Évènement

« Faire avec peu» , le photographe Christophe Airaud expose à la galerie Rastoll

Du mardi 30 janvier au samedi 24 février 2024
Photo représentant une vague qui se confond avec un ciel sombre
« Faire avec peu », une sobre photographie. Artiste photographe : Christophe Airaud. Artiste plasticienne : Brigitte Le Flem.

De quoi ça parle ?

En janvier 2023, j’ai fait l’acquisition d’un appareil miniature. Un jouet, semble-t-il, mais un bijou nommé Minox Classic Leica M3 fabriqué en 2005. Largeur : 7 cm. Hauteur : 4,7 cm et poids : 110 grammes. Son ancienneté en fait un fragile rebelle à la haute technologie.
Je venais d’exposer la série « Trop tard », un certain regard sur la fin des mondes. Fin des illusions, fin d’une terre en souffrance, fin de l’insouciance, nature morte aux beautés de fanaison. La sobriété guettait en réponse à ces finitudes. L’intelligence artificielle commençait à roder, les milliards de pixels produisaient par jour des milliards d’images dans le monde.
Comment poursuivre la fulgurante pensée de Walter Benjamin pour qui, une image serait « un missile projeté sur le spectateur ». Lui qui a tant réfléchi sur la relation entre la technique et l’art. Et se souvenir de Chris Marker qui disait : « La photo, c'est la chasse, c'est l'instinct de chasse sans l'envie de tuer. C'est la chasse des anges … On traque, on vise, on tire, et Clac ! Au lieu d'un mort, on fait un éternel ».
Alors cette année-là, je décidais que le Minon minus serait le complice du chasseur. Ce boitier, aux fichiers numériques déglingués, au retard de déclenchement frôlant le ridicule (il admet deux secondes à se décider avant de dégainer), au cadrage aléatoire et aux déformations indignes, m’a accompagné durant 2023 quotidiennement.
Ce fut un instrument de capture photographique, fidèle, discret, obtus et râleur mais toujours surprenant. On lui pardonne presque tout. Ne pas avoir la main, faire avec peu et petit, retrouver le jeu et le pari serait donc le propos de cette série.
Des plages de fin de journée en été, quand la mélancolie et le soupir des souvenirs s’emparent des passants, à la maison en ruine de l’infernal Louis Ferdinand Céline à Meudon, parcourue par effraction, aux zones humides de la Touraine jusqu’aux journées de tempêtes sur le plateau de l’Aubrac, le mini Leica a tenu ses promesses, solide, pas d’abandon, juste une quête d’image. Un compagnonnage loin du progrès, en toute discrétion.
Christophe Airaud.

Présentation de l’artiste Brigitte Le Flem

Christophe Airaud a collaboré avec l’artiste brodeuse Brigitte Le Flem afin de vous présenter 5 œuvres en pièces uniques. Soyez les premiers à découvrir ce travail en exclusivité.

Le fil, matériau si symbolique par essence

Brigitte Le Flem est née en 1960. Le fil a toujours été présent dans sa vie. Pourtant rien, ni dans sa formation initiale, ni de sa vie professionnelle dédiée à l’informatique puis à l’enseignement, ne pouvait laisser supposer que cette présence se transformerait et trouverait sa place dans une sphère plus personnelle, plus intime, afin de nous montrer son univers, ses ressentis et nous apporter son regard sur les choses.

« Mes créations, en deux ou plus souvent trois dimensions, se veulent être l’expression de ce rapport au monde et au temps. ».

Brigitte Le Flem
Son expérience, acquise au long cours, s’est enrichie d’approfondissements techniques aux Conservatoires de Lunéville et de Bayeux, aux ateliers des Beaux-arts de Paris et à l’école Duperré dans différents domaines tels que la broderie, la dentelle ou le tissage.
Ses œuvres sont des pièces uniques qui se regardent sous différents angles afin d’en appréhender toute la complicité. Dans cette exposition le travail de broderie est fait à partir d’un fond photographique où l’artiste vient souligner avec ces fils et autres matériaux ce qu’elle ressent au plus profond d’elle-même.
Mise à jour le 06/02/2024

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