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Dans le premier geste se décide quelque chose qui n’a pas encore de forme. C’est une couleur, une énergie, une façon de frotter, de taper, de presser, de frôler. Ce sont des sentiments bruts. Le terme est important. Adlane Samet n’a pas de plan lorsqu’il entame une peinture. Il détermine le format et la technique, fusain ou acrylique, qui va à son tour induire des sujets, des figures, quelque chose d’une dramaturgie. Les petits formats sont plus propices aux portraits et lui permettent de décliner une galerie de créatures dont on identifie, démesurées, les cornes et les dents, les yeux et les mains.
Dans les fusains Fragile, où chaque trait se superpose, où la densité des noirs traduit un fourmillement d’idées, on reconnaît quelque chose de la figure du minotaure, de l’hybride à la fois homme et animal. Mais à rebours de la façon dont Picasso le traitait, tout en force et en brutalité, on reconnaît un cri, une douleur. L’inquiétude ne vient pas tant du monstre lui-même que de ce qui le traverse et l’agite. Borges dans sa nouvelle La Demeure d’Astérion renverse la perception que l’on a du mythe et nous amène à voir au-delà du minotaure où réside le monstrueux, la violence.
Adlane Samet a grandi en Algérie dans les années 1990 et la violence dont il a pu être témoin dans ces années noires résonne dans son œuvre. Les scènes qu’il orchestre dans ses tableaux sur toiles portent des titres évocateurs comme La Tragédie, Le Cycle des convoitises, Le marionnettiste fou. Il n’est pas impossible d’y voir des interprétations de l’histoire ou de l’actualité. Le symbolisme généreux renvoie aussi bien à Goya qu’à Bosch et à une certaine tradition de la représentation de la folie du monde comme il va. L’artiste parle volontiers d’une forme de fatalisme au sujet d’un tableau comme Une nuit pas comme les autres où une figure sur un toboggan qui le conduit à l’abîme semble ne pouvoir échapper à son destin. Peindre relève d’une forme d’exorcisme ; d’une façon de se relever malgré tout, de reprendre la main. Une main si présente est expressive dans ses œuvres.
D’une certaine manière, on pourrait avancer qu’Adlane Samet peint à l’os. Différentes parties du squelette de ses figures apparaissent sous la couleur comme une chair rendue à vif. L’os, ‘Adma, qui donne son titre à l’exposition devient une forme de signature et d’affirmation de soi après avoir été longtemps utilisé comme un surnom insultant. L’os auquel s’accroche la figure dans Admane manifeste une façon de revenir à l’essentiel, de se débarrasser du superflu ou de la sur-intellectualisation. Dans ses images, il n’y a jamais que des gestes simples à même de s’inscrire durablement dans la mémoire, il s’agit de prendre, de donner de se saisir et d’être saisi… Adlane Samet en cela travaille sans le revendiquer à une forme de mythologie, un ensemble de figures qui nous hantent jour et nuit pour nous permettre d’expliquer le monde et le mettre à distance.
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