Paris expérimente ses premiers radars sonores
Actualité
Mise à jour le 12/12/2024
En complément des verbalisations effectuées par les agents de la police municipale, deux radars sonores ont été installés, à titre expérimental dans les 17e et 20e arrondissements pour détecter les véhicules les plus bruyants. Une réflexion est en cours au sujet des nouvelles implantations de radars.
C'était un étonnant dispositif de couleur blanche et grise, truffé de nouvelles
technologies et posé à presque 5 mètres de hauteur : un radar sonore. Posé rue d’Avron (20e) par le fabricant Bruitparif et rue Cardinet (17e) par le fabricant microdB, les deux radars faisaient partie d'une première phase de l’expérimentation, rendue possible par la loi d’orientation
des mobilités (LOM) de décembre 2019 et officialisée
par un vote au Conseil de Paris le 9 février 2022.
L'objectif est de détecter les deux-roues et les quatre-roues les plus bruyants. Pour cela, le principe de chaque dispositif est
semblable à celui d’un radar classique de vitesse : il mesure le bruit avec précision, le relie au véhicule qui en est à
l’origine et photographie la plaque d’immatriculation.
Lorsque les appareils auront obtenu leur homologation auprès du Laboratoire National d’Essai (LNE), la seconde phase de l’expérimentation en conditions réelles avec constatation des infractions sera mise en place pour une durée qui sera déterminée par décret en Conseil d'Etat.
Le seuil d’infraction
L’arrêté du 7 juillet 2023 fixe à 85
dB(A), le niveau d’émissions sonores à respecter pour les véhicules à moteur
circulant sur une voie située à l’intérieur d’une agglomération ayant une
vitesse maximale autorisée des véhicules n’excède pas 50 km/h.
Des contrôles par la police municipale
Lors de la
seconde phase de l’expérimentation, la ville de Paris étudie la possibilité que les appareils puissent transmettre automatiquement des
dossiers d’infraction à la Direction de la Police Municipale et de la
Prévention. Ces dossiers feraient alors l’objet d’une vérification et validation par un
agent assermenté. En cas de validation, l’agent pourrait ensuite dresser un procès-verbal
électronique (PVE) avec les outils proposés par l’agence nationale de
traitement automatisé des infractions (ANTAI). Ce PVE donnerait alors lieu à un avis de
contravention transmis directement au propriétaire du véhicule afin qu’il
s’acquitte de l’amende encourue. Une réflexion est actuellement engagée avec l'État sur les modalités concrètes de cette procédure, notamment pour répondre aux contestations qui seront émises par les contrevenants.
Les étapes à venir
Les appareils sont en
cours d’homologation par le laboratoire national d’essai (LNE). Cette
homologation devrait intervenir au cours de l’année 2024.
Le délai d’expérimentation initialement prévu dans le
cadre de la LOM étant écoulé, le ministère de la transition écologique va
publier un nouveau décret qui déterminera les modalités d’une nouvelle expérimentation
sur site avec constat d’infraction. Sa durée permettra notamment d’évaluer
l’effet de ce dispositif avec sanction sur le comportement des usagers de la
route.
Des décibels nocifs pour la santé
Selon
l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le bruit représente le second
facteur environnemental provoquant le plus de dommages sanitaires en Europe
(OMS, 2018) derrière la pollution atmosphérique : de l’ordre de 20% de la
population européenne (soit plus de 100 millions de personnes) se trouve ainsi
exposée de manière chronique à des niveaux de bruit préjudiciables à la santé
humaine.
L’exposition
au bruit routier est notamment génératrice de troubles du sommeil, maladies
cardiovasculaires, perturbations du sommeil, gêne, obésité, troubles de la
santé mentale.
Une amende jusqu'à 135 euros
En
attendant la poursuite de l'expérimentation, les agents de la police
municipale, équipés de sonomètres portatifs, sont déjà habilités à verbaliser
les conducteurs de véhicules jugés trop bruyants : ils risquent une amende de 135 euros (minorée
à 90 euros en cas de paiement dans les quinze jours), s'ils dépassent le seuil
maximal autorisé sur la carte grise de leur véhicule.
Une expérimentation nationale
Paris est une des collectivités volontaires pour
cette expérimentation, avec Toulouse, Nice, Bron, Rueil, Villeneuve-le-Roi et
la communauté de communes de la vallée de Chevreuse. Le projet est porté par le ministère de la
transition écologique, avec l'appui du CEREMA et l'Université Gustave Eiffel.
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