Un ring du 19e met le handicap K.-O.

Reportage

Mise à jour le 05/09/2024

Photo des adhérents devant l'Apollo Sporting Club après l'initiation (19e)
Depuis 2015, la Ville développe son Réseau de clubs de sport paraccueillants. Alors que les Jeux paralympiques se terminent, nous nous sommes rendus dans une salle de boxe pour assister à une démonstration pas comme les autres. Immersion.
Pour y accéder, il faut d’abord traverser le canal Saint-Denis sur le boulevard Macdonald (19e), puis descendre un escalier en pierre pour rejoindre le quai. Une fois arrivé en bas, on ne peut pas la louper. Malgré sa petite taille, la salle de boxe de l’Apollo Sporting Club , qui accueille l'Association Apollo, ne passe pas inaperçue. D’ailleurs, en ce vendredi matin pluvieux, elle est presque comble. La raison ? Le club parisien organise une démonstration de handi-boxe.

Le Réseau des clubs paraccueillants porte ses fruits

Avec six salles disséminées dans la capitale, l’Apollo est une référence en matière de noble art, mais c’est aussi (et surtout) une structure engagée : « Nous faisons fièrement partie du Réseau des clubs paraccueillants de la Ville de Paris », explique Yann Mazé, directeur du programme « Boxe pour tous » de l’Association Apollo.
Ce réseau, lancé en 2018, a pour but de permettre aux clubs parisiens de développer leur offre d’accès aux personnes en situation de handicap. « Au début du projet, seulement cinq ou six clubs sur plus de 3 000 étaient en mesure de le faire. Notre objectif était d’arriver à plus de 40… Et aujourd’hui, nous en sommes à 45 », se réjouit Pierre Rabadan, adjoint à la maire de Paris chargé du sport, des Jeux olympiques et paralympiques et de la Seine.
Photo de groupe d''Ayoub Mansouri, Yann Mazé et Pierre Rabadan à l'Apollo Sporting Club (19e)
L’Association Apollo est un membre à part entière de ce réseau, déjà très investi au niveau local. « Concrètement, nous faisons le lien entre les personnes en situation de handicap, les établissements du milieu médico-social qui les accompagnent et puis les acteurs du tissu sportif, comme nous, détaille Yann. Nous leur permettons d’avoir accès à des lieux de pratique sportive, ce qui n’est pas toujours évident pour eux. »

Grâce à l’Apollo, la boxe n’a jamais été aussi inclusive

Ce jour-là, ce sont des adhérents venant du foyer Le Pont de Flandres (dépendant de l’association Cap’ Devant), situé dans le 19e, qui vont enfiler les gants. Après une petite présentation des différents para-athlètes en herbe qui participeront à la démonstration, nous rencontrons Ayoub Mansouri, le coach.
Éducateur sportif en savate et boxe française, il intervient à l'Association Apollo sur les publics porteurs de handicaps physiques et mentaux. « Nous allons commencer par quelques exercices avec les adhérents en fauteuil, puis nous montrons sur le ring avec les autres », nous explique-t-il.
Muni de deux « pattes d’ours » (les gants portés par le sparring-partner recevant les coups) de deux couleurs différentes, il enchaîne quelques mouvements avec ses élèves. Avec chaque participant, il fait preuve d’une très grande pédagogie et s’adapte à leurs besoins. Au programme : des directs et des croisés, le tout en utilisant bien ses deux poings en fonction de la couleur de la patte d’ours. Un entraînement apprécié par Yaya, l’un des bénéficiaires de l’association : « La boxe me procure beaucoup de plaisir et d’énergie ! J’en fais depuis un an, j’adore ça ! »
Puis, c’est au tour des autres membres de l’association de boxer. Eux ont la chance de monter sur le superbe ring de la salle pour enchaîner quelques coups avec Ayoub. Tous s’en sortent avec brio, preuve que le noble art n’a pas fini de s’ouvrir à de nouveaux publics. Ce que ne manque pas de confirmer Yann : « Aujourd’hui, environ 1 000 personnes bénéficient de notre association. Notre but ? Atteindre le chiffre symbolique de 2024 pour les Jeux de Los Angeles 2028. » Le rendez-vous est pris !
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