Une statue en l’honneur de René Goscinny

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Mise à jour le 27/08/2021

Statue de René Goscinny
Le scénariste qui inventait des bandes dessinées plus vite que son ombre a depuis jeudi 23 janvier une statue en son honneur à Paris, à l’angle des rues Boulainvilliers et Singer (16e).
« J’ai toujours voulu faire rigoler les gens », avait pour habitude de raconter René Goscinny. Tout comme ses héros de bande dessinée, la statue au franc sourire qui trône désormais à la sortie de la gare de RER de Boulainvilliers devrait amuser les passants pour longtemps. Une façon de rappeler aussi que derrière les moustaches d’Astérix et sous le chapeau de cow-boy de Lucky Luke se cachent un humoriste hors pair et un scénariste à l’imagination intarissable.
À l’instar des plus grands écrivains français, René Goscinny peut se targuer d’avoir créé une œuvre à la notoriété internationale, avec plus de 500 millions d’albums vendus dans le monde dans près de 150 langues. Une œuvre qui imbrique des références très françaises comme les irréductibles gaulois ou les souvenirs d’école du Petit Nicolas à des aventures sans frontière comme celles de Lucky Luke aux États-Unis (pays où Goscinny vécut pendant sept ans) ou d’Iznogoud, le tyrannique et impatient vizir de Bagdad.

Un regard amusé sur Paris

Si Goscinny connut vite le succès avec le premier album de Lucky Luke en 1956, puis la création la même année, en 1959, d’Astérix avec Uderzo et du Petit Nicolas avec Sempé, il commencera à se consacrer sur la fin de sa vie au cinéma. Avec son ami Pierre Tchernia, il réalisera notamment en 1972 le Viager. Puis viendront les premières adaptations pour le grand écran de ces albums phare.
Étonnamment, cet hommage au plus célèbre auteur de BD français est le premier du genre dans la capitale. Seule une rue dans le 13e arrondissement portait son nom depuis 2001. Et pourtant, René Goscinny, né à Paris en 1926, y vécut de son retour de New York jusqu’à sa mort le 5 novembre 1977. Paris, ou plutôt Lutèce, imprègne aussi ses récits, en particulier dans Astérix. Ville des arts et de l’amour, à l’avant-garde des modes, c’est celle où il faut aller pour faire carrière en tant qu’artiste dans Astérix chez les Normands. C’est aussi celle des embouteillages de chars et d’un jambon réputé dans Le Tour de Gaule d’Astérix.

Iznogoud, éternel envieux

Plus de quarante ans après sa disparition, c’est donc au pied de l’immeuble où il vécut et travailla, dans le quartier de la Muette, que Goscinny a été immortalisé… avec ses illustres héros. Sébastien Langloÿs, le sculpteur de la statue en bronze, a réussi à trouver l’amalgame parfait entre l’homme et son œuvre. Le Petit Nicolas repose sur son épaule comme s’il lui susurrait quelques mots enfantins ; Astérix a la place d’honneur dans la paume de sa main ; Lucky Luke est à ses pieds prêt à dégainer ; Quant à Iznogoud, on le retrouve grimpant sur la veste de son créateur toujours en quête de la place du calife à la place du calife.
La statue s’appuie également sur un socle original créé par le bureau d’ingénierie et d’architecture C & E Architecture. Ce dernier représente un cube évidé comme dans une bibliothèque dans lequel des ouvrages sont disposés. Sur le dos de ces livres sont gravées les inscriptions des albums majeurs de René Goscinny. Des livres que nous avons tous ou presque dans nos étagères aujourd'hui.
Sempé également honoré
Complice de René Goscinny pendant dix ans pour le Petit Nicolas, le dessinateur Jean-Jacques Sempé a été honoré lui aussi en 2019 par la création d’une fresque murale à l'angle du boulevard des Filles-du-Calvaire et de la rue Froissart (3e). Celle-ci représente une forêt dans laquelle deux cyclistes se déplacent sur deux chemins distincts et se rapprochent sans finalement se croiser.
Retrouvez l''histoire de la statuaire parisienne dans notre exposition numérique