Reportage

La Table de Cana mixe avec succès insertion et antigaspi alimentaire

Mise à jour le 26/03/2024
La table de Cana (13e).
La Table de Cana est un traiteur engagé qui met l’insertion au cœur de ses recettes. Fort de son succès à Antony, il vient d’ouvrir un deuxième laboratoire dans le 13e, proche de la place d’Italie, et ajoute l’antigaspi au menu. On est allés y faire un tour.
Ici, la cheffe, c’est Vidji ! Aujourd’hui, avec son équipe, elle doit composer une trentaine de menus qui seront livrés à des restaurateurs. Dans la pièce dédiée à la fabrication des plats, elle s’affaire avec Arsema, en premier contrat d’insertion, et nous accueille avec un grand sourire. « On prépare du Gobi Mandchourian, un plat indien et végétarien : ce sont des beignets de chou-fleur. Vous voulez goûter ? »
À son arrivée en France il y a neuf ans de Pondichéry, en Inde, Vidji s’inscrit à Pôle Emploi, puis s’oriente vers la formation de commis de cuisine, tout en prenant des cours de français. « Mon papa avait travaillé en France, il m’a appris la base, mais je n’avais pas assez de mots », dit-elle en riant. Après plusieurs démarches, elle intègre le parcours d’insertion de la Table de Cana, qu’elle suit pendant deux ans à Antony (Hauts-de-Seine).
Repérée par la directrice, très satisfaite de son travail, elle se voit proposer un CDD d’un an. Sa responsable l’encourage ensuite à passer un CAP cuisine, qu’elle réussit. La voilà cheffe de cuisine en CDI à Antony, puis aujourd’hui dans le 13e. Très reconnaissante, elle veut désormais transmettre et encadre une équipe qui change au gré des parcours d’insertion, mais qu’elle considère, à chaque fois, comme sa famille : « Je me sens proche d’eux. J’ai connu le parcours qu’ils suivent, je les comprends et je les aide à mon tour. »

Favoriser l’insertion

Le parcours de Vidji est une belle incarnation des objectifs de la Table de Cana, association nationale qui travaille avec dix entreprises d’insertion indépendantes, et qui veut « révéler les talents, partager les saveurs et respecter l’environnement ».
En région parisienne, la Table de Cana-Antony regroupe 70 personnes, dont les deux tiers sont en insertion. Elle prépare des repas pour des restaurants, mais aussi des collectivités, des entreprises ou des associations. Et vient donc d’ouvrir ce deuxième laboratoire, situé dans un local de Paris Habitat, à deux pas de la place d’Italie.
Un projet parti de zéro, qui a nécessité beaucoup de travaux et pour lequel l’association a pu compter sur des financements du Budget Participatif, l'un lié à l'aide aux personnes en situation de précarité, l'autre plus spécifiquement à la lutte contre le gaspillage alimentaire. Elle reçoit aussi un soutien annuel à l’insertion par l’activité économique et a obtenu une aide à la formation dans le cadre de l’appel à projets Paris Tous en Jeux.

Valoriser les produits invendus

Cerise sur le gâteau : le laboratoire du 13e travaille notamment avec des invendus alimentaires, comme des produits secs et des fruits et légumes (trop mûrs ou pas assez, trop gros, etc.) qui n’ont pu être commercialisés en circuit classique.
Mais s’ils ne se vendent pas, ils peuvent être cuisinés. Et pour cela, Vidji et son équipe rivalisent d’ingéniosité pour transformer ces invendus en plats végétariens ou en accompagnements de viande et de poisson. Et même en desserts, comme cette palette d’ananas trop ou pas assez mûrs, préparés, ce jour-là, en délicieux moelleux !

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