Les trésors méconnus des réserves d’œuvres d’art de Paris
Reportage
Mise à jour le 02/03/2023
Sommaire
Au fil des siècles, Paris a acquis plusieurs milliers de peintures et de statues. Si beaucoup ornent les édifices publics, d’autres sont conservées à l’atelier de restauration ou dans les réserves attenantes. Ce lieu unique et fermé au public nous a ouvert ses portes, exceptionnellement.
À l’abri des regards indiscrets, l’atelier de restauration et les réserves d’œuvres d’art sont installés dans un lieu aussi exceptionnel que gigantesque. En 1976, profitant des volumes offerts par une usine désaffectée, des milliers de tableaux et statues y ont pris leurs quartiers.
Aux petits soins des grandes œuvres
Certaines œuvres ne restent que
quelques mois à l’atelier de restauration, le temps de passer entre les mains
expertes des conservateurs-restaurateurs. Retendre ou réparer la toile, ajouter
du vernis et des couleurs, réparer le cadre… tous ces gestes, effectués sur des
œuvres pour la plupart classées Monuments Historiques, le sont sous le contrôle
des cinq conservateurs du patrimoine de la Ville et des experts de la Direction
régionale des affaires culturelles (DRAC).
D’autres tableaux restent en revanche
stockés dans les réserves plus longtemps. « Ils
proviennent souvent des églises. Nous les retirons parce qu’ils ne plaisent
plus ou pour en mettre un autre à la place », explique Véronique Milande,
responsable de la Conservation des œuvres d'art religieuses et civiles (COARC).
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Des témoins silencieux de l’histoire
Juste à côté, des statues en plâtre
ou en marbre constituent un voisinage inattendu. Les bustes de Dalida, Napoléon III
et Jean-Jacques Rousseau cohabitent avec des centaines d’autres personnages
célèbres ou allégoriques. Dans la rangée suivante, la statue du berger Jupille rappelle l’histoire de ce petit garçon mordu par un chien, puis vacciné contre
la rage par Louis Pasteur, et qui deviendra ensuite le gardien de l’Institut
Pasteur.
« Ces statues
sont les témoins de l’histoire de l’art et de la Ville, et de l’évolution des
goûts », précise Mathieu Rousset-Perrier, conservateur en patrimoine
en charge de la statuaire. Près d’un millier sont conservées ici, et quelque 500 autres sont réparties dans la ville. « La
statuomanie constitue une vraie spécificité parisienne. La capitale a voulu
rendre hommage aux grands intellectuels qui y ont vécu. D’ailleurs, il y a bien
plus de statues d’artistes que d’hommes politiques ! » Aux grands artistes, Paris éternellement reconnaissante.
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