Évènement

Graver la lumière, l'estampe en 100 chefs-d'œuvre

Du mercredi 5 juillet au dimanche 17 septembre 2023
Henri FANTIN-LATOUR  Les Petites brodeuses  [1898]
Le musée Marmottan Monet présente du 5 juillet au 17 septembre 2023 une exceptionnelle collection de gravures, appartenant à la Fondation suisse William Cuendet & Atelier de Saint-Prex. À travers plus d’une centaine de chefs-d’œuvre, le parcours donnera à voir un ensemble du XVe au XXIe siècle : Dürer, Rembrandt, Piranèse, Goya, Corot, Manet, Degas, Bonnard, Vuillard… les œuvres des plus grands maîtres seront mises en regard de créations d’artistes contemporains.
En accueillant cette exposition consacrée à l’histoire de l’estampe et à ses techniques, le musée Marmottan Monet ouvre ses portes à l’un des moyens de communication qui fut, dès le XVe siècle, l’un des plus populaires jusqu’au jour où l’industrie du journal et la photographie sont venus le supplanter. Mais l’art du graveur est aussi l’un des arts les plus riches en inventions subtiles et en surprises. Pouvoir interpréter les prestiges de la lumière, en exprimer tous les secrets, tel fut l’effort conduit par les graveurs de toujours afin de parvenir à en traduire les nuances à l’aide du seul couple noir-et-blanc. À la fin du XIXe leurs réflexions sur le rendu de la lumière font ainsi écho aux approches de certains peintres impressionnistes pour signifier son passage rapide et vibrionnant dans leur peinture. Or des artistes comme Redon, Degas ou Monet, notamment, ne furent pas insensibles aux nouveaux procédés de restitution par le cuivre ou la pierre des effets lumineux. Une section particulière de l’exposition est consacrée à l’héliogravure, ce procédé d’impression qui a offert aux photographes de la fin du XIXe siècle la possibilité de graver la lumière – au moment même où l’impressionnisme s’attache à la peindre, et clôt le parcours.
Jacques-Fabien GAUTIER-DAGOTY Femme vue de dos, disséquée de la nuque au sacrum, appelée L’Ange anatomique [1746]
Cette exposition se veut le reflet de la diversité constituant la collection de la Fondation William Cuendet & Atelier de Saint-Prex (déposée au Musée Jenisch Vevey en Suisse) aussi bien que de l’esprit de curiosité qui distingue ses animateurs. Issu de la patience de quelques collectionneurs privés ayant su réunir les grands noms de l’art de l’estampe et de la passion de créateurs contemporains regroupés autour de l’Atelier de Saint-Prex, cet ensemble de planches permet de refléter l’histoire de l’estampe des premières impressions sur bois du XVe siècle aux inventions des XIXe et XXe siècles. Outre les chefs-d’œuvre, le présent choix insiste sur des images emblématiques du fait de leur contenu ou de leur technique, et permet de représenter la richesse de cet ensemble apprécié à la fois par les collectionneurs et les artistes. Il s’agit de proposer non pas une chronologie mais une approche libre et sensible tendant à favoriser les affinités entre maîtres anciens et créateurs contemporains. Ainsi les grands exemples de Dürer, Rembrandt, Canaletto, Piranèse, Goya, Lorrain, Nanteuil, Daumier, Degas, Bresdin, Redon, Bonnard ou Picasso côtoient-ils les créations des artistes œuvrant à l’Atelier de Saint-Prex, en Suisse. Tel est d’ailleurs le but de cette Fondation qui ne cherche pas à établir des comparaisons ou sanctionner des hiérarchies mais souhaite rappeler que les interrogations formelles et les ambitions techniques se répondent depuis toujours d’œuvre en œuvre et transcendent le temps.
Le parcours de l’exposition se décline en 7 sections où sont abordés successivement thèmes, fonctions et procédés de cet art : ainsi l’estampe au service du livre avec Dürer et Rembrandt ; puis la gravure à l’eau-forte au service du tourisme d’alors, avec les vedute de Canaletto et Piranèse ; le burin au service du pouvoir, avec les portraits de Nanteuil et Mellan permettant de diffuser l’image du roi et des Grands de la Cour. L’amour du paysage y est ensuite évoqué à travers des planches de Claude Lorrain, Rodolphe Bresdin ou Giorgio Morandi. Une importante section est encore dédiée aux Intimités privilégiées par les artistes du XIXe siècle, de Redon à Bonnard, en passant par Manet, Degas, Toulouse Lautrec et Fantin-Latour, notamment. Les prouesses techniques qui fascinent depuis toujours les graveurs et animent leurs discussions dans l’atelier sont évoquées dans les dernières sections. Enfin la dernière salle est consacrée à l’invention de l’héliogravure, technique que privilégieront, dès le milieu du XIXe siècle, les photographes soucieux de donner un rendu tactile et vivant à leurs tirages obtenus en encrant la plaque de cuivre.
Mise à jour le 24/05/2023

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