Dans le cadre des travaux de restauration du Palais Garnier, l'Opéra national de Paris invite l'artiste JR à habiller les échafaudages recouvrant le monument avec deux installations successives.
Ce projet s’inscrit dans la continuité du travail de l’artiste qui a notamment mis en place des œuvres monumentales en prenant possession des abords du musée du Louvre, de l’esplanade du Trocadéro, des façades du Palais Farnese à Rome ou encore du Palais Strozzi à Florence, invitant le spectateur au changement de perspective.
A la manière d’un livret d’opéra, l’artiste propose une métamorphose de la façade en deux actes, le premier en septembre et le second au mois de novembre.
L’installation de septembre sera visible du 7 au 25 septembre. Les projections seront en accès libre sur la Place de l'Opéra de 21h15 à 22h.
Le public est invité à découvrir à partir du 6 septembre une interprétation par JR de la façade monumentale du temple de la musique et de la danse laissant apparaître l’entrée d’une immense caverne ouvrant sur une perspective de roche et de lumière.
Jouant des codes romantiques du XIXème siècle à la façon du peintre Hubert Robert, mais aussi des références aux grands décors scéniques des opéras de Berlioz ou Wagner, les éléments d’architecture Napoléon III semblent pris dans un double mouvement temporel. À la fois ruine d’un passé qui verrait les monuments parisiens soumis à leur propre fragilité et interrogeant leur caractère éternel, on entraperçoit un ouvrage en permanente reconstruction comme l’attestent les nombreux échafaudages présents, clin d’œil aux travaux réels et nécessaires qui servent physiquement de support à cette nouvelle installation.
En remontant l’avenue de l’Opéra, le visiteur est invité à se projeter dans cet univers géologique, évocation visuelle des origines du ballet et de l’opéra, lorsque le chant et la danse célébraient les divinités de la Grèce archaïque au sein de grottes aménagées à l’occasion de festivités. Ce n’est qu’au VIème siècle avant JC que ces célébrations se rapprochèrent des cités pour y creuser de véritables tribunes et gradins afin de réunir l’ensemble des citoyens. Ainsi le théâtre naissait, Epidaure était construit.
En même temps qu’il détourne le motif des échafaudages et introduit un retour à la nature d'inspiration romantique, l’artiste s’inspire de l’allégorie philosophique de la caverne de Platon, lieu dont la sortie permet l’accès à la connaissance et à la compréhension du monde.
En cette rentrée 2023, cette caverne des origines s’anime par le biais de projections le temps de quatre soirées présentant divers extraits d’œuvres lyriques et chorégraphiques en lien avec l’Opéra de Paris. L’Opéra est ouvert à tous et sa façade devient sa scène, les spectacles visibles depuis la rue.
L’Opéra se réjouit de pouvoir rendre ses spectacles accessibles au plus grand nombre à l’occasion de cette opération exceptionnelle, comme il le fait tout au long de l’année dans ses salles, sur sa plateforme
Paris Opera Play (POP) ou via des projections gratuites en plein air dans le cadre de l’initiative
Opéra d’été.
Un changement de décor sera opéré en novembre. L’installation sur la façade du bâtiment sera remplacée par un rideau de scène, dont la conception a été confiée aux Maisons d’art installées au
19M, notamment le brodeur Atelier Montex.
Le grand public sera invité par la Galerie du
19M à s’initier gratuitement à la broderie et à participer ainsi à la réalisation de cette oeuvre, entre mi-septembre et fin octobre.
