« Être sexologue, c’est à la fois être actrice de santé publique et clinicienne »
Rencontre
Mise à jour le 08/06/2023
Sommaire
À l’occasion de la « Semaine de la santé sexuelle », découvrez le métier de Valérie Matharan, sexologue dans trois centres de santé sexuelle et centres gratuits de dépistage et de diagnostic (Cegidd) de la ville. Entretien.
Comment définissez-vous la santé sexuelle ?
L’Organisation mondiale de la
santé (OMS) définit la santé sexuelle comme un état de bien-être physique,
émotionnel, mental et social en matière de sexualité et pas seulement
comme l’absence de maladie, de dysfonctionnement et d’infirmité.
En France, depuis 2017, la santé
sexuelle est pilotée par le ministère de la Santé et de la Prévention, sur la
base d’une » Stratégie nationale de santé sexuelle » (SNSS). Cette stratégie
nationale de santé sexuelle s’illustre notamment dans les « Semaines de la santé sexuelle »,
dont la deuxième édition se déroule du 5 au 9 juin 2023. L’événement a pour
objectifs de soutenir une conception positive et globale de la santé sexuelle
pour toutes et tous. Cette année, les quatre thèmes structurants de la semaine
constituent une véritable invitation à la prévention : contraception et
interruption volontaire de grossesse (IVG), consentement et violences, troubles
et dysfonctionnements sexuels et infections sexuellement transmissibles.
Comment êtes-vous devenue sexologue ?
Sur le plan personnel, je
souhaitais passer de ces fonctions d’encadrement, d’animation de réseau et
d’équipe à un métier où je pourrais retrouver ce qu’on appelle de « la
clinique », c’est-à-dire la consultation, l’entretien, la relation avec
les patients et j’ai choisi de me former à la sexologie.
J’ai suivi le cycle de l’université Paris Diderot qui proposait un diplôme universitaire (DU) de « Conseiller en Santé Sexuelle » avec une formation qui s’appelait « Prendre en compte les questions de sexualité dans les entretiens médicaux ». En parallèle, je me suis formée à l’Université Paul Sabatier de Toulouse pour passer en trois ans le diplôme interuniversitaire (DIU) « Études de la sexualité humaine ».
J’ai suivi le cycle de l’université Paris Diderot qui proposait un diplôme universitaire (DU) de « Conseiller en Santé Sexuelle » avec une formation qui s’appelait « Prendre en compte les questions de sexualité dans les entretiens médicaux ». En parallèle, je me suis formée à l’Université Paul Sabatier de Toulouse pour passer en trois ans le diplôme interuniversitaire (DIU) « Études de la sexualité humaine ».
Qu’est-ce au juste que la sexologie ?
Les sexologues centrent leurs interventions
sur les activités et les comportements
sexuels ainsi que sur le
traitement des dysfonctions sexuelles. Nous mettons nos compétences et
nos connaissances au service de la promotion d’une approche positive de la
sexualité et des relations sexuelles.
Pour être satisfaisante, la sexualité s’appuie sur les capacités des personnes à être autonomes, en sécurité par rapport à leur environnement, leurs pratiques, choix, et orientations afin d’en ressentir de la satisfaction et de l’épanouissement.
Les sexologues sont également des professionnelles et professionnels de la prévention et nous apportons une attention particulière aux populations les plus vulnérables, en lien avec les politiques publiques de santé engagées de la Ville et avec la stratégie nationale de santé sexuelle.
Pour être satisfaisante, la sexualité s’appuie sur les capacités des personnes à être autonomes, en sécurité par rapport à leur environnement, leurs pratiques, choix, et orientations afin d’en ressentir de la satisfaction et de l’épanouissement.
Les sexologues sont également des professionnelles et professionnels de la prévention et nous apportons une attention particulière aux populations les plus vulnérables, en lien avec les politiques publiques de santé engagées de la Ville et avec la stratégie nationale de santé sexuelle.
Pour quelles raisons les patients viennent-ils vous voir ?
Les raisons de consulter un
sexologue sont nombreuses ! Les motifs de consultation peuvent relever du
besoin des personnes en difficulté dans leur sexualité quotidienne, en demande
de résolution d’un trouble, en recherche de plus de compréhension, de
connaissances et/ou d’émancipation, en souffrance dans les contextes du chemsex
ou d’addiction à la pornographie, en demande d’accompagnement pour les
personnes trans et de soutien pour les personnes confrontées à des violences.
Beaucoup de ces traumatismes liés aux violences sexuelles émergent dans les consultations, c’est quasiment systématique. Les violences sexuelles génèrent souvent des séquelles traumatiques qui parasitent l’autonomie et l’épanouissement sexuel.
Se reconstruire en tant que « sujet » libre de ses choix, capable d’identifier ses besoins, de se protéger et d’exprimer en toute sécurité ses désirs et envies fait partie de l’accompagnement thérapeutique du sexologue.
Beaucoup de ces traumatismes liés aux violences sexuelles émergent dans les consultations, c’est quasiment systématique. Les violences sexuelles génèrent souvent des séquelles traumatiques qui parasitent l’autonomie et l’épanouissement sexuel.
Se reconstruire en tant que « sujet » libre de ses choix, capable d’identifier ses besoins, de se protéger et d’exprimer en toute sécurité ses désirs et envies fait partie de l’accompagnement thérapeutique du sexologue.
Comment se déroule une prise en charge en sexologie ?
Les sexologues travaillent en
interdisciplinarité avec l’ensemble des équipes des centres de santé sexuelle
(praticiennes et praticiens en médecine, infirmières et infirmiers, psychologues,
conseillères et conseillers conjugaux et tous les spécialistes impliqués dans
la santé globale des patients). Au sein des structures dans lesquelles exercent
les sexologues, cette réflexion interdisciplinaire permet de recueillir la
parole liée à la santé sexuelle et de concevoir des outils de prévention et de
sensibilisation grâce à cet accompagnement collectif.
Une consultation est un temps d’échange
sous forme d’un entretien clinique, mais surtout un temps d’écoute et de
reformulation. Souvent, je décris mon activité comme du sur-mesure. Ce qu’on
offre dans nos centres de santé sexuelle publique n’a pas de prix : c’est du temps.
Quand je reçois une personne, je peux
dédier 45 minutes à sa consultation pour que le lien et la confiance qui
s’instaurent lui permettent de formuler sans détour ses vraies difficultés.
Après une exploration et un bilan
psychosexuel partagé, je valide avec elle des hypothèses thérapeutiques : nous
cherchons des leviers qu’elle pourra mobiliser pour se remettre en mouvement et
résoudre progressivement ses difficultés. Souvent, deux séances suffisent pour cette
première étape, mais il faut laisser le temps nécessaire à chaque personne et
s’attacher à faire des propositions adaptées à ses possibilités et sa réalité
de vie. Un accompagnement en sexologie est assez court : en six à sept
séances, quelque chose s’opère et assez rapidement la personne parvient à
résoudre tout ou partie de son motif initial de consultation.
L’enjeu des consultations de
sexologie en centre de santé sexuelle ou en centre gratuit d’information, de
dépistage et diagnostic est de permettre aux personnes un accès inconditionnel,
accessible à toutes et tous, respectueux de chacun et chacune où aborder ses
difficultés et troubles du moment peut se faire de façon positive, sensible,
sans jugements.
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