«Nous anti-gaspi », deux magasins de produits invendus dans le 19e et le 14e

Reportage

Mise à jour le 15/12/2020

« Nous anti-gaspi » est une enseigne qui commercialise des produits refusés par la grande distribution. En 2019, elle ouvrait un premier magasin rue du Pré Saint-Gervais (19e) grâce notamment à un financement du Budget Participatif. Elle vient d'ouvrir un nouveau magasin dans le 14e.
« Malgré nos gueules cassées, vous ne regrettez pas de nous avoir sauvé », annonce un écriteau calé sur un des rayons du magasin « Nous anti-gaspi ». « On va chez toi ou je vais à la poubelle », répond un autre. Ouvert depuis le 6 novembre 2019 au 64, rue du Pré-Saint-Gervais, l’enseigne met en avant avec humour ses produits refusés par la grande distribution.
Un deuxième magasin dans le 14e
Un an après l’ouverture d’un premier magasin parisien dans le 19e arrondissement, et sur le même principe, le réseau d’épiceries NOUS anti-gaspi a ouvert en octobre 2020 une deuxième adresse dans un local de Paris Habitat situé à proximité de Montparnasse. Un nouveau débouché pour sauver des produits du gaspillage.
Pour faire vos courses dans cette nouvelle boutique, rendez-vous au 11 rue de l’Ouest (Paris 14e)

Des produits hors-normes

Au sein de ses 250 m2, des fruits et légumes, du frais, des surgelés, du vrac et de l’épicerie provenant directement des producteurs et du marché de Rungis. « Nous travaillons avec près de 300 fournisseurs, notamment des partenaires locaux, indique Charles Lottmann, co-fondateur de l’enseigne. Lorsque nous récupérons les invendus, nous évitons la perte et fournissons un complément de revenus aux fournisseurs. Nous leur achetons des produits hors-normes, qui ne répondent pas aux standards de la grande distribution. Ils présentent un défaut d’emballage ou esthétique, un mauvais calibre ou leur délai de consommation restant est court, ou encore ils doivent être remplacés par une nouvelle version du produit. »

Une alimentation de qualité et durable

Habitante du 19e, Cécile, 29 ans, glisse dans son panier un filet de canard à 7,95€ le kilo. Un petit prix, comme les autres articles vendus ici en moyenne 30% moins chers. Valentine, mère de famille, «jongle avec les prix » quand il s’agit de faire les courses. « Pour la viande, c’est rentable », lui assure Nina, nouvelle cliente, qui déplore ne pas pouvoir en manger aussi souvent car « c’est devenu trop cher ».
L’ouverture de l’enseigne a été financée en partie par le Budget Participatif 2017, dans le cadre du projet Alimentation pour tous. « Il s’agit proposer à la population aux revenus modestes une alimentation de qualité et durable, rappelle le co-fondateur de « Nous anti-gaspi ». S’ils ne répondent plus aux standards des grandes surfaces, les produits restent de qualité. Près de 15% des références sont labellisés bio. »

Toutes les familles de produits disponibles

À travers les rayons, Cécile continue de remplir son cabas en se laissant guider par les livraisons du jour. « Au final, cela permet de varier les idées de menus en fonction de ce qu’il y a. Autrement, au supermarché, j’achète toujours les mêmes choses », constate-t-elle. En effet, les références changent en fonction des arrivages des fournisseurs. « Un jour, il y aura des pâtes de telle marque, de telle sorte. Un autre jour, cela sera une autre. Mais nous aurons toujours un emplacement dédié pour toutes les familles de produits », explique Matthieu, l’un des six employés de Nous, anti-gaspi.

10 millions de tonnes de nourriture jetées chaque année en France

Avec cette épicerie dans le 19e, « Nous anti-gaspi » teste son concept auprès d’une clientèle urbaine, qui se rend à pied aux courses. Rien à voir avec leurs cinq autres magasins dans l’ouest, ouverts dès 2018 dans des zones industrielles provinciales. La finalité reste la même : réduire les 10 millions de tonnes de nourriture jetées chaque année en France. À son échelle, l’enseigne s’y emploie.