Aux Archives de Paris, le précieux travail de conservation des hommages aux victimes du 13 novembre

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Mise à jour le 10/08/2023

7,689, c'est le nombre de dessins d'enfants, de mots, de lettres, de poèmes, d'origamis et autres hommages déposés spontanément devant les lieux des attentats du 13 novembre 2015. Ces témoignages de soutien ont été récoltés depuis le mois de décembre 2015 par les Archives de Paris avec le concours des services de la propreté de Paris et des mairies des 10e et 11e arrondissements. Un minutieux travail a ensuite été entrepris pour conserver tous ces documents et les numériser. Reportage au cœur des Archives de Paris.

Le temps du deuil, l'urgence de la préservation

Dès le 14 novembre, aux abords du Bataclan, de la Bonne Bière, de la Casa Nostra, du Comptoir Voltaire, de la Belle Équipe, du Petit Cambodge et du Carillon, les fleurs et les bougies s'accumulent, mais également divers autres objets (guitares, ours en peluche…) et une multitude de textes et de dessins, surtout d'enfants. Ainsi, de véritables mémoriaux se constituent dans les quartiers de la République et de la salle de spectacle du 11e arrondissement.
C’est aux Archives de Paris qu’a incombé la tâche de collecter, nettoyer et classer tous ces documents afin de préserver les témoignages de cet élan de solidarité. Dès la réouverture de la Bonne Bière, le 3 décembre, la question s'est posée de la pérennité et du devenir de ces mémoriaux. Il s'agissait à la fois de respecter ce deuil collectif qui devait trouver à s'exprimer dans le temps et pour une durée à la hauteur du traumatisme subi et, parallèlement, d'envisager aussi de restituer aux riverains parisiens concernés un cadre de vie apaisé.

Un retrait progressif des mémoriaux

La première étape fut donc tout d'abord d'immortaliser ces mémoriaux en les photographiant. Puis, progressivement, d'ôter respectueusement les objets, textes et dessins déposés. Compte tenu de la météo de novembre, un autre problème n'a pas tardé à surgir: comment traiter tous ces documents détrempés par la pluie, souvent en contact avec les fleurs, et donc menacés par les moisissures?
Classés par degré d'humidité, la première urgence est de tout faire pour sauver les pièces les plus en péril.
Une entreprise spécialisée se charge donc de désinfecter chaque objet prélevé sur les sites des mémoriaux. Si les Archives de Paris se chargent des textes et dessins, les objets proprement dits, tels que les nombreuses guitares, sont pris en charge par le musée Carnavalet.
Les prélèvements de tous ces témoignages se font en 17 étapes successives, de décembre 2015 jusqu'à l'été 2016.
Après traitement, les archivistes de Paris classent et numérotent ces milliers de pièces par date et lieu de collecte. Grâce au mécénat proposé spontanément par la société ARKHÊNUM, leur numérisation est ensuite effectuée. Il ne reste plus que la dernière mais décisive étape, celle des métadonnées (légendes et descriptions précises) et de l'indexation définitive au sein des Archives de Paris. Un travail qui nécessitera encore de nombreux mois.

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