L’Hôtel-Dieu va s’offrir une seconde vie
Le saviez-vous ?
Mise à jour le 28/05/2024
Moyennant une recette de 144 millions d’euros, l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) va concéder pour 80 ans au promoteur Novaxia un tiers de la surface de l’Hôtel-Dieu (4e) où seront installés un centre de biotechnologies, des résidences sociales, des crèches et restaurants. Le reste de l’Hôtel-Dieu va conserver sa vocation hospitalière.
Quelle est la nature de cette opération ?
L’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), propriétaire de l’ensemble de l’Hôtel-Dieu, plus vieil hôpital de la capitale, avait lancé un appel à projets urbains innovant à la fin de 2017, dans le cadre d’un plan de transformation d’une partie de l’Hôtel-Dieu. L’offre lauréate est celle de Novaxia, promoteur immobilier privé, leader de la transformation urbaine. Si l’AP-HP reste propriétaire des 55.000 m2 du site de l’Hôtel-Dieu, elle en concède donc 20.000 à Novaxia, via la signature d’un bail de 80 ans, en échange d’une recette de 144 millions d’euros versés à l’AP-HP.
Pourquoi faire appel à un promoteur immobilier ?
La signature du bail de 80 ans avec Novaxia va donc permettre à l’AP-HP de recevoir une recette de 144 millions d’euros. Somme qui sera en partie utilisée afin de financer les travaux nécessaires pour la rénovation de la partie de l’Hôtel-Dieu restée publique. Et ce sans qu’il soit nécessaire de recourir à l’emprunt.
En quoi consiste la partie de l’Hôtel-Dieu restée publique?
La Ville de Paris s'est battue pour qu'une partie hospitalière soit conservée à l'Hôtel-Dieu et a obtenu gain de cause : 35.000 m2 restent consacrés à cette activité hospitalière. Pour ce faire, l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), qui reste propriétaire de l’intégralité des lieux, a défini en 2016 un « projet médical et hospitalier » pour l’Hôtel-Dieu. Ce projet médical est tourné vers l’innovation, de nouvelles formes de prise en charge, une ouverture particulière sur la ville, un lien entre disciplines médicales, nouvelles technologies, sciences humaines et sociales. Ce projet qui mobilise donc la majorité (les deux-tiers) du bâtiment de l’Hôtel-Dieu prévoit :
-
Un service d’accueil des urgences
-
Un plateau de consultations spécialisées pluridisciplinaires
-
Un important pôle de psychiatrie
-
Un pôle de santé publique, comprenant des activités tournées vers le public (centre de santé sexuelle, en partenariat avec la Ville de Paris), ainsi que tournées vers la recherche (projet Chronicity, maladies chroniques).
Ce projet contiendra également des offres des soins de proximité de secteur 1, en proposant à des partenaires (médecine de ville, centre de santé) de s’y associer.
Pour mettre en œuvre ce projet médical et hospitalier, l’AP-HP investit 100 millions d’euros, dont 30 millions seront spécialement affectés à un « fonds de transformation de l’AP-HP » destiné à l’amélioration, d’une part, des conditions de travail des agents hospitaliers et, d’autre part, des conditions de prise en charge des patients ».
©Crédits Architectures Anne Démians
Comment seront utilisés les 20.000 m2 concédés à Novaxia ?
Il s'agit certes d'un projet privé mais a fort caractère d'intérêt général. La Ville de Paris, qui a participé au jury de sélection aux cotés de l'AP-HP, a veillé à ce que le projet soit ouvert sur le quartier, intègre une dimension santé importante et des services. Ce lot de 20.000 m2 sera divisé en trois parties :
À terme, quelle finalité pour ce projet associant « privé » et « public » ?
Le projet confirme la vocation « santé » de l’ensemble de l’Hôtel-Dieu – maintes fois rappelée par la Ville de Paris – avec des synergies fortes entre les projets inclus dans l’offre (incubateur, maison des associations) et les équipes installées par l’AP-HP dans l’Hôtel-Dieu. Il répond aussi à l’objectif d’une dimension sociale marquée pour ce site (logements sociaux, maison du handicap, crèche associative).
Enfin, il permet une ouverture de l’Hôtel-Dieu sur la ville, avec un accès aux jardins pour les Parisiens et pour les touristes, des espaces de restauration, des commerces de qualité. Étant bien entendu, conformément aux engagements récurrents de la Ville, que le projet répond aux enjeux architecturaux en préservant le caractère du monument, ainsi qu’aux enjeux de qualité environnementale et de développement durable.
Votre avis nous intéresse !
Ces informations vous ont-elles été utiles ?
Attention : nous ne pouvons pas vous répondre par ce biais (n'incluez pas d'information personnelle).