C’est à un rêve que nous invitent Anousha Nazari, Jeyran Ghiaee et Leili Anvar. Un rêve qui, le temps d’une soirée, nous arrache au temps et nous mène vers Nâkojâ-âbâd, le « Pays du non-où » où seuls comptent l’amour, la beauté et l’ivresse de l’instant.
Association Gondishapour & Musée national des arts asiatiques - Guimet
Concert poétique « TO RÂ MIKHÂHAM. Toi, mon désir »
C’est selon et peut-être tout cela à la fois. Mais plus que tout encore, c’est une idée de la beauté, une idée de la vie qui n’a de valeur que si elle est vouée à l’amour et qui ne peut se dire que dans des poèmes. Jusqu’au vertige …
Seule la forme poétique et son corollaire musical peuvent donner à entendre et à voir quelque chose de cet idéal que les persans n’ont cessé de chercher depuis des siècles. La poésie invite à un voyage dans des paysages intérieurs, elle devient elle-même cette caravane que Sa’di voudrait retenir car elle porte en elle l’Être aimé et emporte avec elle l’âme de l’amant. Mais jamais, elle ne trouve de demeure où se poser. La caravane, toujours, continue son chemin. Quand elle s’arrête, c’est pour s’abandonner à l’écoute le temps d’une soirée, au détour d’étranges contrées. Comme dans un rêve. On se laisse alors emporter par le rêve que tissent les notes, les mots, la voix. Images inouïes, pays de cocagne, mélopée amoureuse.
C’est à ce rêve que nous invitent Anousha Nazari, Jeyran Ghiaee et Leili Anvar. Un rêve qui, le temps d’une soirée, nous arrache au temps et nous mène vers Nâkojâ-âbâd, le « Pays du non-où » où seuls comptent l’amour, la beauté et l’ivresse de l’instant.
Ancienne élève de l’École Normale Supérieure, Leili Anvar est docteur en littérature persane. Chercheuse et traductrice, elle est actuellement maître de conférences à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales (INALCO). Elle est aussi chroniqueuse au Monde des religions et productrice sur France Culture des «Discussions du mercredi soir », une émission consacrée à la spiritualité.
Leili Anvar se consacre depuis longtemps à l’étude de la littérature mystique et de la littérature amoureuse. Outre de nombreux articles académiques sur la littérature persane, elle a publié plusieurs ouvrages dont Malek Jân Ne’mati : « La vie n’est pas courte mais le temps est compté » – biographie d’une femme mystique kurde contemporaine, suivie d’une anthologie – Éditions Diane de Selliers, 2007 rééd. 2013 ; Anthologie de l’Islam spirituel, avec Makram Abbes, Seuil, 2010 ; Rûmî ou la Religion de l’Amour, Seuil, 2011 ; Le Cantique des Oiseaux (traduction du Manteq ol-teyr de ‘Attâr, notes et commentaires), Éditions Diane de Selliers, 2014 ; Paroles de Vérités d’Ostad Elahi (traduction, notes et introduction) Albin Michel-Spiritualités vivantes, 2014, et avec Frédéric Lenoir, Sagesses pour notre temps, et Voix d’espérances et Oser l’émerveillement, Albin Michel 2016; Leyli et Majnûn de Jâmi, illustré par des miniatures d’Orient (Diane de Selliers, 2021).
Sa contribution à la connaissance de la culture persane porte l’espoir d’un dialogue entre les êtres, les langues et les civilisations. En 2022, elle publie aux éditions Bruno Doucey l’anthologie Le cri des femmes afghanes, dans laquelle elle traduit les écrits de femmes d’Afghanistan qui trouvent dans la poésie un nouvel espace de liberté. Dans ces vers, ces chants, ces mots, se lisent leur courage et leurs espoirs.
Née à Sari, au bord de la mer Caspienne, Anousha Nazari a commencé à chanter au sein d’orchestres locaux avant d’intégrer le Sonata Philharmonic Orchestra & Choir Ensemble. Parallèlement à ses études au conservatoire, elle étudie en Architecture et obtient son diplôme en 2012. Lauréate du Prix international du Festival de Musique de Téhéran dans la section chœur en 2013 et 2014, elle a participé à divers festivals nationaux et internationaux et a performé dans les salles les plus prestigieuses d’Iran (Salle Roudaki, Vahdat, Arasbaran etc).En 2014, elle est sélectionnée pour l’orchestre symphonique de Téhéran, le plus ancien et le plus important d’Iran alors sous la direction de Maestro Alexander Rahbari. Installée en France depuis 2016, elle s’intègre à la section chant lyrique au Conservatoire à Rayonnement Régional de Cergy.Désireuse de se perfectionner, elle a participé aux masterclasses de Jeff Cohen ainsi que les ateliers lyriques de François Le Roux et Isabelle PhilippeSon premier album (Sounds of Ancestors) a été produit et publié en mars 2021 par Samuel Jordan Center for Persian Studies & Culture de université de Californie. Elle donne aussi de nombreux récitals en France et participe régulièrement à différentes manifestations artistiques et musicales franciliennes.
Née à Téhéran, Jeyran Ghiaee a commencé à étudier le piano avec Chista Gharib puis a continué avec Lili Sarkissian à l'école de musique de Téhéran.Elle a également reçu des leçons privées de piano de Rafael Minasskanian et de Dilbar Hakimova.Elle a ensuite poursuivi ses études à l'École normale de musique de Paris (avec le professeur Jean Micault) où elle a obtenu un diplôme d'enseignement et de concert avec les professeurs Chantal De buchy et Guigla Katsarava.Depuis lors, elle a travaillé comme chef de chant dans de nombreuses productions d'opérettes et d'opéras. Jeyran Ghiaee s'est également perfectionnée dans l'accompagnement du "Lied et mélodie", ce qui lui a permis d'acquérir une grande expérience en tant que chef de chant. Des masterclasses et des études avec le professeur Françoise Tillard au Conservatoire Hector Berlioz l'ont conduite à un certificat d'études musicales en Lied et Mélodie en 2014.Parmi de nombreuses autres masterclasses, elle a également étudié avec François Le Roux, Christian Ivaldi et Jeff Cohen à l'Académie Francis Poulenc à Tours.En 2015, elle a donné un récital à Paris d'œuvres contemporaines d'Alireza Farhang et d'autres compositeurs iraniens. Elle a également dirigé les Chœurs des Hôpitaux de Paris entre 2018 et 2016. Elle a été invitée à présenter des extraits de l'émission “Judy, Barbara & I” sur la chaîne de "France Musique". Elle a été régulièrement invitée au Festival d'Avignon, où elle a interprété des opérettes de J. Offenbach. Parmi elles, la production "Monsieur Choufleuri" a été récompensée par le vote des spectateurs comme meilleur spectacle en 2016. Elle enseignait à l'école de musique de Limay sous la direction de Rémi Corbier. Elle s'est également produite en tant qu'accompagnatrice des chœurs de Limay. Actuellement, elle travaille comme chef de chant pour les chœurs des "Abbesses".
Direction artistique : Sina Abédi
