Paris, l’une des cinq communes « Compagnon de la Libération »
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Mise à jour le 20/08/2024
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Pendant la Seconde Guerre mondiale, le Général de Gaulle attribue à Paris, Nantes, Grenoble, Vassieux-en-Vercors et l'Ile de Sein le titre de communes Compagnon de la Libération. Désormais liées par un pacte d'amitié, elles symbolisent toutes les villes qui ont su opposer à l’occupant une détermination sans faille.
Le 16 novembre 1940, quelques mois après son célèbre appel du 18 juin, de Gaulle crée l’Ordre de la Libération, une « chevalerie exceptionnelle créée au moment le plus grave de l’histoire de France ». Son but : récompenser les personnes, les communautés civiles et unités militaires qui font preuve d’un courage exceptionnel dans la libération de la France et de son Empire – engagement précoce, faits d’armes marquants, services remarquables, sens du sacrifice. Les membres de cet Ordre sont appelés les Compagnons de la Libération.
Parce qu’elles ont fait le choix de la Résistance, parce qu’elles ont « en servant la patrie », « apporté la victoire », cinq communes ont été élevées à la dignité de communes Compagnon de la Libération : Paris, Nantes, Grenoble, Vassieux-en-Vercors et l’Île de Sein.
« L’énergie indomptable » de Paris
Dès juin 1940, des textes clandestins paraissent, des étudiants manifestent, des mouvements se mettent en place. Même quand la persécution antisémite atteint son comble, l'organisation de la résistance parisienne progresse. C'est également à Paris, rue du Four, que, le 27 mai 1943, le Conseil National de la Résistance (CNR) se réunit pour la première fois…
« À la Libération de Paris, en vérité, rien n’a manqué de ce qu’il fallait qu’elle fût pour être digne de la France », déclare le général de Gaulle, le 2 avril 1945, en remettant à la Ville de Paris la Croix de la Libération.
« Capitale fidèle à elle-même et à la France, a manifesté, sous l’occupation et l’oppression ennemies, et en dépit des voix d’abandon et de trahison, sa résolution inébranlable de combattre et de vaincre. Par son courage en présence de l’envahisseur et par l’énergie indomptable avec laquelle elle supporta les plus cruelles épreuves, a mérité de rester l’exemple pour la Nation tout entière. Le 19 août 1944, conjuguant ses efforts avec ceux des armées alliées et françaises, s’est dressée pour chasser l’ennemi par une série de glorieux combats commencés au cœur de la Cité et rapidement étendus en tous les points de la ville. Malgré de lourdes pertes subies par les Forces Françaises de l’Intérieur levées dans son sein, s’est libérée par son propre effort puis, unie à l’avant-garde de l’Armée française venue à son secours, a, le 25 août 1944, réduit l’Allemand dans ses derniers retranchements et l’a fait capituler. » (Paris, Compagnon de la Libération par décret du 24 mars 1945)
Patriam servando, victoriam tulit
L’insigne de l’Ordre de la Libération est la croix de Lorraine. Il porte au revers la devise : « Patriam servando, victoriam tulit » (« En servant la patrie, il a remporté la victoire »). Le ruban vert et noir symbolise l’état de la France en 1940, alliant le noir du deuil au vert de l’espérance.
Nantes, la courageuse
Une résistance spontanée y naît dès les débuts de l'occupation. C'est à Nantes qu'en juillet 1940, les bases d'un premier réseau de renseignements se constituent. C'est aussi dans cette ville que le 22 janvier 1941 est arrêté l’officier de marine de la France libre Honoré d'Estienne d'Orves, responsable du réseau Nemrod qui a établi quelques jours auparavant la première liaison radio avec Londres.
Nantes (Loire-Atlantique) est la première ville à avoir reçu la croix de la Libération, dès le 11 novembre 1941. « Ville héroïque qui depuis le crime de la capitulation a opposé une résistance acharnée à toute forme de collaboration avec l’ennemi. Occupée par les troupes allemandes et soumise aux plus dures mesures d’oppression, a donné aux Français, par des nombreuses actions, individuelles et collectives, un magnifique exemple de courage et de fidélité. Par le sang de ses enfants martyrs, vient attester devant le monde entier la volonté française de libération nationale. »
Grenoble, l’héroïque
Située en zone non occupée, et donc sous le contrôle de l'administration de Vichy, la ville voit rapidement se développer, après l'armistice de juin 1940, au rythme des adhésions individuelles de ses citoyens, des foyers de résistance, dont le mouvement "Front national de lutte pour la Libération et l'Indépendance de la France. L'Université de Grenoble fournit un appui soutenu à la Résistance : plusieurs de ses services se mettent à fabriquer des faux-papiers, transformant ainsi des jeunes soumis au Service du Travail obligatoire en étudiants…
Le chef-lieu du département de l’Isère reçoit la croix de la Libération le 4 mai 1944. « Ville héroïque à la pointe de la résistance française et du combat pour la libération. Dressée dans sa fierté, livre à l’Allemand, malgré ses deuils et ses souffrances, malgré l'arrestation et le massacre des meilleurs de ses fils, une lutte acharnée de tous les instants. Bravant les interdictions formulées par l’envahisseur et ses complices, a manifesté le 11 novembre 1943, sa certitude de la victoire et sa volonté d’y prendre part. Le 14 novembre et le 2 décembre 1943, a répondu aux représailles et à l’exécution des chefs des mouvements de la résistance, par la destruction de la poudrière, de la caserne, de transformateurs et d’usines utilisés par l’ennemi. A bien mérité de la Patrie. » (Grenoble, Compagnon de la Libération par décret du 4 mai 1944).
Les sacrifices de Vassieux-en-Vercors, village martyr
Forteresse naturelle, le Vercors a servi de refuge à de nombreux Français et étrangers pourchassés ou exilés. A partir d'avril 1944, connu comme l'un des principaux centres de résistance du maquis, le village de Vassieux est l'objet d'une opération de répression menée par la Milice française. Plusieurs fermes sont pillées et incendiées, des habitants torturés et déportés…
« Village du Vercors qui, grâce au patriotisme de ses habitants, s’est totalement sacrifié pour la cause de la résistance française en 1944. Principal centre de parachutage pour l’aviation alliée sur le plateau, a toujours aidé de tous ses moyens les militaires du Maquis dans les opérations de ramassage d’armes. Très violemment bombardé le 14 juillet, attaqué par 24 planeurs allemands les 21 et 22 juillet, a eu 72 de ses habitants massacrés et la totalité de ses maisons brûlées par un ennemi sans pitié. Martyr de sa foi en la résurrection de la Patrie. » (Vassieux-en-Vercors, Compagnon de la Libération par décret du 4 août 1945).
L’Île de Sein et ses marins exemplaires
Située en Bretagne, au large de la Pointe du Raz, cette petite île comprend à peine plus de 1 000 habitants en septembre 1939. Pendant toute la durée de l'occupation, la quasi totalité des îliens en âge de combattre choisissent de partir rejoindre les Forces Françaises Libres en Angleterre.
« Devant l’invasion ennemie, s’est refusée à abandonner le champ de bataille qui était le sien : la mer. A envoyé tous ses enfants au combat sous le pavillon de la France Libre devenant ainsi l’exemple et le symbole de la Bretagne tout entière. » (« Ile de Sein, Compagnon de la Libération par décret du 1er janvier 1946)
Ces communes sont liées par un pacte d’amitié depuis le 3 décembre 1981. Ce pacte est destiné à assurer la pérennité de l’Ordre et à susciter des liens particuliers entre leurs collectivités respectives. En 2013, ces cinq compagnons ont fait adopter par leur conseil municipal le texte d’un serment solennel les engageant à conserver le souvenir et l’héritage de ceux qui se sont battus pour que triomphent les valeurs de la Résistance.
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