engagé dans la démarche.
Très impliqué dans les modes de production écologiques, il a mis en place dans ses serres de production des lâchers d’auxiliaires, telles que les larves de chrysopes ou de coccinelles, qui permettent de réguler les populations d'insectes ravageurs qui peuvent causer des dégâts sur les cultures, comme les pucerons et les cochenilles.
Pour détecter au plus tôt la présence d’insectes ravageurs, des pièges à phéromones sont aussi utilisés. Ces pièges diffusent une odeur qui attire spécifiquement les insectes ciblés qui se retrouvent piégés.
Cet
engagement dans une démarche de production écoresponsable respectueuse de
l’environnement et de ses salariés a été valorisé en 2020 avec l’obtention du
label Plante Bleue niveau 3 (équivalent en horticulture de la Certification Haute Valeur Environnementale).
Le label EcoJardin
Actuellement plus de 90 % des espaces verts parisiens sont labellisés « ÉcoJardin ».
Ce label national, qui a débuté en 2012 à Paris, valorise la gestion écologique exemplaire des espaces verts en interdisant notamment le recours à tout produit phytosanitaire dangereux pour la santé humaine ou pour l'environnement.
En respectant le référentiel du label, les équipes s’inscrivent dans une dynamique de réflexion et d’amélioration continue des pratiques favorables à la biodiversité.
En respectant le référentiel du label, les équipes s’inscrivent dans une dynamique de réflexion et d’amélioration continue des pratiques favorables à la biodiversité.
Les cimetières, en zéro phyto
Depuis 2015, dans ces espaces où les herbicides étaient auparavant largement utilisés pour gérer la végétation spontanée, la démarche zéro phyto a été progressive et s’est accompagnée de changement de pratiques pour gérer le couvert végétal par la fauche ou la tonte.
Avec l’abandon des herbicides, les cimetières sont devenus des refuges pour la faune et la flore, permettant par exemple l’apparition d’orchidées sauvages.
Des solutions naturelles en dernier recours
Pour protéger les
végétaux, en cas d’urgence, la Ville a exceptionnellement recours à des
solutions à base de microorganismes ou de composés minéraux d’origine naturelle
et compatibles avec l’agriculture biologique. Elles peuvent être employées
ponctuellement pour protéger les 3 300 ceps de vignes du mildiou et de l’oïdium, lutter contre la
pyrale du buis ou encore préserver une collection de plantes du Jardin botanique de Paris.
Dans l’agriculture urbaine
Un engagement au-delà des murs de Paris
Si la lutte contre les produits phytosanitaires commence dans les espaces verts parisiens, des mesures incitatives et programmes ambitieux encouragent les pratiques respectueuses de l’environnement, notamment dans les filières agricoles.
Plan d’alimentation durable
Adopté
en 2022, le nouveau Plan d’Alimentation durable garantit une alimentation
collective produite avec des aliments sains, cultivés dans le respect de
l’environnement, grâce à des objectifs ambitieux rayonnant au-delà des murs
parisiens :
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Alimentation 100% durable
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75% bio à l’horizon 2027
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Circuits courts
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Produits de saison.
Paris, premier acheteur public de bio en France
Aujourd’hui, la ville Paris est
le premier acheteur public d’alimentation issue de l’agriculture biologique,
avec 46.2% de bio dans les assiettes de la restauration collective en 2019.
Le
Plan d’Alimentation durable soutient une production zéro phyto jusque dans les
assiettes des repas servis par Paris, dans les cantines, les Ehpad, les
crèches…
AgriParis Seine
Pour aller plus loin, Paris et ses partenaires créent AgriParis Seine.
Cette nouvelle association sera le fer de lance du Projet alimentaire territorial de la Ville de Paris pour structurer des filières agricoles et alimentaires durables, locales et circulaires.
En privilégiant les circuits courts et les productions ayant un faible impact environnemental, cette association mettra tout en œuvre pour acheminer des denrées saines, durables et locales dans les assiettes des Parisiennes et des Parisiens, en commençant par celles de la restauration collective municipale.
Cette démarche permet notamment de réduire l'utilisation de produits phytosanitaires dans l'agriculture à l’origine de la production des 8 millions de repas qui sont consommés chaque jour à Paris.
Les Parisculteurs
Dès 2016, la ville de Paris met en
place le programme Pariculteurs, destiné à faciliter et accélérer
l’installation de projets agricoles à Paris, sur des toits, des murs, des
sous-sols ou en pleine terre.
La cinquième saison est prévue pour
juin 2023, et 20 nouveaux sites seront proposés aux projets d’agriculture
urbaine qui seront retenus.
Ces sites agricoles
sont également soumis à la réglementation phytosanitaire en vigueur et
n’utilisent pas de produits phyto dans leurs projets.
Dans le jardinage amateur
Aider les Parisiens à jardiner sans phyto
La réglementation nationale interdisant aux particuliers l’achat ou l'utilisation de produits phytosanitaires chimiques, la ville met en place des outils pour accompagner les parisiens dans des pratiques préservant la santé, la biodiversité et l’environnement.
Apprenez à jardiner comme des pros, avec des pros
Des lieux ressources pour s’informer
Pour en savoir plus sur les pratiques de jardinage « zéro phyto », rendez-vous à la Maison du jardinage, dans le parc de Bercy (12e) :
Maison du Jardinage - Pôle ressource Jardinage Urbain
41, rue Paul-Belmondo - Parc de Bercy
75012 PARIS
Pour découvrir les méthodes zéro phyto utilisées en agriculture urbaine, visitez la Ferme de Paris (bois de Vincennes) :
Paris jardine
Pour jardiner en intérieur, sur un balcon, en rebord de fenêtre, en jardin partagé ou grâce au permis de végétaliser, la ville propose de l’aide et a regroupé l’essentiel des informations dans une page dédiée, Paris jardine.
Il est possible à chacun de s’investir à son niveau dans la végétalisation de la ville, en conjuguant loisir avec protection de la biodiversité, de l’environnement et de la santé.
Avant
de lancer un projet de jardinage en ville et pour être aidé, rendez-vous sur PARIS
JARDINE.
Des ateliers pour apprendre les bonnes pratiques
Des ateliers de sensibilisation sont régulièrement organisées à la Maison du jardinage et l’école Du Breuil propose des cours pour tous publics durant toute l'année.
Tous les mois, retrouvez également les ateliers de jardinage urbain sur le programme mensuel de la nature à Paris.
Découvrez les dates des prochains évènements dans l'agenda Que faire à Paris
et sur le site Internet de l'école Du Breuil
Des ressources en vidéo
Retrouvez sur la chaine YouTube Paris Nature des vidéos sur le jardinage, l’agriculture urbaine et la biodiversité.
Quelques exemples de sujets que vous pourrez y découvrir :
Des préparations « maison » pour jardiner sans pesticides
Ce que dit la loi
La loi Labbé interdit depuis 2017 l'utilisation des produits phytosanitaires chimiques par les collectivités pour l'entretien des espaces verts et la voirie.
Les particuliers sont aussi concernés par cette loi depuis janvier 2019 : ils ne peuvent plus acheter, utiliser et stocker ces produits.
Depuis juillet 2022, l’interdiction d’utiliser des produits phytosanitaires chimiques est étendue à tous les espaces publics et privés (campings, cimetières, espaces de copropriétés ou de bureaux, etc.) et concerne tous les utilisateurs.
Les espaces verts non gérés par la ville
À Paris, les deux tiers des espaces verts appartiennent à d’autres acteurs publics que la Ville (Jardin des Tuileries, Sénat, Ministères, etc.) et à des propriétaires privés (bureaux, copropriétés, hôtels, etc.).
Depuis 2022, ces espaces verts sont soumis aux mêmes règles que la ville ou les particuliers.
Où jeter ses pesticides ?
Il
vous reste des produits aujourd’hui interdits ?
Pour votre santé et pour l’environnement, pensez à les déposer au Trimobile et dans les déchetteries habilitées. Ils seront retraités et éliminés dans les meilleures conditions pour la planète.
Pour votre santé et pour l’environnement, pensez à les déposer au Trimobile et dans les déchetteries habilitées. Ils seront retraités et éliminés dans les meilleures conditions pour la planète.
Le Trimobile près de chez vous
Le Trimobile est un dispositif qui permet aux habitants d'un quartier de déposer leurs petits encombrants. Il peut accueillir vos pesticides. Des agents de la mairie de Paris sont présents sur place, de 9h à 13h.
Cliquer sur le bouton ci-dessous pour découvrir le calendrier de passage du Trimobile dans votre quartier.
Les déchetteries acceptant les pesticides
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Espace tri Poterne des Peupliers (13e) : 8 rue Jacques Destrée sous la bretelle de sortie du périphérique
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Espace tri Quai d’Issy (15e) : voie AD15 sous l’échangeur du périphérique Quai d’Issy
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Espace tri Porte de la Chapelle (18e) : 17-25 avenue de la Porte de la Chapelle
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Espace tri Porte de Pantin (19e) : 5 bis place de la Porte de Pantin
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Espace tri Porte des Lilas (20e) : 11, rue Paul Meurice
Cliquer sur le bouton ci-dessous pour découvrir leurs horaires d'ouverture
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