Évènement

Dans les archives de FanXoa et mastO de Bérurier Noir, l'expo sur le groupe mythique à découvrir à la BnF

Du mardi 27 février au dimanche 28 avril 2024
Photomatons des membres du groupe Bérurier Noir ayant servis à la composition de la pochette de l’album Abracadaboum ! sorti en 1987
Avec une exposition consacrée à Bérurier Noir (1983-1989), groupe phare de la scène musicale des années 1980, la BnF met à l’honneur les premières archives du mouvement punk français à entrer dans les fonds d’une institution publique grâce au don de deux membres du groupe, FanXoa et mastO, fait à la Bibliothèque en 2021.
À travers une centaine de pièces, carnets de notes, photographies, vidéos, accessoires de scène, affiches, fanzines…, illustrant le parcours de ce groupe de musique engagé, se battant pour son indépendance, cette exposition propose de revenir sur la création de la scène rock alternatif en France et sur cette aventure collective qui ne se limitait pas à « faire de la musique ».
Les fonds donnés au département de la Musique de la BnF en 2021 par le chanteur Fanfan (François Guillemot) et le saxophoniste mastO (Tomas Heuer) sont exceptionnels par leur richesse et permettent, à travers cette exposition, de parcourir non seulement l’histoire du groupe Bérurier Noir mais aussi plus globalement celle du rock alternatif français et de la contre-culture musicale du début des années 1980.
Une partie de ces archives sera progressivement mise en ligne sur Gallica, la bibliothèque numérique de la BnF, à partir du printemps 2024.
Influencés par la vague punk qui déferle en France à la fin des années 1970 et dont témoignent les tenues vestimentaires et le pantin punk « faits maison » présentés dans l’exposition, Fanfan et Loran fondent Bérurier Noir en 1983 dans les squats du 20e arrondissement. En marge de l’industrie musicale, les membres du groupe prennent en main l’ensemble de la chaîne de production ainsi que l’identité visuelle de Bérurier Noir. L’exposition donne à voir des maquettes d’affiches et de pochettes d’albums comme Abracadaboum ! et Nada 84, des dessins originaux, ou encore le premier numéro de leur organe de presse officiel : le fanzine Le Mouv’ment d’la jeunesse.
Le groupe est remarqué pour ses concerts proches de la performance et du spectacle. Grimés de masques de théâtre chinois, de nez de cochon et autres masques à gaz présentés dans le cadre de cette exposition, ils déploient sur scène tout un univers singulier où se mêlent un joyeux « troupeau d’rock » composé d’acrobates, choristes et cracheurs de feu, restitué grâce aux nombreuses photographies et vidéos d’époque.
L’ambiance festive déployée sur scène ne masque pas la gravité des sujets abordés, reflets des préoccupations de la jeunesse d’alors. Le groupe incite ses auditeurs à une certaine prise de conscience, comme en témoignent les affiches de concerts contre le racisme et les violences policières, ou les disques de soutien à des causes diverses (opération Sampan en faveur des boat people par exemple). Il encourage la jeunesse à bâtir une société fondée sur de nouvelles valeurs libertaires, égalitaires et solidaires.
L’exposition invite ainsi le spectateur à découvrir comment les membres de Bérurier Noir, armés simplement de ciseaux et de tubes de colle, de masques et de nez rouges, de sons de guitares saturés, d’huile de coude, recourent à la provocation, à l’insoumission autant qu’à la solidarité, et luttent contre les modèles dominants pour proposer une autre voie qui transforme la violence ambiante en énergie créatrice, résumée par la maxime bérurière : « Tant qu’il y a du noir y’a de l’espoir ! »
Mise à jour le 17/04/2024

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