Lorsque Marion est nommée directrice des ventes de Mondial Placard, les cadres masculins de l’entreprise se persuadent qu’ils sont victimes de discrimination. L’un d’eux décide alors de se travestir en femme pour dénoncer l’injustice…
Aborder la question du sexisme en entreprise par le biais du rire et de la satire, le pari était osé, et pourtant, Côme de Bellescize, auteur et metteur en scène de la pièce, relève brillamment le défi en puisant dans les caractéristiques rocambolesques du vaudeville.
Tout commence avec Marion, jeune femme volontaire et ambitieuse, nommée directrice des ventes de Mondial Placard. Une promotion que ses collègues masculins voient d’un très mauvais œil, persuadés d’être victimes de discrimination positive. C’est le cas de Laurent, misogyne assumé, qui entend bien réparer cette injustice en se glissant dans la peau d’une femme, littéralement.
S’il se lance dans l’expérience plus déterminé que jamais, trépignant d’impatience à l’idée notamment de pouvoir enfin goûter aux avantages du congé menstruel, sa nouvelle identité de femme le projette dans une réalité qu’il n’avait sans doute pas mesurée : blagues sexistes, harcèlement sexuel et mise à l’écart des cercles de pouvoir. C’est avec une satisfaction à peine feinte que le public voit ses certitudes voler en éclats au fil de la pièce.
Mais ce qu’il y a de particulièrement fort dans cette comédie grinçante, c’est qu’elle évite avec subtilité le piège de la démagogie : sur scène, tout le monde en prend pour son grade ! Une critique acerbe des clivages qui gangrènent le monde professionnel servie par une distribution de haut vol. Et autant prévenir : la vérité vue d’en face n’est pas toujours belle à voir…