Les
“underdogs” sont ceux que l’on donne perdants, ceux sur qui l’on ne
parie pas. Ce sont ceux qui font partie du paysage urbain et sur
lesquels notre œil se pose sans oser s’attarder.
Dans cette pièce
chorégraphique, Anne Nguyen explore la manière dont l’imagerie urbaine
traverse nos corps et quelles empreintes elle nous laisse. Quelles
influences nous réapproprions-nous, à quels personnages nous
identifions-nous pour construire nos personnalités, nos états de corps ?
La danse hip-hop, danse urbaine par excellence, se nourrit de tout ce
qui questionne les normes. Le danseur détecte avidement tout signe de
transgression et le transforme en geste créatif.
«
Lorsque j’observe un danseur, tous ces signes intériorisés me touchent.
Car la danse hip-hop puise ses inspirations dans les postures, les
gestes et les énergies des personnages des clubs et des rues populaires
de l’Amérique des années 70. Dans Underdogs, les danseurs
explorent la source de leur gestuelle : à quels symboles, à quels
marqueurs sociaux se rattache-t-elle ? Quels liens personnels et
émotionnels les danseurs entretiennent-ils à l’étymologie de leur propre
danse ? Dans quelle mesure l’énergie explosive de leurs corps
s’ancre-t-elle dans la nature rebelle des mouvements populaires pour la
cause des “underdogs”, des laissés-pour-compte de notre société ? » —
Anne Nguyen
chorégraphe
Par leur danse, les interprètes incarnent
une imagerie urbaine parfois provocatrice, parfois transgressive,
parfois oppressante, parfois libératrice. En plongeant dans différents
états, ils explorent l’inconscient collectif qui les rassemble et se
livrent à un processus profond d’introspection. Sur fond de musique soul
évocatrice du climat politique des années 70 aux États-Unis, ils
confrontent avec fierté la masse invisible de leur héritage urbain. À
travers le regard de l’autre et en faisant face à leurs propres
antagonismes, les interprètes mettent en évidence les liens profonds qui
les unissent et les choix qui font d’eux des individus à la
personnalité pleinement assumée.