15 expos surprenantes que l'on attend avec impatience en 2025

Avant qu’il ne ferme ses portes jusqu’en 2030, le Centre Pompidou consacrera une belle exposition aux artistes Noirs qui ont fait de la France et plus particulièrement de Paris une terre cosmopolite entre les années 1950 et 2000. Pour l’occasion, 150 artistes afro-descendants et leurs œuvres - pour la plupart jamais exposées dans l’hexagone - seront mis à l’honneur.

Entre résistance, création foisonnante et prise de conscience identitaire, le parcours d’exposition nous montrera à la fois combien ces artistes ont influencé la production artistique de l’époque mais aussi comment ils ont nourri cinq décennies de luttes pour l’émancipation, qu’elles fassent rempart contre le racisme en France ou qu’elles s’érigent en faveur des indépendances africaines.

Une grotte en plein cœur de la capitale, c’est le projet un peu fou qui verra le jour en septembre 2025. 40 ans après le Pont Neuf Wrapped de Christo et Jeanne-Claude, qui avaient enrubanné le plus vieux pont de Paris dans 41 800 m² de tissu - le transformant pendant deux semaines en une oeuvre architecture monumentale - cette installation immersive imaginée par JR immergera le visiteur dans de grandes formations rocheuses qui réuniront temporairement les deux rives de la ville.

Conçue pour être contemplée de jour comme de nuit, cette œuvre XXL sera un bel hommage au passé de Paris, qu’il fasse écho à ses origines architecturales ou à cette génération d’artistes qui, avant JR, s’est aussi amusée à la muer en sculpture vivante.

Après le metal, place au disco ! Exit guitares saturées, croix inversées et chants gutturaux, du 14 février au 17 août 2025, la Philharmonie de Paris enveloppera son espace de boule à facettes, de paillettes et surtout d’un grand esprit de liberté. Le lieu explorera les multiples reliefs de ce phénomène planétaire issu des cultures afro et latino-américaines au début des années 70, en s’écartant volontairement des clichés qui lui collent à la peau.

Au-delà des nouveautés technologiques, de son esthétique travaillée et de l’énergie festive qu’elle a insufflé à travers le monde, l’expo montrera la dimension éminemment politique et militante de cette musique, qui a notamment accompagné les mouvements de libération gays ou bien les revendications féministes scandées à la fin des années 1960.

L’or sera prochainement la star du musée du quai Branly- Jacques Chirac pour une exposition plus éblouissante que jamais. Au fil d’un parcours étincelant, on partira sur les traces du métal le plus précieux qui, depuis sa découverte il y a plus de 7000 ans, s’entrelace avec raffinement et sophistication dans les arts textiles, des étoffes antiques aux parures somptueuses des mondes persan, chinois ou indien.

Une plongée dans l’histoire millénaire de l’or qui nous dévoilera par la même occasion tous les savoir-faire, expérimentations et traditions qu’il a vu naître à travers les régions du monde et les époques.

Quelques semaines après sa réouverture très attendue, le Grand Palais braquera ses projecteurs sur les créations uniques de la maison de mode et de luxe Dolce & Gabbana. Imaginée par l’historienne de la mode Florence Müller, cette exposition qui débutera dès le 10 janvier nous fera voyager auprès des nombreuses sources d’inspiration du duo de créateurs.

Opéra, art italien, traditions folkloriques et bien sûr dolce vita : celles-ci se puisent au cœur même de la culture et de l’histoire de leur terre natale et c’est cette inspiration nourrie par le cœur puis exécutée à la main dans les ateliers des designers, que la scénographie mettra en lumière. Sublime !

Wes Anderson, c’est un petit peu le magicien du cinéma contemporain et c’est précisément cette poésie singulière que la Cinémathèque française saluera dans une rétrospective-événement. Du charme rétro de La Famille Tenenbaum à la mélancolie de Moonrise Kingdom, on explorera toute l’étendue de son univers reconnaissable entre mille. Entre costumes originaux, décors construits avec soin, accessoires et documents exclusifs : apprêtez-vous à découvrir les secrets bien gardés d’un cinéaste à la vision unique. Action !

Élevée au « rang de la peinture murale », comme l’affirmait le critique d’art Roger Marx, l’affiche illustrée est pour la première fois la star d’une grande exposition. Et c’est au Musée d’Orsay qu’elle s’invitera ! A travers un large dispositif mêlant dessins, objets d’art, photographies, tableaux, sans oublier bien sûr plusieurs œuvres créées par les maîtres de l’affiche, la scénographie nous emmènera dans les rues bouillonnantes de la Belle Epoque. Un prisme inédit qui montre combien les affiches illustrées se sont imposées dans la communication et la culture de masse du XIX^e siècle.

Du 24 janvier au 21 juillet 2025, le musée du Louvre consacrera pour la première fois une vaste exposition au monde de la mode. Pour l’occasion, le lieu fera interagir les chefs-d’œuvre de ses collections qui ont traversé les régions et les époques avec différentes pièces de mode imaginées par les plus grands noms du milieu. Une mise en miroir qui soulignera les liens unissant le monde des arts - quels qu'ils soient - et la création textile. Une jolie façon de réhabiliter une forme artistique qui n’a pas toujours eu sa place dans les espaces muséaux.

On se donne rendez-vous au Musée de l’Homme en février 2025 pour s’intéresser au wax, tissu coloré aux motifs flamboyants qui cache une histoire méconnue, et pourtant fascinante ! D’abord indonésienne, puis industrialisée par les Européens, cette étoffe s’est par la suite imposée en Afrique de l’Ouest, devenant à la fois un symbole culturel fort mais aussi un outil de revendication identitaire à travers le monde. Artistes, historiens d’art, anthropologues et designers contemporains questionneront ici son impact à l'international, entre tissu-étendard politique et matérialisation d’un continent stéréotypé.

Au cours des années 1920, plusieurs artistes considérés comme « dégénérés » par le régime nazi voient leurs oeuvres retirées, vendues ou détruites en France et en Allemagne. Parmi eux, on compte Van Gogh, Chagall, Kandinsky, Klee, Beckmann ou encore Picasso. Accueillie au Musée national Picasso-Paris, cette exposition analysera ce contexte de « purge artistique » dans les collections des musées allemands.

Un procès de l’art moderne décortiqué à travers la présentation de l’exposition de propagande « Entarte Kunst » (Art dégénéré) organisée en 1937 à Munich. Celle-ci y avait en effet réuni plus de 700 œuvres d’une centaine d’artistes avec pour but de provoquer le dégoût du visiteur, nourrissant par la même occasion des théories racistes et antisémites.

Et de trois ! Après avoir exploré les liens qui unissent le corps, la mode et le mouvement dans les deux premiers volets, le Palais Galliera s’apprête à nous présenter la troisième et dernière partie de l’exposition « La Mode en mouvement » avec, pour ce nouvel accrochage, une attention particulière portée aux sports d’hiver. Au total, 180 nouvelles œuvres nous plongeront dans l’histoire de la mode du XVIII^e siècle à nos jours, des siècles pendant lesquels le vêtement sportif s’est massivement développé, que ce soit pour assurer davantage de confort aux femmes dans l’activité physique ou pour répondre à une demande plus importante autour du sportswear, désormais présent dans le vestiaire courant.

Ski, luge, patinage, traîneau : ce focus sur les sports d’hiver nous permettra de mesurer combien ces activités hivernales ont fait naître de nouveaux vêtements et accessoires, comme les doudounes, les combinaisons ou encore les pièces en maille.

Paris à travers les yeux d’Agnès Varda : voilà la promesse que nous susurre à l’oreille le Musée Carnavalet pour 2025. Il faut dire que la cinéaste a filmé et photographié la ville comme personne. A travers 130 tirages, allant d’extraits de films à des clichés inédits en passant par des portraits uniques, le parcours d’exposition nous dévoilera des facettes méconnues de cette artiste visionnaire, entre ses débuts confinés dans la mythique cour-atelier de la rue Daguerre qu’elle partageait avec Jacques Demy et ses déambulations inspirées dans les quartiers populaires de la capitale. Une virée tout en poésie que l’on vous conseille chaudement…

Avis à tous les passionnés de mode : celui que l’on considère comme le père fondateur de la haute couture s’installe du 1^er avril au 20 juillet dans les galeries du Petit Palais (8^e). Sur plus de 1100 m², on pourra ainsi admirer les plus belles pièces de Charles Frederick Worth, qui a régné en maître de l’élégance et du style sur la mode internationale à la fin du XIX^e et au début du XX^e siècles.

En plus de contempler ses créations ainsi que celles de ses héritiers, l’exposition présentera la maison de luxe dont il était à la tête, en décryptant à la fois son histoire étalée sur quatre générations, son esthétique, le profil de ses clientes prestigieuses, la personnalité des fils et des petits-fils du créateur mais aussi les innovations qu’elle a apportées au milieu de la mode, en développant de nouveaux mécanismes de communication et de production comme la saisonnalité des collections, les défilés ou bien le commerce transatlantique. A voir absolument !

Si l’on connaît Matisse le peintre, on ne sait, en revanche, pas grand-chose de Matisse le père. Et c’est précisément ces deux facettes que le Musée d’art moderne de Paris s’apprête à lier. Ce qui nous attend ? De nombreux dessins rarement exposés au public mais aussi de grands tableaux issus de collections américaines, suisses et japonaises, sans oublier des photographies et des documents d’archives qui mettent en scène et en peinture le regard d’un père posé sur sa fille, Marguerite.

Un prisme plus intime qui nous révélera toute la puissance de leurs liens et qui mettra également en perspective les prémices d’une artiste au destin hors du commun, elle qui a aussi embrassé une carrière de peintre.

De son Espagne natale aux cabarets parisiens, Pablo Picasso nous entraînera du 14 février au 29 juin dans son univers foisonnant fait de teintes vibrantes, de formes géométriques et de scènes puissantes. Dans cette rétrospective immersive proposée à l’Atelier des Lumières, les œuvres emblématiques du peintre, sculpteur et céramiste se présenteront à nous comme jamais elles ne sont dévoilées au public. De Guernica aux mystères des Demoiselles d’Avignon, on se laissera volontiers transporter dans l’imaginaire d’un créateur hors norme. Une expérience à ne manquer sous aucun prétexte !