Qualité de l'air : de quoi parle-t-on ?

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Mise à jour le 17/09/2019

L'air est constitué de plusieurs gaz, principalement de Diazote (78% en volume) et de Dioxygène O2 (21% en volume). Il peut être contaminé par des polluants gazeux, liquides ou solides d'origine naturelle (végétation, océans, volcans…) ou produits par les activités humaines (cheminées d'usines, pots d'échappements…).
La qualité de l'air résulte d'un équilibre complexe entre les émissions de polluants et les phénomènes provoquant leur dispersion et leur transformation dans l’environnement.
Pour visualiser les cartes du jour, de demain, les hotspots et les évolutions annuelles > État de la qualité de l'air à Paris.
Contrairement aux gaz à effet de serre (comme le CO2), qui contribuent au dérèglement climatique à l’échelle de la planète, les polluants atmosphériques ont une action locale et immédiate sur la santé et sur l’environnement. > En savoir plus sur les gaz à effet de serre et la pollution atmosphérique.
Les principaux polluants qui touchent l'Île-de-France sont :
  • le dioxyde d'azote (engendré principalement par le trafic routier)
  • l'ozone (un polluant produit dans l’atmosphère par réactions entre plusieurs polluants, sous l’effet du rayonnement solaire)
  • les particules fines (notamment émises par les véhicules, l'industrie, le chauffage, l'agriculture, mais aussi issues de transformations chimiques et apportées par le vent)

Les substances régulièrement mesurées et précisément réglementées

Les effets de la météo

La qualité de l'air dépend en grande partie de l'intensité des émissions polluantes mais aussi de la météo qui peut jouer un rôle amplificateur ou réducteur.
Ainsi, vent et pluie favorisent la dispersion, le brassage et le lessivage des polluants. En revanche, les situations de beau temps persistant (ciel dégagé, fortes températures) accompagnées d'une absence de vent au sol se traduisent par une concentration progressive des polluants émis au-dessus de l'agglomération.
Les effets de la météo
Par chance, l'agglomération parisienne est située en plaine et bénéficie généralement d'un climat océanique pluvieux et venteux (vents d'Ouest dominants).

La qualité de l’air intérieur

Nous passons jusqu’à 90% de notre temps dans des espaces clos et respirons un air qui peut être pollué par les appareils de chauffage et de cuisson, le tabagisme, les produits d’entretien, les peintures, l’ameublement…
Le confinement et l’entretien des logements sont identifiés comme des facteurs ayant un impact fort sur la qualité de l’air intérieur et la santé respiratoire des populations, en contribuant notamment au développement de moisissures pouvant entraîner des pathologies allergiques. Le Dioxyde de carbone (CO2) est un indicateur de ce confinement.
Les matériaux et les produits utilisés en intérieur sont également à l’origine des polluants tels que les Composés Organiques Volatils (COV), les Perturbateurs Endocriniens (PE) et les espèces Cancérogènes, Mutagènes, Reprotoxiques (CMR) et neurotoxiques :
  • les produits désodorisants (encens, bougies, diffuseurs…)
  • les produits d’entretien
  • les produits d’ameublement (colles, solvants, peintures)
  • les matériaux de construction et de décoration
Comment limiter les sources de pollution et améliorer la qualité de l’air intérieur ?
  • Aérer et ventiler
  • Entretenir le système de ventilation (bouches de VMC/grilles d’aération)
  • Limiter au maximum les chauffages à combustion (bois, gaz, pétrole)
  • Opter pour les produits les moins nocifs possibles (étiquetage associé)
  • Éviter de fumer, d’utiliser des bougies ou de l’encens dans les espaces clos
À noter :
  • Aérer même lors des pics de pollution (ouvrir les fenêtres aux heures les moins polluées (tôt le matin et/ou tard le soir).
  • L’efficacité des systèmes de dépollution de l’air (plantes dépolluantes ou purificateurs d’air) n’est pas prouvée.

L'impact de la pollution de l'air

Les effets sur la santé

À court terme : L’exposition aux divers polluants peut provoquer des symptômes irritatifs mais peut également aggraver des pathologies respiratoires chroniques (asthme, bronchite…) ou favoriser la survenue d’un infarctus du myocarde, voire être la cause de décès.
Selon une étude de Santé publique France, l'augmentation des niveaux de PM10 sur plusieurs jours se traduit par une augmentation de la mortalité non accidentelle, le risque étant accru chez les personnes âgés, et en été.
La plupart des études concluent à une augmentation de la mortalité et des hospitalisations pour causes cardiovasculaires liées aux particules fines, et pour causes respiratoires liées à l’ozone (O3) et au dioxyde d’azote (NO2) en été.
À long-terme : de nombreuses études montrent le rôle de la pollution atmosphérique sur la perte d’espérance de vie et la mortalité, sur le développement de maladies cardiovasculaires et respiratoires. Les polluants ont une action directe toxique sur les cellules et une action indirecte (réaction inflammatoire, un stress oxydatif, affaiblissement des mécanismes de défense), ils peuvent causer :
  • Au niveau cardiovasculaire : réduction de la variabilité du rythme cardiaque, augmentation de la pression artérielle et de la coagulabilité sanguine, progression de l’athérosclérose et développement de maladies coronariennes (infarctus du myocarde) et accidents vasculaires cérébraux.
  • Au niveau respiratoire : réduction de la capacité respiratoire, augmentation de la réactivité bronchique, croissance cellulaire anormale et développement d’une bronchopneumopathie chronique obstructive, de l’asthme, d’infections respiratoires inférieures, cancer du poumon.
  • Mais aussi : troubles de la reproduction, les troubles du développement de l’enfant, les affections neurologiques et le diabète de type 2.
Selon une étude menée par des chercheurs allemands et publiée en mars 2019, la pollution de l’air tuerait aujourd’hui en Europe plus que le tabac et l’alcool, avec un nombre de morts prématurées qui s’élèverait à 67 000 en France.
Les effets sur la santé
Comment faire pour me protéger de la pollution ?
Aérer le plus souvent possible chez soi, et s’éloigner des sources de pollution :
  • Sur les trottoirs, s’éloigner au maximum de la chaussée et marcher le long des façades
  • Au passage piéton, reculer de quelques mètres en attendant le feu piéton vert
  • Emprunter les rues les moins circulées
  • En vélo, privilégier les pistes cyclables plutôt que rouler dans la circulation générale
À noter : les niveaux en polluants décroissent rapidement en s’éloignant de la source. La pollution peut ainsi diminuer de 30% entre le rez-de-chaussée et le 2e étage.

Les effets sur l’environnement

  • Réduction de la croissance des plantes
  • Baisse de la production et des rendements agricoles de céréales dus à l’ozone
  • Résistance amoindrie des plantes à certains agents infectieux

Les effets sur les bâtiments

  • Corrosion (SO2)
  • Noircissements et encroûtements
  • Altération diverses (en association avec le gel, l’humidité et les micro-organismes)