Évènement

Le Printemps des poètes explore l'idée de « frontière » dans les bibliothèques

Du samedi 11 au lundi 27 mars 2023
Du 11 au 27 mars, les bibliothèques parisiennes organisent le Printemps de poètes. Cette nouvelle édition abordera la thématique de la frontière.
Après L’Ardeur, La Beauté, Le Courage, Le Désir puis L’Éphémère, j’avais en tête un intitulé libre et fantaisiste. Pas forcément féérique, mais sans équivoque ni férocité. Un mot qui en appelle à la félicité et à l’imaginaire. Jusqu’à ce que la tragédie guerrière s’abatte sur l’Ukraine. Que l’histoire des frontières, des conflits et des territoires, revienne cadenasser nos consciences. Tourmenter nos esprits.
Mais les frontières ne sont pas que géopolitiques ou armées. Pas qu’un enjeu meurtrier. Ni une ligne de front fortifiée. Il en est même que l’on ne cesse de franchir, du petit jour à minuit, de l’enfance au lendemain, du visible au caché, de la mort à la vie, du réel à la poésie. C’est cet au-delà des frontières qu’il est temps de questionner, ce monde qui rassemble, étonne, dépayse, plus qu’il ne sépare. Ces limites qu’il nous faut constamment repousser. Ce danger qu’il nous faut conjurer.
D’antan à aujourd’hui, et à demain déjà. La peur et l’émotion qu’éprouvait Jean Genet au passage des frontières. La savante malice de Gilles Lapouge : « Les frontières, je les aime et je les déteste. » La longueur de vue de Michel Butor qui, ayant le goût des lieux-dits, vivait volontairement « À l’écart » ou « À la frontière », expliquant : « Traverser les frontières m’aide à voir. » Allons donc y voir, plus loin que les paroles, les démarcations et les pensées toutes faites, là où les mots ouvrent l’espace. Outrepassent les pointillés des cartes. Là où l’être et l’âme en mouvement l’emportent sur l’à-plat des planisphères.
Sophie Nauleau
Mise à jour le 10/03/2023

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