Quand l’Académie du Climat fait de l’écologie une discipline olympique

On nous l’avait présentée comme l’îlot de fraîcheur le plus sympa de la capitale pendant les Jeux de Paris 2024. Ce jour-là, avec 30 degrés affichés au thermomètre, le moment était idéal pour découvrir l’Académie du Climat (Paris Centre) et aller vérifier par nous-mêmes.

Comme le lieu met en avant différentes solutions d’adaptation au changement climatique, on a bien profité de son ombrière végétale (autonome en eau) et de ses brumisateurs. Sous les ombres naturelles de son petit verger, deux jeunes femmes prennent le frais sur un banc, en admirant les jolis potagers verticaux.

En nous asseyant dans la cour pour siroter un jus de fruits de la buvette du lieu, on rencontre Stéphane, Éva et Nicole. Ils ne se connaissaient pas, mais jouent ensemble au Émilie in Paris du zéro plastique, une sorte de jeu de l’oie qui « nous sensibilise pour nos actions au quotidien et nous instruit sur le climat et l’environnement ».

Autour d’une roue à faire tourner, installée par Eau de Paris, Lætitia teste quant à elle ses connaissances et apprend notamment que la capitale compte 1 250 fontaines dans ses rues et ses parcs. « Et en plus, elle est très bonne ! »

Au premier étage, Arielle, entourée d’enfants, sort d’une animation. « On a fait des échauffements sportifs, puis un jeu avec des questions autour du climat. » « Et c’est animé par un athlète ! » intervient Jérémie, 10 ans. Younès Nezar, champion de course de vitesse, est aussi ingénieur et cofondateur de l’association Climatosportif, un jeune collectif, d’une quarantaine de membres, qui veut faire rimer transition écologique et sport par des actions de sensibilisation.

Dans l’atelier upcycling concocté par la recyclerie sportive du 17^e, des enfants peignent des bracelets qu’ils ont fabriqués à partir de jantes usées de vélo. L’activité plaît beaucoup à Élise, 7 ans, qui nous confie, entre deux coloriages : « Quand je serai grande, je serai championne de basket, comme Tony Parker, mon idole ! »

Au rez-de-chaussée, dans l’exposition « Faire de l’écologie une discipline olympique », Thibaut, la trentaine, lit des panneaux : « C’est très intéressant ! J’aime les Jeux olympiques, mais je m’interroge sur leur impact écologique. L’expo soulève les problèmes mais propose, en regard, des changements possibles. Et la scénographie est originale. » En suivant une ligne qui, progressivement, passe du rouge au bleu, on embarque pour « un 100 mètres d’un nouveau genre, une course pour un sport écologique ».

Un peu plus loin, dans la salle d’écoconstruction, des matériaux de construction et de nouveaux isolants – comme le chanvre – sont présentés, ainsi qu’un prototype de climatisation révolutionnaire bas-carbone. On rêve qu’elle soit installée dans notre immeuble.

Tout comme le projet de l’initiative Roofscapes, qui vise à installer des terrasses végétalisées, au moyen de plateformes en bois, sur les toits en pente et en zinc de Paris. Des images incroyables sont à voir au troisième étage et une terrasse prototype est même installée sur les toits de l’Académie.

On aurait pu rester ici jusqu’au soir, déguster un plat végétarien de la buvette pilotée par Yes We Camp (ouverte du mercredi au samedi de 11h à minuit) et suivre la conférence-projection du soir. Mais comme on a raté l’atelier de fabrication des « petits plats végé et protéinés pour concilier sport et alimentation responsable », et que l’on a repéré un prochain karaoké sportif, c’est sûr, on reviendra !

D’autant plus, mais ne le répétez pas trop, que l’on a trouvé la meilleure salle de Paris pour visionner les épreuves olympiques en cas de chaleur. Canapés cosy, écran géant, superbes murs avec des boiseries, jolis lustres et moulures au plafond… Ah oui, parce qu’on a oublié de vous dire : ici, c’est l’ancienne mairie du 4^e. Alors, rien que le bâtiment vaut le détour !

Le lieu est vivant toute l’année et propose une programmation très dense, à suivre par ici.

Le programme pendant les Jeux a été adapté pour garder la vocation et l’esprit du lieu : sensibiliser, faire prendre conscience et trouver ensemble des solutions.