Muriel Mayette-Holtz : « Jouer Racine, à Nice ou à Paris, ce qui compte, c’est de nouer avec le public »

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Mise à jour le 19/09/2022

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Muriel Mayette-Holtz met en scène Bérénice à la Scala
La directrice du Théâtre national de Nice renoue avec ses premières amours, Racine et Paris, et présente jusqu'au 12 octobre la tragédie « Bérénice » à la Scala (Paris Centre). L'ancienne administratrice de la Comédie-Française propose une version plus moderne du texte de Racine, majestueusement porté par Carole Bouquet en rôle-titre.
Après l'avoir mis en scène une première fois sur les planches de la Comédie-Française, Muriel Mazelle-Holtz s'est de nouveau attaquée au classique de Racine, Bérénice. Cette fois-ci dépeinte dans un décor moderne aux allures de chambre d'hôtel, la tragédie est retirée de toute temporalité et toutes frivolités (elle ne dure que 1 h 30). La metteuse en scène se concentre sur la sonorité des vers et le sens des mots. Dans Bérénice, Carole Bouquet, Frédéric de Goldfiem et Jacky Ido font résonner la puissance des sentiments qui, face à la raison et à l'appel du pouvoir, s'éloignent sans pour autant rendre les armes.
Trois questions à Muriel Mayette-Holtz, metteuse en scène de Bérénice et directrice du Théâtre national de Nice.

Comment avez-vous découvert l’univers de Jean Racine ?

J’ai découvert Racine très jeune, quand j’ai commencé le théâtre. J’ai tout de suite aimé ! Les alexandrins qu’il emploie sont une partie complète de notre langue française. Le rap les utilise, Racine l’a fait avant lui. C’est un chant entier de la langue qui permet au dramaturge d’évoquer ce qui touche à l’inconscient, aux lapsus, aux contradictions du sentiment amoureux. Racine écrit « J’ai tout fait pour l’amour », puis plus loin « J’étouffais pour l’amour »… Même si on ne l’imagine pas toujours, Bérénice est un texte très facile à comprendre : il ne comporte qu’une centaine de mots différents !

En 2011, vous aviez déjà mis en scène Bérénice, à la Comédie-Française. Pourquoi avez-vous souhaité à nouveau vous replonger dans cette pièce ?

C’est Carole Bouquet qui est venue me chercher ! (rires) Puis c’est le rêve de tout metteur en scène de pouvoir se replonger dans son travail, surtout autour du texte de Bérénice. Dix ans plus tard, je suis moins intimidée qu’en 2011. Ça m’a permis plus de liberté, comme couper la dimension historique et me concentrer sur l’histoire d’amour, qui est intemporelle.

Comment allier le monde classique de Racine à celui moderne de la Scala ? Allier la tragédie et Paris ?

Je ne voulais pas enfermer Racine dans l’histoire, c’est pour ça que j’ai créé un tableau qui se passe dans une chambre d’hôtel. Et j’ai ajouté de la musique pour faire résonner la musicalité des vers, du texte. Jouer Racine, que cela soit à Nice ou à Paris, ce qui compte c’est de nouer avec le public. Et ce que j’aime à la Scala, c’est que c’est une salle assez petite, où l’on peut avoir un rapport plus intime avec les visiteurs !

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Bérénice, 24 représentations à la Scala
La tragédie mise en scène par Muriel Mayette-Holtz est jouée à la Scala (Paris centre), du 15 septembre jusqu'au 12 octobre. Sur scène, Carole Bouquet, en reine de Palestine, interprète Bérénice, face à Frédéric de Goldfiem dans le rôle de Titus et Jacky Ido dans celui d'Antiochus, ainsi qu'Augustin Bouchacourt et Ève Pereur dans les rôles des confidents.

Adresse : 13, boulevard de Strasbourg, Paris 10e
Tél. : 01 40 03 44 30

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