Restauré, « Le Défenseur du Temps » rythme à nouveau le Quartier de l'Horloge
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Mise à jour le 07/02/2023
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Un an après son retrait de l’espace public, l’œuvre monumentale et hors-normes « Le Défenseur du Temps » retrouve son écrin historique. Rénovée avec soin, cette « sculpture automate » de Jacques Monestier anime, comme à ses plus beaux jours, l’activité de la rue Bernard-de-Clairvaux.
Quatre mètres de haut, une tonne de laiton suspendue
au-dessus des allées et venues des passant·e·s, du bruit, du mouvement…
« Le Défenseur du Temps » n’est pas une œuvre qui brille par sa discrétion ! Emblématique
du Quartier de l’Horloge, puisqu’elle contribua à lui donner son nom, la
création fut ainsi installée en septembre 1979 dans un ensemble alors inachevé, rue
Bernard-de-Clairvaux.
Œuvre d’artisanat d’art, geste
artistique d’une rare audace, l’horloge monumentale ne résista malheureusement pas au passage du temps. Elle y fonctionnera près de 24 ans avant sa mise à l’arrêt en 2003, qu’on crut longtemps définitif. À cause de ses dimensions comme de son concept exceptionnels, les exigences de
son entretien comme sa trop coûteuse restauration ont longtemps empêché de lui redonner vie.
Le temps comme un mouvement
Car outre ses proportions inhabituelles, Le Défenseur
du Temps n’est pas une œuvre figée dans le temps et l’espace. C’est un
authentique automate, qui durant ses belles années ne dormait
que la nuit, né de l’esprit de Jacques Monestier, aujourd’hui âgé de 83 ans.
L’artiste (mais aussi plasticien, orfèvre, ingénieur…) se définit lui-même comme
« sculpteur d'automates » : il fait revivre l’art ancien des
automates en créant de véritables sculptures animées, utilisant toutefois les
techniques les plus modernes.
Le Défenseur du Temps est ainsi une « horloge
à automates ». À proximité du cadran, un homme juché sur un rocher muni
d'un glaive et d'un bouclier se bat contre un oiseau, un dragon et un crabe, qui représentent respectivement le ciel, la terre et la mer.
Toutes les heures de 9 h à 22 h, il combat l'un des trois animaux choisis par un programmateur de
hasard ; à 12 h, 18 h et 22 h, les trois animaux attaquent en même temps. Pendant
que l'homme combat, il est accompagné par des sons de déferlement de vagues, de
grondements de terre ou de souffle de vent selon l'animal choisi…
Le Défenseur du Temps retrouvé
C'est sous l’impulsion de l’artiste contemporain Cyprien Gaillard, et sur les recommandations de Jacques Monestier lui-même que l'œuvre a été retirée en février 2022 puis rénovée par l'entreprise Prêtre et Fils, de Mamirolle (Doubs), spécialisée dans l’horlogerie monumentale. Son expertise a permis de redonner tout leur lustre au personnage, aux animaux et au cadran de l'horloge, en laiton martelé et doré à la feuille, ainsi qu’au rocher fait de laiton
oxydé.
La rénovation a consisté tant en la restauration de l’aspect visuel qu’en la modernisation de l’automatisme et de l’horloge mère, notamment pour faciliter les opérations de maintenance futures. L'opération a duré huit mois, pour un coût de près de 140 000 euros. Une somme prise en charge par la Fondation Lafayette Anticipations, où l'œuvre fut exposée de septembre 2022 à janvier 2023, et où l'automate était réglé pour mener ses combats… tous les quarts
d’heure.
L’exposition ayant pris fin, « Le Défenseur du Temps »
retrouve le 6 février son emplacement d’origine et ses réglages initiaux
imaginés par Jacques Monestier. Une œuvre sans équivalent dans la capitale, majestueuse
et poétique, aussi désuète qu’ancrée dans son époque, qui fera à nouveau battre
le cœur du quartier, et vaudra assurément le détour par la ruelle discrète où
elle trône désormais.
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