Comment Paris veut rendre les aménagements urbains plus verts

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Mise à jour le 28/03/2022

cycliste et piéton sur la Coulée verte René Dumont
Crédit photo : Sophie Robichon / Ville de Paris

Sommaire

Une charte pour un aménagement durable et inclusif a été conçue pour guider les aménageurs parisiens. Son objectif est de conduire ceux qui construisent et rénovent la ville à respecter certaines règles pour protéger la biodiversité et anticiper le réchauffement climatique.
Construire, oui, mais en prévoyant l'évolution du climat. Des chantiers, d'accord, mais à condition d'employer des travailleurs locaux. Des espaces verts, bien sûr, mais pas n'importe comment : planter le bon arbre au bon endroit se prépare. Des projets écoresponsables, certes, mais chiffrés précisément par un bilan carbone…
La charte a été développée pour encourager les aménageurs, qui construisent et rénovent la ville, à concevoir leur projet en ayant deux priorités en tête : l'impératif climatique et les besoins présents et futurs des habitants.

S'appuyer sur les rapports du GIEC

Terrasse de la ferme du Rail (19e)
A la Ferme du Rail (19e), une vingtaine d'habitants côtoient des plantations de fruits et de légumes et un restaurant. Une façon d'amener la nature en ville pour le bénéfice des riverains.
Credit Guillaume Bontemps / Ville de Paris
Six idées fortes et 101 engagements sont autant de pistes destinées aux aménageurs. Par exemple, ils sont encouragés à prévoir la mise à disposition des rez-de-chaussée pour des commerces d'alimentation ou de production locale, ou encore pour des associations.
Lors des travaux de construction ou de rénovation, les aménageurs devront engager des travailleurs locaux, afin de créer de l'emploi sur place.
La biodiversité et la nature devront aussi être de la partie : les plantations en pleine terre seront privilégiées, il faudra inclure des espaces végétalisés protégés et planter des arbres fruitiers, par exemple.
Enfin, les aménageurs devront confronter leurs projets avec les rapports du GIEC (groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat). Ce groupe de scientifiques établit régulièrement des rapports et des scénarios sur les effets du réchauffement climatique.
Paris doit s'attendre à vivre des événements climatiques d'ampleur, tels que des canicules ou des inondations. C'est pourquoi les aménageurs doivent prévoir dès aujourd'hui des îlots de fraîcheur pour mieux résister aux canicules. Ils doivent aussi penser à la récupération des eaux de pluie qui permettra de moins souffrir des épisodes de sécheresse.

Préparer la ville au changement climatique

École Maryse Hilsz
Depuis plusieurs années, les cours des écoles parisiennes changent de visage. Elles deviennent des cours Oasis, en intégrant de la verdure et des matériaux naturels, se transformant ainsi en "îlots de fraicheur".
Credit Joséphine Brueder / Ville de Paris
Depuis deux ans, la révision du plan local d’urbanisme (PLU) est enclenchée. Ce document juridique est la base légale sur laquelle s’appuyer pour aménager la ville et l’espace public.
Face à l’urgence climatique, il a été décidé de le rendre « bioclimatique ». Autrement dit, anticiper les aléas du climat et protéger la biodiversité pour adapter la ville à ces changements. Mais la révision du PLU, en concertation avec les habitants, est une démarche longue qui ne devrait s’achever qu’en 2024.
Pourtant, c’est dès maintenant qu’il faut agir. Alors que 9 % du territoire parisien est en train d’être reconstruit ou réhabilité, les aménageurs doivent pouvoir s’appuyer sur des règles précises pour agir de manière écoresponsable et frugale. Pour cela, ils peuvent s'appuyer sur :
Le saviez-vous ?
Il existe une charte d'occupation temporaire qui permet aux propriétaires d'espaces vacants de les mettre à disposition d'acteurs associatifs pendant un temps donné. C'est ce qui a permis aux Grands Voisins d'occuper le site de Saint-Vincent-de-Paul (14e) pendant plusieurs années et aux Amarres de prendre attache dans les anciens ports autonomes de Paris (13e).