Les policiers municipaux en soutien aux personnes sans-abri
Reportage
Mise à jour le 26/03/2025

Sommaire
L’Unité d’assistance aux sans-abri (UASA) de la police municipale parisienne vient notamment en aide aux personnes installées dans les bois parisiens. Nous avons suivi une patrouille dans le bois de Vincennes, dans le 12e arrondissement.
« C’est l’heure du café ? » : c’est par cette
question que Gérard, policier municipal, aborde Luis, assis devant sa tente, un verre de café à la main.
Nous sommes en plein bois de Vincennes (12e), peu après 9 heures, et l’Unité d’assistance aux sans-abri (UASA) commence sa tournée auprès des personnes qui y ont élu domicile. En ce lundi matin, trois
agents patrouillent dans le bois à leur rencontre.
« Depuis 2020, je n’ai pas de logement, et cela fait
près de huit mois que je vis dans le bois, confie Luis. Auparavant, je travaillais
comme cuisinier. » Au même titre que les 140 résidents actuels du bois, il a le droit
à deux tentes : l’une pour dormir, l’autre pour stocker ses affaires.
Absence d’eau courante pour se laver, impossibilité de recharger son téléphone, difficultés pour réchauffer de la nourriture… La vie quotidienne dans le bois n’est pas de tout repos. Pour se laver, Luis va « aux bains-douches de la
mairie de Paris ». Son problème numéro un, le logement : « J’ai
fait plusieurs demandes de logement, mais je n’ai que des réponses négatives. »
Des maraudes d’évaluation et d’orientation
Créée en 2004, l’UASA comporte 60 agents, dont 15 travailleurs sociaux. Son
rôle ? « Nous faisons des maraudes d’évaluation et d’orientation, explique
Gérard. On connaît tous les résidents, et on effectue des déplacements quotidiens
auprès d’eux. » Rattachée à la police municipale, l’unité intervient sur tous les sites difficiles d’accès de Paris, comme les talus du périphérique, les tunnels et les bois, mais aussi dans les parcs et jardins fermés la nuit. L’unité est mobilisée dès qu’un campement de plus de trois tentes se forme.
Grâce à leurs téléphones mobiles, ses membres disposent
de la liste géolocalisée de l’ensemble des emplacements occupés dans le bois.
Celui-ci est découpé en cinq secteurs. L’UASA intervient prioritairement auprès des familles à la rue et des mineurs non accompagnés, sur les campements et les bidonvilles, ainsi qu’auprès des personnes isolées les plus fragiles et des usagers de drogue.
Les familles et les mineurs ne peuvent pas rester dans le
bois et sont systématiquement orientés vers des hébergements d’urgence ou des lieux d’accueil dédiés.
Un travail mené en collaboration avec Emmaüs
L’UASA agit en lien avec Emmaüs Solidarité. L’ONG,
dont les locaux sont installés à la sortie du métro Château de Vincennes, est
chargée de tout l’accompagnement social des personnes sans-abri : accès
aux droits, demandes d’hébergement, démarches administratives…
Notre première arme est la parole. On essaie de prendre contact systématiquement avec les personnes sans-abri.
membre de l’unité d’assistance aux sans-abri
Autre intervenant, le Samu social : chaque semaine, des
infirmières passent dans le bois pour soigner les sans-abri malades ou blessés.
L’unité a également un rôle de médiatrice. « Notre
première arme est la parole, précise Christian, l’un des membres de l’unité. On agit également pour éviter les conflits, surtout des problèmes entre résidents. On essaie de prendre
contact systématiquement avec les personnes sans-abri. Lorsqu’on constate qu’un campement est abandonné pendant plus d’une
semaine, on procède au nettoyage de l’emplacement. »
Les policiers municipaux veillent aussi à ce que les
campements ne s’étalent pas trop dans le bois, que les feux ne soient pas allumés
au sol ou encore que les chiens soient tenus en laisse. « Le bois appartient à tout le monde, personne ne peut
se permettre de privatiser une partie du bois », indique Djelloul, membre
de l’unité.
C’est le cas de Nicolaï, résident de longue date dans le bois :
« Cela fait quatorze ans que je vis dans le bois, je suis arrivé ici directement
depuis la Roumanie », confesse-t-il. Ce « maçon polyvalent » cumule
les actions interdites : feu au sol, cave construite sous son abri ou encore
poêles clouées sur les arbres… Après de nombreux rappels au respect des règles, les policiers municipaux ont dû dresser un constat d’occupation illicite permettant de saisir la justice pour demander le démontage de son campement. Une solution d’hébergement lui sera alors proposée.
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