Évènement

Miséricorde · Dans le cadre de « Avant-premières ! »

Le samedi 6 juillet 2024
Séance dans le cadre de « Avant-premières ! » organisé par les Cinémas indépendants Parisiens.
SAMEDI 6 JUILLET • 19H30
AVANT-PREMIÈRE
MISÉRICORDE
De Alain Guiraudie
FRANCE I 2024 I 1H42
Avec Catherine Frot, Félix Kysyl, Jacques Develay
Cannes Première - Festival de Cannes 2024
Jérémie revient à Saint-Martial pour l’enterrement de son ancien patron boulanger. Il s'installe quelques jours chez Martine, sa veuve. Mais entre une disparition mystérieuse, un voisin menaçant et un abbé aux intentions étranges, son court séjour au village prend une tournure inattendue…
« Alain Guiraudie, on l’adore, dans le sens où beaucoup l’adorent : les gens, leurs amis, leurs amants, leurs parents sont fans, de plus en plus. Ça n’a rien à voir avec la célébrité, l’admiration, avec le pouvoir, pas du tout : ça veut dire qu’il répond à quelque chose, à un besoin ou un désir (le désir étant son grand sujet). Il les a peut-être ouverts en nous, créé lui-même, de toutes pièces. Mais maintenant que c’est fait, sans lui, ce ne serait pas pareil, on se sentirait bien plus seuls. Heureusement qu’il est là, dans le cirque (de Cannes, du pays, du monde). Avec ses films, ses livres aussi, dont Rabalaïre (2021), roman-flux de mille pages dont provient l’intrigue de Miséricorde (…) Rabalaïre est un monologue intérieur sans filtre, à l’air de dire tout ce qui lui passe par la tête, Miséricorde un film de fiction presque classique, filmé à la troisième personne. Mais tout comme le livre part du style le plus oral, semblant écrit à l’arrache, pour arriver à des sommets de jubilation, de maîtrise et de profondeur, Miséricorde ne fait pas d’effets de manche formels ou narratifs mais s’aventure de plus en plus loin vers des abîmes de beauté et d’ambiguïté dingues. (…) On fait moins de sexe ici que dans le livre ou dans les films précédents, on accède moins à son désir. C’est que celui-ci est peut-être finalement moins le sujet que la forme (du film, de la vie) qui tend vers, avance par élans, rejets, espoirs, pourquoi pas prières. « Se faire des idées », comme dit l’auteur – c’est ce qui nous est échu en ce bas monde. On n’ironise pas : d’un coup, une scène au bord du gouffre, en haut des rochers, la soutane noire du curé de campagne se découpe sur le ciel, avec sa voix de miséricorde, son message égalitaire, vital, c’est grand comme du Bresson, du Pialat, tout le ciné-Bernanos, on frémit. Puis on retourne boire un coup. Heureusement qu’il y a Guiraudie. » Luc Chessel - Libération
Mise à jour le 27/06/2024

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