Pourquoi
l’apparition des forces de l’ordre dans les cités périphériques aux
grandes villes provoque-telle, toujours ou presque, dans un réflexe de
fuite, la course des jeunes qui y vivent, et dans le même mouvement, la
course des policiers ? Avec Oasis Love, Sonia Chiambretto pose
cette question comme point de départ à son spectacle, forme résolument
hybride, né d’un long travail de documentation, d’enquête et d’écriture
sur l’ambiguïté de notre rapport à l’autorité. Oasis Love
explore la puissance poétique de la course poursuite, de l’exaltation,
des corps épuisés. Celle d’une jeunesse qui court et trouve son souffle
et sa fraîcheur dans cette chose qui fait tourner le monde : l’amour.
Sous nos yeux se construit alors un espace où se réinventent
effrontément les règles du vivre ensemble, révélant quelque chose comme
l’atlas sensible d’un grand ensemble devenant peu à peu une oasis
futuriste.
Tu sais, il y a des trucs qui sont INJUSTES Il y a des trucs qui sont JUSTES
Des gens qui tuent d’autres gens pour rien
Il y en a certains pour des histoires, ils se tirent dessus Des gens qui font n’importe quoi, ils braquent
La police, d’un certain côté, c’est bien, ça sert beaucoup Quand tu
te fais agresser par exemple, tu portes plainte La police, elle est là,
elle est là pour t’aider
La police de la ville La police du 9.3 (93) ÇA C’EST JUSTE
Quelquefois la police a tort
Elle agresse elle-même des gens, dehors, pour rien
J’étais avec mes parents dans un mariage au bas d’un immeuble dans ma cité
La police est passée, elle nous a provoqués, elle nous a traités Bande de sales noirs
Oui, en voiture, la police est passée
Elle nous a dit les sales noirs
Elle est passée et elle nous a traités par les vitres de la voiture Sales noirs