Après 66 jours, monologue sur
le combat d’un jeune homme face au cancer créé à Théâtre Ouvert, Théo
Askolovitch poursuit son travail sur le thème de la réparation. Zoé [et maintenant les vivants] aborde le sujet du deuil, de la relation que l’on entretient avec les mort·e·s, et avec celles·ceux qui restent.
Dix ans après la perte d’un être cher, le père, la fille et
le fils nous racontent avec délicatesse les étapes de leur
reconstruction. Il·elle·s se rappellent l’annonce, l’enterrement, les
rites religieux, puis la vie d’après et dressent le portrait intime
d’une famille qui résonne en chacun·e de nous.
Au loin la voiture se gare et en sortent les personnes en charge de transporter le cercueil.
Nola – Papa je crois qu’il y a un problème.
Lucien – Quoi ?
Nola – Regarde la tombe, c’est normal qu’il y ait une énorme croix dessus ?
Temps, les trois se regardent.
Lucien – Putain ils se sont trompés ces cons.
Sacha – Mais attends on fait comment là, parce que si mamie elle voit ça elle va mourir elle aussi !
Nola – Faut la faire enlever.
Sacha – Ouais mais on va pas ramener un pied de biche au milieu de toutes ces familles en deuil quand même !
Lucien – Si on met un grand drap sur le cercueil peut-être que la famille de maman le verra pas.
Sacha – T’es sérieux là papa ?
Lucien – Mais non… un peu.
Nola – Ah mais regardez, il y a une famille qui va vers le cercueil.
Sacha – Oh putain c’est pas le nôtre.