Cet évènement fait partie de
Festival PULSE
De retour de la guerre d’Algérie, impatiente de rentrer chez elle, la petite soldate rencontre la Diable et accepte d’échanger son violon contre un livre qui lui promet richesse et prédiction de l’avenir. Les enchantements de la magie n’estomperont toutefois pas les épreuves de la réalité.
Avec la délicatesse qu’on lui connaît dans
l’adaptation d’œuvres de référence, Gaëlle Bourges relit l’Histoire du
Soldat à l’aune d’enjeux contemporains. Empruntant aux atmosphères du
cirque ambulant et du jazz, l’opéra de chambre composé par Igor Stravinsky en
1917 sur un texte de Charles Ferdinand Ramuz met en scène trois protagonistes :
un narrateur, un soldat et le diable, qu’elle conjugue ici au féminin. Une
danseuse, une voix off, une marionnette, et c’est le rapport des femmes à la
guerre, à l’argent et à l’amour qui s’en voit éclairé.
Dans un univers peuplé d’objets – violon, livre, jeu
de cartes… – et nimbé de textures électro inspirées de musiques de films se
joue un face-à-face entre la performeuse et la marionnette à taille humaine qu’elle-même
manipule. Abordant les périlleux arrangements entre éthique et bonheur, l’artiste
étaye la conjonction des extrêmes qui fait sa marque de fabrique, entre
une lecture critique des représentations dans l’art et la création d’un
monde fantasque et onirique.
Gaëlle Bourges à propos du spectacle : « Ici je parle de colonisation car je crois que beaucoup de nos maux viennent de là. […] Je tâche de prendre en compte ma position de blanche et descendante de colons pieds-noirs pour en parler avec délicatesse, car je crois que cette histoire ne doit pas seulement intéresser les dits concernés. Nous sommes tous concernés. »