« Quai de la Photo », une nouvelle péniche pour l'art contemporain

C’est un nouveau « lieu d’exception » qui arrive sur la Seine. Quai de la Photo, centre d’art flottant gratuit et dédié à la photographie contemporaine, va s'amarrer à une barge au pied de la Bibliothèque nationale de France à partir de la mi-juillet, date prévue de l'ouverture officielle.

« C'est le descendant direct de Fluctuart, ce nouveau bébé s’en inspire directement », explique Nicolas Laugero Lasserre, le cofondateur des deux centres d'art. Pour ce projet, il est associé à Géraud Boursin, créateur de lieux culturels et festifs sur la Seine, Philippe Fournié, fondateur et directeur de Seine Avenue, et Pierre-Yves Mahé, fondateur et directeur de l’école de photographie internationale Spéos.

Leurs ambitions : « Faire découvrir la scène photographique contemporaine au plus grand nombre et gratuitement », raconte Géraud Boursin. Et aussi « désacraliser les lieux d’art ».

En manque d'idées de sorties dans la capitale ?

Tout comme Fluctuart, Quai de la Photo souhaite ouvrir la culture au plus grand nombre. « C’est un vrai lieu de vie, tout le monde peut venir boire un verre et voir de l’art », notamment sur la terrasse installée sur les berges, d'ores et déjà ouverte. La péniche abrite un restaurant et deux bars, et proposera en outre des excursions sur la Seine dès cet été grâce à ces cinq bateaux électriques.

Le centre, qui se veut « porteur de talents », accueillera quatre à cinq expos chaque année. « Quai de la Photo est aussi une étape intermédiaire que l’on offre à la scène émergente avant d’aller exposer dans des lieux tels que la Maison européenne de la photographie. » La jeune photographe française Clémentine Schneidermann aura ainsi l'honneur d'inaugurer le lieu avec son exposition « I Called her Lisa Marie », aux côtés d'une autre exposition d'un grand nom de la photo.

Car pour son ouverture, Quai de la Photo frappe un gros coup, avec l'expo de Martin Parr. Le photographe anglais, membre de la prestigieuse agence Magnum Photos, présente « Life’s a Beach », un travail de trente années réalisé sur les plages du monde entier. Le 19 juin, à l'occasion de la préouverture du lieu, le plus iconique des photographes britanniques ne cachait pas son amour pour la capitale française : « J’aime exposer à Paris, et je suis très heureux d’inaugurer cette galerie. »

Avec cette exposition, il partage sa vision de la mondialisation et du tourisme de masse. Dans la capitale, qu’il fréquente depuis plusieurs décennies, Martin Parr dit « toujours venir sans [son] appareil. » « Je suis un touriste ici », s'amuse-t-il. Pour lui, l’habitué des galeries, cette inauguration a quelque chose d’unique : « C’est la première fois que j’inaugure une exposition qui a lieu sur un bateau ! » Après trois mois en villégiature, « Life's a Beach » lèvera les amarres le 24 septembre.