Qu’est-ce qui relie nos histoires personnelles à l’histoire tout court ? Sept artistes chorégraphiques tissent une toile de mémoires autour des liens invisibles qui hantent les existences : guerres mondiales, histoire de l’art, mouvement punk, danse post-moderne, musique électro, colonisation…
Une décennie durant, Gaëlle Bourges s’est illustrée par son dialogue avec les grands maîtres de la peinture, de la préhistoire à la modernité. Mais plus que la connaissance en histoire de l’art, elle cherche à révéler les fils invisibles qui lient les événements historiques aux temps actuels. Avec AUSTERLITZ, on retrouve son goût de l’authenticité, son regard critique sur les rapports entre dominants et dominés et un savant mélange de danse, chant et récit documentaire.
Le point de départ n’est ici pas un tableau ou une sculpture qu’on rencontre dans les musées européens, mais la mémoire personnelle des interprètes, de l’enfance à leurs premières danses ou tours de piste, fut-ce à dos d’éléphant. On plonge ainsi dans la mémoire, mais aussi dans les mondes imaginaires qui ont nourri leurs chemins vers l’art.
Si le titre est emprunté au roman éponyme de l’auteur allemand W.G. Sebald où le personnage central tente de rassembler les lambeaux de sa mémoire - le spectacle fait apparaître nos terreurs tues et nos routes obscures, constellées d’injonctions sociales, raciales ou sexuelles. S’y révèlent les constellations secrètes qui nous unissent, nous réchauffent ou nous glacent.
Spectacle conseillé à partir de 15 ans