Un plan parisien de lutte contre les violences faites aux enfants

Actualité

Mise à jour le 03/11/2022

Un enfant se tient de dos devant une grille de jardin.
Un plan parisien de lutte contre les violences faites aux enfants a été voté à l'unanimité au Conseil de Paris en juin 2021. Ce plan renforce l'engagement municipal pour cette cause, portée par la France à l'international.
Le Conseil de Paris a voté le 4 juin 2021, à l'unanimité, le plan parisien de lutte contre les violences faites aux enfants. Ce plan, coordonné par Dominique Versini, adjointe à la maire de Paris chargée des droits de l’enfant et de la protection de l’enfance, implique 16 adjoint·e·s de l’exécutif parisien qui interviennent auprès des enfants dans le cadre de leur délégation.

Mieux protéger les enfants face aux violences

Le plan parisien de lutte contre les violences faites aux enfants s'inscrit dans la continuité de la Charte Parisienne des Droits de l’Enfant, signée par la maire le 20 novembre 2020, lors de la journée internationale des droits de l’enfant. Dans cette Charte, l’une des premières demandes formulées par les enfants est notamment d’être mieux protégés face aux violences. La construction du plan a été élaborée dans le cadre de 11 ateliers thématiques, avec la participation de 250 partenaires institutionnels, associatifs, experts et grands témoins.
Ce plan a pour objectif de lutter contre les violences sous toutes leurs formes : qu’elles soient physiques, psychologiques ou sexuelles, qu’elles soient commises par des adultes ou des enfants, dans tous les lieux où les enfants vivent ou ont des activités.
Il peut s'agir du milieu familial, de l’école et du milieu périscolaire, des clubs sportifs et des lieux de culture, des établissements institutionnels accueillant des enfants handicapés ou des enfants confiés à l’aide sociale à l’enfance, des centres d’hébergement accueillant des enfants en familles, mais aussi dans l'espace public et les transports.
Les chiffres des violences faites aux enfants
- 1 enfant sur 10 est victime de violences sexuelles, dont 80% au sein de la famille

- 1 enfant meurt en France sous les coups de ses parents tous les 5 jours (durant la période du premier confinement, le nombre d’hospitalisations d’enfants de moins de 5 ans pour maltraitance a doublé)

- 1 enfant sur 10 est victime de harcèlement entre enfants, phénomène amplifié par la présence quasi permanente des enfants sur les réseaux sociaux qui fait du cyber-harcèlement un fléau national.

Les 8 mesures à retenir

Le plan parisien de lutte contre les violences faites aux enfants compte 24 engagements forts, dont 8 mesures phares, pour permettre aux enfants de grandir protégés des violences et créer une véritable culture des droits de l’enfant à Paris :
  1. développer la mission droits de l’enfant dans les 17 arrondissements dès la rentrée scolaire 2021 pour sensibiliser les enfants à leurs droits et aux numéros utiles grâce à des binômes de Jeunes volontaires des droits de l’enfant qui iront au-devant des enfants pour les informer dans les collèges, les centres de loisirs, les clubs sportifs, etc. Une maison des droits de l’enfant, sera ouverte dans un deuxième temps comme lieu ressources et guichet unique sur toutes les violences faites aux enfants
  2. mettre en place des actions et campagnes de communication régulières pour mieux faire connaître aux enfants les numéros d'urgence (119, 3020, 3018) et les lieux ressources qui leur sont dédiés en cas de danger
  3. ouvrir un foyer de protection de l’enfance novateur dédié aux enfants victimes d’inceste et développer la formation des professionnels de l’enfance des autres établissements parisiens
  4. ouvrir un établissement innovant de protection de l’enfance pour mieux prendre en charge les enfants co-victimes de violences conjugales avec leurs mères
  5. ouvrir un accueil de jour pour les enfants victimes de harcèlement et de cyber-harcèlement pour qu’ils y trouvent, avec leurs parents, conseils et accompagnement
  6. réunir à l’Hôtel de Ville des États généraux de la parentalité et de l’éducation au temps du numérique
  7. mieux protéger tous les enfants parisiens pris en charge en renforçant la formation des professionnels au repérage des violences
  8. développer un réseau de villes françaises, européennes et internationales leaders des droits de l’enfant.

Les Droits de l'enfant

La mission des Droits de l'enfant

Après une première année expérimentale auprès de 4 arrondissements pilotes (5e, 10e, 12e, 20 ), la mission Droits de l’Enfant s’est déployée dans tous les arrondissements parisiens et a permis de former prêt de 9 000 enfants à leurs droits depuis son lancement en 2020.
Les autres mesures du plan seront mises en place tout au long de la mandature 2020-2026.
Numéros utiles
- En cas d'urgence et pour un enfant en danger :
contactez le 119, ouvert 24h/24 et 7 jours sur 7
- Pour une situation de harcèlement : contactez le 3020 (numéro gratuit)
- En cas de cyberharcèlement : numéro net écoute : 3018

La Convention internationale des droits de l'enfant

La Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE) a été votée à l’unanimité des Nations unies il y a plus de 30 ans. La France a été parmi les premiers pays à la ratifier. Mais cette Convention reste encore insuffisamment connue des enfants eux-mêmes et des adultes chargés de leur éducation, qu’il s’agisse des parents, des autres membres de la famille ainsi que des professionnels et/ou bénévoles intervenant dans tous les lieux que les enfants sont amenés à fréquenter. Que ce soit dans le cadre de leur vie scolaire, de leurs activités sportives, de loisirs, dans les établissements de santé ainsi que dans les établissements dédiés à l’accueil des enfants handicapés ou des enfants confiés à l’aide sociale à l’enfance, etc.
Parmi les droits fondamentaux des enfants, l’un d’entre eux « le droit de l’enfant à être protégé contre toutes les formes de violences » fait l’objet de multiples atteintes, ce que montrent des études et des chiffres alarmants. Il s’agit de violences physiques, psychologiques ou sexuelles subies ou susceptibles d’être subies à des degrés divers par un nombre inquiétant d’enfants, de la part d’adultes ou d’autres enfants, dans les différents lieux dans lesquels les enfants vivent ou sont accueillis pour leurs activités scolaires, extra-scolaires, sportives, de loisirs, etc. mais aussi l’espace public et les transports.
Internet, outil quotidien utilisé par les enfants, joue un rôle d’amplificateur dans les situations de harcèlement scolaire ou entre pairs et peuvent se poursuivre par le biais du cyberharcèlement. Internet fait également courir aux enfants le risque d’être confrontés à des pédo-criminels.