Déclaration de Paris 2024 : les maires du monde s'engagent pour le climat

Actualité

Mise à jour le 30/07/2024

sommet des maires engagés pour le climat dans le grand escalier d'honneur de l'hotel de ville

Sommaire

A l’occasion des Jeux olympiques, la maire de Paris, Anne Hidalgo, a réuni le 25 juillet les élus des plus grandes villes du monde pour défendre une transition juste et faire reconnaître les maires comme les véritables artisans de proximité pouvant relever le défi climatique.
(English below)

Déclaration de Paris

Nous maires de grandes villes et membres des réseaux de villes C40, GCoM, Eurocities, AIMF et ICLEI, sommes déterminés à mener la transition vers un avenir plus durable, inclusif et prospère pour nos communautés. Les villes sont les sentinelles du changement climatique. Elles sont directement confrontées à ses effets et cherchent à en adapter les formes pour une meilleure réponse aux défis d’aujourd’hui et de demain.
Nous savons que prendre des mesures décisives pour faire face à la crise climatique sauvera des vies, créera de meilleures conditions économiques et sociales et réduira le coût de la vie, mais nous savons aussi qu'il y a un coût à la transition. La transition doit être prise en main par tous, à tous les niveaux. Les investissements associés doivent être supportés par tous de manière équitable, y compris par les plus responsables - les compagnies pétrolières et gazières, les industries les plus polluantes et les ultra-riches, comme le suggère le G20.
La science nous dit que pour éviter l'effondrement climatique, nous devons réduire l'utilisation des combustibles fossiles, cette industrie dont le Secrétaire Général de l’ONU nous dit qu’elle parraine la crise climatique : des messages faux, des campagnes trompeuses, des millions de dollars dépensés pour tordre la vérité. La circulation de ces contre-vérités prospère sur les réseaux sociaux.
Les ingénieurs du chaos construisent des caisses de résonnance pour des théories fallacieuses sans aucun fondement scientifique. Sur la question climatique, la prolifération des informations fausses est préoccupante. La sortie des énergies fossiles est un impératif existentiel pour l’humanité. Comme rappelé par le GIEC, les cinq prochaines années sont les plus cruciales de l'histoire pour la santé et la prospérité de notre écosystème planétaire. C’est ici et maintenant que les choses se jouent, que les choix doivent être faits, que les moyens doivent être donnés aux villes pour en faire les grands acteurs d’un changement à hauteur d’humains.
Nous Maires du monde, souhaitons voir les États et les organisations supranationales se mobiliser pour :
  • Un engagement renforcé : Sécuriser l'ambition, envoyer un signal clair à toutes les parties prenantes sur la manière dont la mobilisation climatique peut apporter des avantages pour l'économie et l'environnement tout en procurant à chacun des ressources pour avancer. La pierre angulaire de l'action climatique multilatérale doit être l’accélération de l'abandon des combustibles fossiles, le renforcement de la résilience climatique et la fixation d’un objectif ambitieux et fondé sur la science. Dans le même temps, il doit apporter un soutien plus important aux communautés locales, aux travailleurs, aux familles à faible revenu et aux parties prenantes économiques à l'avant-garde de la mise en œuvre.
  • Placer l'équité et la justice climatique au centre : Les futures politiques climatiques doivent avoir le droit, la justice, l'inclusion et l'équité en valeurs cardinales. Elles doivent participer à contenir l’inflation et garantir la santé, un logement abordable et la sécurité économique pour tous. Les maires sont unis aux travailleurs et aux familles et s'engagent à faire en sorte que les avantages de la transition climatique soient accessibles à tous, en particulier à ceux qui en ont le plus besoin. Cela comprend le soutien à une transition juste et inclusive, l'amélioration des droits des travailleurs et la garantie du dialogue social. En renforçant les capacités locales, nous pouvons accélérer la réalisation de projets climatiquement neutres.
  • Augmenter le financement du climat et de la transition juste : Atteindre une transformation socialement juste et compétitive vers la neutralité carbone ne peut se faire sans moyens supplémentaires. La réforme des institutions financières internationales doit être une opportunité pour partager les contraintes iniques qui pèsent sur les villes en matière d’accès au financement. Les réglementations nationales empêchent aujourd’hui plus de la moitié des villes du monde d’accéder au financement quand une proportion substantielle de celles qui y ont accès font face à des taux dissuasifs qui reposent en partie sur des déterminants exogènes, taux de change notamment.
  • Supprimer les subventions aux combustibles fossiles : Les gouvernements nationaux doivent réaffecter les subventions des combustibles fossiles à l’innovation verte : entreposage des énergies renouvelables, systèmes d'énergie propre, développement d’une main-d'œuvre qualifiée. Le Nord global devrait aussi renforcer son rôle de leader mondial du climat et favoriser la coopération internationale. Cela inclut le développement de partenariats et de collaborations pour relever des défis transfrontaliers tels que la dégradation du climat, la perte de biodiversité et les inégalités sociales. L’effort de soutien au reste de la planète n’est pas simplement un choix d’humanité, c’est aussi un choix de raison.
  • Reconnaître les villes comme des partenaires essentiels de la mise en œuvre : Les villes et les régions ont la plus grande responsabilité dans la mise en œuvre de l’action climatique mondiale. Cependant, leur participation à sa conception et le soutien fourni ont été insuffisants. Les villes peuvent être des partenaires efficaces mais nous ne pouvons pas y arriver seuls. Nous devons renforcer les solutions de gouvernance à plusieurs niveaux, donner une voix plus directe aux maires dans l'élaboration des politiques. Au niveau mondial, le Groupe consultatif sur les gouvernements locaux et régionaux lancé par le Secrétaire général des Nations Unies participe de cet objectif. La Coalition pour des partenariats multiniveaux à forte ambition (CHAMP) décidés lors de la COP 28 à Dubaï est également un levier d’alignement pour faire travailler ensemble État, villes et régions.
Nous, maires du monde, espérons que cette Déclaration peut inspirer et contribuer à l'élaboration des priorités politiques. Nous souhaitons également, ardemment, que la COP 30 au Brésil, 10 après la COP21 et la signature de l’accord de Paris, entérine ses engagements. Cette COP, d’une importance particulière puisqu’elle sera le moment où les États feront part de leur nouvelle ambition (contribution déterminée au plan national), nous l’attendons la plus productive possible au service de ces enjeux malmenés dans une époque qui cumule les crises et les défis.
Nous, maires du monde, sommes animés par la nécessité de mettre à la portée de ceux qui vivent dans nos villes, ou de ceux qui y passent, l’environnement urbain le plus favorable et le plus inclusif possible.

Paris Declaration

As mayors of major cities and members of the C40, GCoM, Eurocities, AIMF and ICLEI cities networks, we are determined to lead the transition to a more sustainable, inclusive and prosperous future for our communities. Cities are the sentinels of climate change. They directly face its effects and are trying to adapt to better meet current and future challenges.
We know that taking decisive action to address the climate crisis will save lives, create better economic and social conditions, and reduce the cost of living, but we also know that the transition has a cost. The transition needs to be tackled by all, at all levels. Associated investment must be borne by all in a fair manner, including those most responsible—oil and gas companies, the most polluting industries, and the ultra-rich, as suggested by the G20.
Science tells us that to avoid climate breakdown, we need to cut global fossil fuel usage. According to the UN Secretary General, leaders in the fossil fuel industry are the “Godfathers of climate chaos” spreading false messages, running misleading campaigns and spending billions of dollars to distort the truth. Such untruths are flourishing on social media.
The engineers of chaos are building echo chambers for fallacious theories with no scientific basis. The proliferation of fake news on climate change is worrying. Phasing out fossil fuels is an existential imperative for humanity. As recalled by the IPCC, the next five years are the most crucial in history for the health and prosperity of our planetary ecosystem. Now is the time that everything hangs in the balance, that choices must be made, that cities must be given the resources they need to drive change on a human scale.
We, mayors of the world, want to see states and supranational organisations mobilise to:
  • Strengthen their commitment: Secure ambition and give a clear signal to all stakeholders on how climate action can deliver benefits for the economy and the environment while giving everyone resources to move forward. The cornerstone of multilateral climate action must be accelerating the move away from fossil fuels, building climate resilience and delivering an ambitious, science-based targets at national level. At the same time, states and supranational organisations must provide stronger support for local communities, workers, low-income families, and economic stakeholders at the forefront of implementation.
  • Put fairness and climate justice at the centre: Future climate policies must have law, justice, inclusion and fairness as their fundamental values. They must help to contain inflation and guarantee health, affordable housing and economic security for all. Mayors stand united with workers and families and are committed to ensuring that the benefits of the climate transition are accessible to all, especially those who need them most. This includes supporting a just and inclusive transition, improving labour rights, and ensuring social dialogue. By building local capacity, we can speed up the delivery of climate-neutral projects.
  • Boost funding for climate and the just transition: A socially just and competitive transformation towards carbon neutrality cannot be achieved without additional resources. The reform of international financial institutions must be an opportunity to mitigate unfair constraints on cities’ access to finance. Today, national regulations prevent more than half of the world’s cities from accessing finance, while a substantial proportion of those that can are faced with dissuasive rates that are partly based on exogenous factors, notably exchange rates.
  • Stop fossil fuel subsidies: National governments must reallocate fossil fuel subsidies to green innovation, including renewable energy storage, clean energy systems, and skilled workforce development. The Global North should also step up its role as world climate leader and encourage international cooperation. This includes developing partnerships and collaboration to tackle cross-border challenges such as climate breakdown, biodiversity loss and social inequalities. The effort to support the rest of the planet is not simply a choice to show humanity, it is also a rational choice.
  • Recognise cities as crucial implementation partners: Cities and regions have the biggest responsibility in implementing global climate action. However, their participation in its design and the support provided have been insufficient. Cities can be effective partners, but we cannot do it alone. We need to strengthen multilevel governance solutions and give mayors a more direct voice in policymaking. Globally, the Advisory Group on Local and Regional Governments launched by the UN Secretary-General serves such a purpose. The Coalition for Highly Ambitious Multi-Level Partnerships (CHAMP) formed at COP 28 in Dubai is also a catalyst for alignment to get governments, cities and regions working together.
We, mayors of the world, hope that this Declaration can inspire and contribute to developing political priorities. We also fervently hope that COP 30 in Brazil will ratify its commitments. This COP is particularly important because there, governments will set out their new goals (nationally determined contributions). We expect it to be as productive as possible on these issues, which are suffering at a time of multiple crises and challenges.
We, mayors of the world, are driven by the need to provide those who live in or pass through our cities with the most favourable and inclusive urban environment possible.
Réseaux / Networks
Maires / Mayors
  • Yousef Alshawarbeh – Maire d’Amman (Jordanie)
  • Yawo Winny Dogbatse – Maire de Kloto 1/Kpalime (Togo)
  • Anna Reynolds – Maire de Hobart (Australie)
  • Takeharu Tamanaka – Maire de Yokohama (Japon)
  • Jevgeni Ossinovski – Maire de Tallinn (Estonie)
  • Tomislav Tomašević – Maire de Zagreb (Croatie)
  • Georges Youssef – Maire de Menjez (Liban)
  • Benoît Payan – Maire de Marseille (France)
  • Ammar Moussa Kadhum- Maire de Bagdad (Irak)
  • Willy Demeyer- Maire de Liège (Belgique)
  • Aristides Panagiotopoulos- Maire d’Olympie (Grèce)
  • Philippe Close- Maire de Bruxelles (Belgique)
  • Emil Boc- Maire de Cluj-Napoca (Roumanie)
  • Mohamed Sefiani- Maire de Chefchaouen (Maroc)
  • Grégoire Junod- Maire de Lausanne (Suisse)
  • Eckart Würzner- Maire de Heidelberg (Allemagne)
  • Valdas Benkunskas- Maire de Vilnius (Lituanie)
  • Roberto Gualtieri – Maire de Rome
  • Jaume Collboni – Maire de Barcelone
  • Matteo Lepore – Maire de Bologne
  • Erion Veliaj, Maire de Tirana
  • Benjamina Karić – Maire de Sarajevo
  • Haris Doukas – Maire d’Athènes
  • Ekrem İmamoğlu – Maire d’Istanbul
  • Rafał Trzaskowski - Maire de Varsovie
  • Sophie Hæstorp Andersen – Maire de Copenhague

Presse / Press