Après « Yves Saint Laurent aux Musées » en 2022, le Centre Pompidou invite Laurence Benaïm
à poursuivre le dialogue entre art et mode en imaginant une conversation chromatique
et conceptuelle entre silhouettes de créateurs et œuvres de la collection du Musée
national d’art moderne. Célébrer le corps en mouvement, son rapport intime au vêtement et à l'espace pour une exposition en forme de célébration des liens puissants qui unissent
mode et création artistique.
De Christian Dior à Iris van Herpen, d'Azzedine Alaïa à Thebe Magugu, de Jean-Paul Gaultier
à Issey Miyake en passant par Chanel ou Charles de Vilmorin, le parcours, jalonné
par dix-sept modèles, trace des lignes de correspondance entre créateurs de mode
et artistes, modernes ou contemporains. Affinités électives, obsessions partagées : à chaque
fois, une silhouette réinventant l'anatomie, usant du trompe-l'œil ou de prothèses, dialogue
avec une œuvre ou un courant artistique. Un voyage dans l’imaginaire formel des designers
de mode et un nouveau regard sur la collection du Centre Pompidou.
Depuis le début du 20e siècle, l'art et la mode dialoguent autour de collaborations (Helmut
Lang, Louise Bourgeois et Jenny Holzer) et d'inspirations réciproques (Andy Warhol et Yves
Saint Laurent). Paul Poiret est l'un des premiers couturier à échanger avec des artistes comme
Robert Delaunay, André Derain, Constantin Brancusi, Pablo Picasso ou encore Raoul Dufy.
Elsa Schiaparelli et Yves Saint Laurent sont deux autres fameux exemples. Depuis, les allers-
retours n'ont jamais cessé, l'un se nourrissant de l'autre − et inversement. Cette proposition
de parcours au sein de la collection du Centre Pompidou permet d'illustrer cette effervescence
et d'animer les œuvres exposées en regard.
« La Traversée des apparences » ne propose pas un discours pédagogique sur la mode,
ni un argumentaire pour la reconnaître comme un art à part entière. Il n'y a pas de doute ;
La mode est bien plus qu'une simple expression artistique ou une tendance éphémère.
Elle peut être un puissant outil de revendication politique et sociétal, permettant aux stylistes
de partager leurs convictions et de défendre des causes qui leur tiennent à cœur. En effet,
les parcours de vie des créateurs de mode sont souvent étroitement liés à leur époque, ce qui
les pousse à utiliser leur art pour exprimer leurs idées et leurs luttes.
L’exposition vue par Laurence Benaïm
« Un voyage en forme de conversations chromatiques et formelles, de réminiscences,
de rencontres cadencées par les ruptures qui marquent l’histoire du 20e et du 21e siècle, outrepassent les limites pour redéfinir de part et d’autre des vocabulaires stylistiques.
Une histoire de correspondances plus que de similitudes, d’affinités électives et d’obsessions. Au-delà de la sempiternelle question (est-ce de l’art ?) et de toutes les justifications
que la mode inspire : un hommage à ces forces intérieures sans lesquelles il n’est pas
de droit d’oser, de transcrire des songes en les habillant. »