Agir pour l'intégration

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Mise à jour le 31/01/2022

 Supporters dans la Fan zone sur le Champs de Mars
Paris accueille plus de 330.000 étrangers qui représentent 110 nationalités.

Repères

Rappelons que selon la définition qu’en donne l’Insee, la notion d’étranger fait référence à la nationalité: est étranger toute personne qui n’a pas la nationalité française. La notion d’immigré, plus élaborée, fait référence à la fois à la nationalité et au pays de naissance. Est considérée comme immigrée toute personne née à l’étranger sous une nationalité étrangère. On reste donc toute sa vie immigré.

Très présente en Île-de-France, où son poids atteint 12,4% de la population totale, la population étrangère est particulièrement nombreuse à Paris (334;566 étrangers soit 15% de la population) et en Seine-Saint-Denis (327;300 étrangers soit 21, 4% de la population). Les nationalités représentées à Paris sont particulièrement diversifiées, ce qui atteste du rôle de plaque tournante que joue la capitale dans les échanges migratoires.
Quant à la population immigrée, son poids dans la population totale est passé à Paris de 18% à 20, 3% entre 1999 et 2010. C’est une population qui se féminise et qui vieillit avec l’arrivée aux âges de retraite de générations d’immigration ancienne.

Chiffres clés

  • 455 633 immigrés à Paris, soit une augmentation de 17,9% depuis 1999.
  • 334 566 étrangers à Paris, soit une augmentation de 8,4% depuis 1999
  • 20,3% de la population totale est immigrée: «à Paris, 1 habitant sur 5 est immigré».
  • 110 nationalités sont représentées à Paris.
  • 29,4% des habitants des quartiers politique de la ville sont immigrés (français ou étrangers).
  • En France, un étranger sur dix habite Paris et 4 étrangers sur 10 résidents en Île-de-France.

Agir pour l'intégration

La question de l’intégration des populations étrangères, en France, renvoyait, jusqu’à une époque récente, à des politiques nationales relatives aux conditions d’entrée et de séjour des étrangers ou d’accès à la nationalité. L’étude de l’évolution des trajectoires migratoires révèle une installation durable des populations immigrées. Ces constats ont conduit à une transformation des enjeux et des actions liées à l’intégration. La responsabilité des actions devant favoriser l’intégration des populations étrangères dans la société française devient de plus en plus un enjeu local.

Les foyers de travailleurs migrants et les résidences sociales

La Ville de Paris compte 45 foyers de travailleurs migrants (FTM), totalisant 8 500 lits environ. Ce parc, réparti entre quatre gestionnaires et quatorze propriétaires, est situé principalement dans les 13e, 19e et 20e arrondissements. La plupart d’entre eux a été construit entre 1970 et 1983 et accueille aujourd’hui des populations essentiellement originaires du Maghreb et d’Afrique sub-sahélienne.
Paris a souhaité procéder à la réhabilitation et à la restructuration en résidences sociales d’une trentaine de ces foyers, impliquant la recherche de sites de relogement provisoire ou définitifs. Par ailleurs, la Ville de Paris, a instauré le relogement, sous conditions, de certains résidents surnuméraires, constituant ainsi une exception notable au plan national.
Le film réalisé par Demain TV, à consulter ci-dessous en quatre parties, permet de se faire une idée très juste de ces transformations et des conditions de vie des travailleurs migrants.


Depuis 2005, la Ville de Paris est chargée du pilotage du plan de traitement des Foyers de Travailleurs Migrants parisiens dans le cadre de la délégation de compétence des aides à la pierre par l’Etat. Tout projet de transformation d’un foyer de travailleurs migrants en résidence sociale doit s’inscrire dans le cadre général fixé par l’Etat. Ainsi, toute résidence sociale issue du traitement d’un FTM ne comporte que des logements individuels et autonomes, équipés à minima d’une douche, d’un WC et d’une kitchenette. Afin de permettre l’application systématique de ce principe, qui accroît les besoins en foncier pour chaque opération, la Ville s’est engagée à compenser toutes les pertes de capacité induites par le traitement des FTM parisiens.
La restructuration de 25 établissements représente, après travaux, près de 3650 logements individuels et autonomes.

Cette restructuration a été financée de 2005 à 2013, pour un coût global de 388 M€, grâce aux subventions accordées aux bailleurs sur des crédits délégués par l'État (80,7 M€) et sur les crédits propres de la Ville de Paris (91,3 M€).
Sur ces 25 foyers financés, 8 sont livrés ;

- Fontaine au Roi (11e), Tillier (12e), Tolbiac (13e), Argonne (19e), Commanderie (19e), Fort de Vaux (17e), Mûriers (20e), David d’Angers (19e)

6 sont en travaux ;

- Violet (10e), Réginaldo (11e), Vincent Auriol (13e), Arbustes (14e), Procession (15e), Bisson (20e)

5 chantiers ont démarré en 2014 ;

- Amandiers-Troënes (20e), Terres au Curé (13e), Clisson (13e), Hautpoul (19e), La Duée (20e)

6 chantiers ont démarré en 2015 ;

- Retrait (20e), Crimée-Lorraine (19e), Romainville (19e), Masséna (13e), Senghor (13e), Bellièvre (13e).
Sur la même période, 21 résidences sociales de desserrement, totalisant 802 logements, ont également été financées pour un budget de 97 millions d’euros :

Convention (15e), Netter (12e), Dutot (15e), Clichy (17e), Kracher (18e), Charolais (12e), Pyrénées (20e), Provence (9e), Bichat (10e), St Gothard (14e), Chardon-Lagache (16e), Porte des Lilas (20e), Voltaire (11e), Boucicaut (15e), Waldeck-Rousseau (17e), Faubourg St Martin (10e), Popincourt (11e), Bonne Graine (11e), Castagnary (15e), Houdart (20e) et ZAC Clichy-Batignolles (17e).

L’ensemble de ces opérations représente un montant total de subvention État (crédits délégués) et Ville (crédits propres) de près de 400 millions d’euros.


Parallèlement au plan de traitement des foyers, plusieurs axes de progrès ont été identifiés : développer les actions de médiation, mettre l’accent sur la formation linguistique et informatique, aider à la recherche de logement, anticiper les difficultés liées au vieillissement et au passage à la retraite, favoriser l’accès à la culture en finançant les actions sur plusieurs années et en mettant en commun les expériences des associations.
Depuis 2006, les actions subventionnées dans et autour des foyers ont permis d’initier notamment de nouveaux partenariats entre les associations afin de remédier aux besoins mis en évidence par une étude de l'APUR en 2006. Une mise à jour de cette étude est parue en septembre 2011. Ces nouvelles préconisations ont permis d’adapter encore les actions mises en œuvre.
Par ailleurs, de septembre 2013 à août 2014, à l’initiative de la Mission Intégration de la Ville de Paris, 80 migrants parisiens âgés ont bénéficié d’un accompagnement sur-mesure assuré par l’Union professionnelle du logement accompagné (UNAFO), dans le cadre d’un projet financé par le Fonds Européen d’Intégration (FEI) et la Caisse nationale d’Assurance Vieillesse (CNAV). Ce suivi temporaire avait pour objectif d’identifier les difficultés rencontrées au quotidien par ces personnes âgées et de mettre en place des actions opérationnelles pour répondre à leurs besoins.
Ci-dessous, télécharger le bilan du projet "Personnes âgées en foyer de travailleurs migrants - vers un mieux vieillir"

Garantir l'accès aux droits et aux services publics

Paris s'attache également à créer les conditions permettant à tous les Parisiens d'accéder aux droits et aux services publics, qu'ils soient Français ou étrangers.
  • Afin d’accompagner les Parisiens ne maîtrisant pas encore suffisamment le français, Paris a édité un guide pratique, «Vivre à Paris» , traduit en sept langues - anglais, arabe, chinois, espagnol, turque, russe et allemand - qui s’adresse spécifiquement aux résidents parisiens étrangers. Ce guide regroupe les principales démarches et questions auxquelles ils peuvent être confrontés sur tous les aspects de la vie quotidienne (logement, loisir, transport, école, participation à la vie locale…).
De même, pour mieux répondre aux besoins spécifiques des Parisiens d’origine étrangère, un plan de formation pour l'accueil des publics de culture étrangère à destination des agents de la Ville de Paris a été mis en place. Il doit permettre de former 1.000 agents dans les mairies dont les quartiers sont inscrits en «Politique de la ville». Paris s'engage également sur l'accès au droit pour tous avec des points d'accès au droit , des maisons de la justice et du droit ou encore des relais d'accès au droit ( les permanences sont gratuites, anonymes et confidentielles). On peut y rencontrer des spécialistes du droit des étrangers.
De même, pour lutter contre le phénomène d’isolement des migrants âgés, la Ville de Paris soutient la création et le fonctionnement de structures spécifiques, désignées sous le terme générique de «cafés sociaux». Dans un lieu d’accueil convivial, les café sociaux ont comme objectif de favoriser l’accès aux droits (logements, santé, sociaux) grâce à la tenue de permanences sociales, de valoriser la mémoire des parcours migratoires de ces seniors. Ces lieux visent aussi à renforcer le lien social et la convivialité pour lutter contre l’isolement.
  • Le premier lieu de ce type, Ayyem Zamen («bon vieux temps» en kabyle) a été inauguré en 2003 dans le 20e arrondissement. Un deuxième café social porté par la même association a, depuis, ouvert ses portes dans le quartier de la Goutte d’Or (18e arrondissement)
  • L’Espace Farabi accueille les personnes âgées et notamment les vieux migrants situé dans le 10e arrondissement, à proximité de la place du Colonel Fabien.
  • L’Arbre à Palabres, porté par l’association A2D, a ouvert fin 2013 dans le 19e arrondissement et accueille des migrants âgés d’origine subsaharienne.
  • Dans le 13e arrondissement le projet 13’Sâges regroupe plusieurs structures accueillant les personnes âgées d’origine sud-est asiatique (Laos, Vietnam, Cambodge, Chine) il vise comme les autres cafés sociaux l’accès aux droits, la convivialité et la mémoire. Le projet 13’Sâges vise à favoriser une meilleure intégration des personnes âgées asiatiques à travers la mise en place d’un réseau d’acteurs du 13e arrondissement de Paris. Le réseau ainsi constitué s’apparente à un «café social itinérant».