La sélection de la direction artistique

Sculpteur autodidacte suisse passionné par les alliages à mémoire de formes, Étienne Krähenbühl propose place de la Samaritaine l'œuvre « Bing Bang », une sphère cinétique et sonore composée de 850 pièces métalliques, chacune suspendue à un fil. La sculpture se meut en une chorégraphie tentaculaire qui s’exprime par un phénomène de pulsations et de respirations. La sphère est un atome comme elle est une planète, cristallisant ce moment où l’infiniment petit rencontre l’infiniment grand : « Bing Bang » traduit le souffle originel de la création…

La piscine Molitor se transforme en espace performatif et immersif, avec une œuvre d’art totale imaginée par Annie Sperling comme une incarnation parallèle du Jardin des Délices de Bosch. L’imagerie médiévale du triptyque est remixée dans un « liquid light show » à l'esthétique seventies assumée. La nature vibre en fractures hypnotiques tandis que la piscine plonge dans la fantasmagorie. Kitten de Ville, figure du néo burlesque, pénètre et active cet univers merveilleux en rejoignant la balançoire amarrée au bord du bassin…

En 1982, lors de la coupe du monde de football, la France rencontre la RFA en demi-finale à Séville… L'un des plus beaux matchs de l’histoire de ce sport ! « Le Cauchemar de Séville » reconstitue ce match au plus près, retraçant les mouvements, les actions et les drames comme au théâtre. Telle une chorégraphie, le match est rejoué sans ballon et avec une seule équipe (les bleus), constituée de onze joueurs amateurs rennais. Deux commentateurs content en direct le récit haletant de ce match, qui célèbre cette année ses 40 ans. Des radios FM seront distribuées à l'entrée de la tribune !

« Constellations » de Joanie Lemercier lévite dans la nuit comme une porte des étoiles mytho-futuriste dont on aurait percé les mystères. S’entame ici une traversée fantastique et sensorielle en trois dimensions, une exploration poétique du cosmos depuis le parc de la Villette. La projection s’anime à la manière d’un paysage de film de science-fiction, dépassant une météorite, frôlant l’anneau d’une planète, pénétrant un trou noir. Un effet tridimensionnel est créé en projetant la lumière sur un rideau de fines particules d'eau.

Ce programme est une rencontre inédite, l'enchaînement de trois propositions contemporaines et radicales. La maison KOCHÉ, connue pour ses défilés « guérillas », propose un défilé rétrospective avec un casting authentique et représentatif de la diversité du Paris actuel. La danseuse Mounia Nassangar, figure du waacking, invite elle le public à rejoindre un catwalk dansé, le long d'une légendaire Soul Train Line remise au goût du jour. Enfin la représentation de « Static Shot », chorégraphie signée Maud Le Pladec, convie à un corps à corps qui ne redescend pas, un plateau continu d’énergie vitale.

SMACK est un collectif d’artistes néerlandais formé par Tom Mejidam, Thorn Snels et Béla Zsigmond. Leurs œuvres digitales sont conçues à partir d’une imagerie 3D qu’ils génèrent. Speculum est une interprétation digitale et monumentale du Jardin des délices de Jérôme Bosch. L'œuvre est présentée en simultané dans la cour de l'Aître Saint-Maclou à Rouen.

Prenant la piazza Beaubourg pour canevas de ses compositions aléatoires, Stéphanie Lüning active des couleurs en volume en générant une épaisse mousse qui sort curieusement des bouches d'aération du Centre Pompidou. Les « Foam Actions » de l'artiste constituent une série d'installations performatives, éphémères et in situ, l'artiste déterminant les couleurs en fonction du cadre. Ces montages de mousse multicolore qui se déversent et dévalent la pente de la place en modifient le paysage, voire désacralisent ce lieu qu'elles envahissent.

« Purple Rain » de Pierre Ardouvin, plasticien français connu pour ses environnements immersifs, c’est d’abord une ballade rock et nostalgique sous une pluie violette, une pensée tendre bercée de références pop. Déplaçant des techniques empruntées au cinéma, telle la pluie artificielle, l’artiste offre un plateau où le public est acteur de ses propres fantaisies. Réactivée cette année après sa présence lors de Nuit Blanche 2011, l’installation de cette œuvre à l’Académie du Climat permet sa relecture à l’aune des bouleversements climatiques.

Muse de David Lynch, Chrystabell est une chanteuse, auteure-compositrice, mannequin et actrice américaine. Invitée à se produire sous les ors de la salle des fêtes de l’Hôtel de Ville, elle reprend spécialement pour l’occasion son répertoire lynchien. En parallèle, la Maison Pierre Hermé réalise une grande sculpture pâtissière composée de macarons. Les gourmand·e·s sont invité·e·s à venir déguster un macaron, et à croquer des yeux son délicieux Jardin des Délices.

« Spectre », proposé par l’architecte Mariona Benedito et le collectif Cube.BZ, apparaît tel un cube surnaturel sur le parvis de l'Hôtel de Ville. Couleur lune dans la nuit, l’installation exécute un ballet d’énergies vibrantes. Le son cadence ce voyage temporel et accélère avec la lumière qui ricoche sur l’obscurité. Incarnation fantomatique, « Spectre » rejoue la présence énergétique du Paris d’antan, et fait écho à sa réputation de ville lumière. L'imposante installation, saillante et futuriste, crée l’illusion du mouvement, nous faisant perdre tout repère.

Drôle, généreux et festif, le Cabaret New Burlesque est de retour ! Pour Nuit blanche, Kitty Hartl reforme la troupe américaine qui a connu le succès en parcourant les scènes européennes et en incarnant les protagonistes du film de Mathieu Amalric (Tournée - 2010). Réactualisant l’art ancestral de l’effeuillage en une discipline aussi pétillante qu’engagée, le Cabaret New Burlesque fait office de chef de file du burlesque contemporain, mouvement précurseur des pratiques d’empouvoirements que l’on connaît actuellement.

D’après une ancienne légende parisienne, la statue de Louis XIII trébuche régulièrement dans le temps. Comme on saute une page, le jeune Roi s’échappe certains soirs de sa place des Vosges pour s'adonner à une promenade au clair de lune. Son image apparaît et disparaît dans les arbres, comme absorbée par une forêt ancienne… Une œuvre proposée par Pierre Delavie, plasticien français travaillant l’illusion et les iconographies porteuses de sens politique à l’échelle de l’espace public.

« L'arbre des délices », conçu par le collectif Kino, est une sculpture à la silhouette intrigante destinée à baliser le Jardin des Délices déployé par Kitty Hartl dans Paris, et ce dès l’aéroport d’Orly. Ses lignes géométriques, un brin futuristes, symbolisent la complexité du monde végétal. Ce dispositif lumineux sort du bitume comme un symbole de vie. Habillée de lumière verte, la couleur de sa robe-néon fait écho à différentes considérations, tant environnementales que féériques, accrochant notre regard.