Rues, espaces verts et équipements publics : comment sont-ils dénommés à Paris ?
Le saviez-vous ?
Mise à jour le 11/12/2023
Sommaire
Une esplanade Johnny-Hallyday dans le 12e, une rue David-Bowie dans le 13e… Comment sont nommés les voies, places, espaces verts et équipements publics municipaux de Paris ?
Vous ne l'appellerez plus parvis, mais « esplanade Johnny-Hallyday ». Le parvis de l’Accor Arena, situé à l’angle de la rue de Bercy et du boulevard de Bercy (12e), a pris le nom de « l'idole des jeunes » à la suite d'une décision du Conseil de Paris. Un lieu évident pour celui qui y donna 100 représentations en groupe et en solo devant plus d’un million de spectatrices et de spectateurs. Quelques jours après sa mort, le 6 décembre 2017, la maire de Paris, Anne Hidalgo, avait fait la proposition qu'un lieu lui soit dédié lors de la séance des 11, 12 et 13 décembre 2017 du Conseil de Paris. Un vœu adopté par les Conseillers de Paris le 3 février 2020.
Sur l'autre rive de la Seine, dans une rue en cours de réalisation de la ZAC Paris Rive Gauche (13e), on pourra bientôt chanter « Let's dance » en hommage à l'icône pop David Bowie, grand amoureux de la capitale. C'est en effet à Paris, au Golf Drouot en 1965, qu'il donna son premier concert étranger avec son groupe The Lower Third, et c'est sur un bateau sur la Seine qu'il fit une demande en mariage en 1991. So romantic.
Sur proposition de la Mairie du 13e arrondissement, les arts seront très représentés dans le nouveau quartier, avec l’adoption, lors de ce même Conseil de Paris, des dénominations en hommage aux grandes photographes : rue Berenice Abbott, rue Vivian Maier, rue Gisèle Freund et rue Dorothea Lange, autour de l’avenue Pierre Mendès-France. Près de la Porte d’Italie, la rue Germaine Krull jouxte la rue Gerda Taro et le futur jardin Laure Albin Guillot. Enfin, près de l’avenue de France, sont honorés les grands artistes Jacques Monory et Alain Jacquet.
Mais au fait, comment fonctionne la dénomination des voies, places, espaces verts et équipements publics municipaux de Paris ? Retour sur le processus municipal.
Première étape : le dépôt et l'étude des vœux
Des vœux sont déposés en Conseil de Paris par les groupes politiques. Ces vœux sont étudiés par la Commission de dénomination des voies, espaces verts et équipements publics municipaux, présidée par Laurence Patrice , adjointe en charge de la Mémoire, du monde combattant. Il arrive aussi que la commission elle-même décide de porter un projet d'hommage public, souvent lié à des consultations locales organisées dans les arrondissements.
La commission composée d’élu.e.s parisien.nes, travaille en lien avec les familles et les proches des personnalités honorées, les mairies d’arrondissement, les adjoint·e·s concerné·e·s et différentes directions de la Ville, telles que la Direction de l'urbanisme, la Direction des espaces verts et de l’environnement, la Direction des affaires culturelles et la Direction de la jeunesse et des sports. Des personnalités ou des entités apportent aussi leur expertise, à l'image du comité d'histoire de la Ville de Paris.
Idéalement, le lieu a un rapport concret avec la personnalité proposée et avec son parcours, sa biographie. Sachant que peu de lieux sont encore disponibles à cette fin dans la capitale.
Deuxième étape : du vœu au vote
Adopté par les membres de la commission, validé par la maire de Paris, l’hommage public est ensuite présenté au vote des conseillers de Paris, dans le cadre des séances du Conseil de Paris suivant la commission.
Les dénominations relatives aux voies sont reportées dans la nomenclature officielle des voies.
Une délibération de 1932 prévoit que les noms retenus soient ceux de personnes disparues depuis au moins cinq ans. Cependant, la popularité et la reconnaissance nationale, voire mondiale, peuvent accélérer les choses. Il en a été ainsi pour Jean-Paul II (2006), Nelson Mandela (2013) ou Simone Veil (2018).
Les femmes mieux représentées
La part de noms de femmes donnés à des rues a doublé ces dernières années. Jusqu'alors, seules 6% des rues parisiennes leur rendaient hommage.
Par ailleurs, des plaques de rue où était seulement mentionné le nom de famille ont retrouvé leur prénom, comme cela a été le cas, auparavant, pour d’autres voies, telles la rue Charles-François Dupuis (3e), la rue Jean-Baptiste Pigalle (9e), la rue Antoine-Julien Hénard (12e), la rue Jean de la Fontaine (16e) ou la rue Camille Pissarro (17e), pour ne citer que ces exemples.
C'est ainsi que les Parisiens et les Parisiennes ont pu découvrir que la rue et le boulevard Rochechouart faisaient référence à une femme (Marguerite de Rochechouart), tout comme la rue de la Tour d'Auvergne (Louise-Emilie de la Tour d'Auvergne, 1667-1737), toutes deux abbesses de Montmartre. Enfin, la rue Récamier dans le 7e a retrouvé son prénom Juliette, en hommage à la femme de lettres française (1777-1849) dont le salon parisien réunissait les plus grandes célébrités du monde politique, littéraire et artistique.
Les conseils d’arrondissement et le Conseil de Paris ont adopté également ce principe pour la rue Catherine de La Rochefoucauld (9e), la rue Cécile Furtado-Heine (14e), la rue Germaine de Staël et la rue Élisabeth Vigée Le Brun (15e), la rue Maria Brignole, la rue Marceline Desbordes-Valmore et l’avenue Anne-Eugénie Milleret de Brou (16e) et la villa Hortense Dury-Vasselon (20e).
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